Comment le Royaume-Uni entend moins dépendre des importations de fruits et légumes ?
Le Premier ministre britannique Rishi Sunak a dévoilé un plan pour renforcer le secteur britannique des fruits et légumes et moins dépendre des importations.
Le Premier ministre britannique Rishi Sunak a dévoilé un plan pour renforcer le secteur britannique des fruits et légumes et moins dépendre des importations.
Le Royaume-Uni devra produire davantage de fruits et légumes. C’est ce qu’a annoncé le Premier ministre britannique, Rishi Sunak, alors que vient de sortir le premier indice de sécurité alimentaire du royaume (UK Food Security Index). Cet indice a pour but de permettre de surveiller les impacts de facteurs externes (tels que les aléas climatiques extrêmes, les conséquences des conflits etc.). Avec cet indice, « le gouvernement suivra chaque année la sécurité alimentaire du Royaume-Uni, en surveillant la production alimentaire nationale, l'utilisation des terres, les coûts des intrants et la productivité des agriculteurs », indique le gouvernement britannique dans un communiqué.
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Seulement 17 % des fruits consommés au Royaume-Uni sont cultivés sur le territoire britannique
Ce premier indice de sécurité alimentaire met en effet en évidence que seulement 17 % des fruits et 55 % des légumes consommés au Royaume-Uni sont cultivés sur le territoire britannique. Des taux jugés par le gouvernement britannique « très en retard » par rapport aux autres secteurs alimentaires que sont la viande, les produits laitiers ou les céréales.
Le Royaume-Uni entend donc réduire sa dépendance aux fruits et légumes importés. En 2022, le royaume a importé pour 2,7 milliards de livres sterling (environ 3,16 milliards d’euros) de légumes et 3,9 milliards de livres sterling (environ 4,5 milliards d’euros) de fruits.
Faciliter la production de fruits britanniques
Pour dynamiser le secteur fruits et légumes britannique, Rishi Sunak, entend soutenir les producteurs. Il a annoncé doubler le financement annuel alloué à la production en le passant à 80 millions de livres sterling (environ 94 millions d’euros) dont 10 millions (11,7 millions d’euros) spécifiquement fléchés vers l’arboriculture, pour l'acquisition d'équipements technologiques par exemple, ceci afin que soit facilitée la production de fruits britanniques. Une nouvelle accueillie avec prudence par les agriculteurs du Royaume-Uni. Tom Bradshaw, président de la National Farmers' Union (NFU, le syndicat d’agriculteurs majoritaire), a par exemple déclaré à la BBC qu'il ne pensait pas que les mesures annoncées permettraient d'améliorer la sécurité alimentaire du pays à court terme, alors que les agriculteurs britanniques font face aux 18 mois les plus humides que la Grande-Bretagne ait connu depuis 1836.
Une enquête sera également menée pour connaître les difficultés auxquelles se heurtent les arboriculteurs du Royaume-Uni pour développer leur production.
Faciliter la construction de serres
Autre point notable : les formalités administratives pour la construction des serres, autre difficulté à laquelle se heurtent les producteurs outre-Manche, seront revues et simplifiées.
15 millions de livres sterling supplémentaires (25,5 millions d’euros) seront également destinées à la recherche variétale. Objectif : réduire les coûts et faciliter l’accès des producteurs à des variétés plus résilientes.
A l’occasion du sommet des filières agricoles et alimentaires britanniques à Downing Street le 14 mai, Steve Barclay, le secrétaire d’Etat à l'Environnement, a déclaré : « La sécurité alimentaire est vitale pour notre sécurité nationale. [Ce plan] dynamisera la croissance de notre secteur horticole en soutenant la construction de serres de pointe et la mise en place de techniques agricoles innovantes pour mettre en valeur les fruits et légumes britanniques ».