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Comment le pruneau d'Agen veut remonter la pente

La filière du pruneau tente de rebondir après deux campagnes difficiles. La PAC 2023-2027 représente une opportunité à saisir pour les exploitants fragilisés.

Avec des récoltes passées sous la barre des 17 000 tonnes contre une moyenne de 38 000 tonnes sur les années précédentes, 2021 et 2022 ont fragilisé la filière.
Avec des récoltes passées sous la barre des 17 000 tonnes contre une moyenne de 38 000 tonnes sur les années précédentes, 2021 et 2022 ont fragilisé la filière.
© RFL

« Les deux dernières récoltes ont été historiquement basses à cause des épisodes de gel printanier », a rappelé Christophe de Hautefeuille, président de l’AOPn Comité économique du pruneau à l’inauguration de la 50e journée du pruneau d’Agen qui se tenait à Villeneuve-sur-Lot début mars. Avec des récoltes passées sous la barre des 17 000 tonnes contre une moyenne de 38 000 tonnes les années précédentes, 2021 et 2022 ont fragilisé la filière. Tous les espoirs reposent désormais sur cette campagne avec laquelle les producteurs espèrent reformer leur trésorerie pour faire face à l’augmentation des charges (main-d’œuvre, énergie). La nouvelle PAC 2023-2027, qui a acté la reconduction des aides couplées à raison de 800 à 900 €/ha sans critère de rendement pour les pruniculteurs, représente une opportunité à saisir dans ce contexte précaire. « L’aide couplée directe est malsaine. Elle tire la filière par le bas. En 2027, elle s’arrêtera. Seuls les producteurs qui auront joué le jeu s’en sortiront », a mis en garde Nicolas Mortemousque, président du Bureau national interprofessionnel du pruneau (BIP). Elle doit servir à poursuivre et accentuer les efforts engagés pour rajeunir le verger, sans quoi l’avenir de la filière sera rapidement compromis.

Plusieurs chantiers en cours au BIP

La disparition progressive du régime de calamités agricoles, remplacé par l’indemnité de solidarité nationale, a aussi été évoquée. « L’État va de moins en moins couvrir les pertes, c’est à vous de faire le choix d’être mieux assurés contre les pertes moyennes via l’assurance récolte », a expliqué Rosalinde Jaarsma, secrétaire générale du BIP. Quant à lui, le laboratoire du BIP a été accrédité en microbiologie et planche désormais sur le sujet de la décarbonation des tunnels de séchage, avec la mise à disposition d’outils pour les producteurs adhérents. Il devrait également achever la création du profil organoleptique du pruneau, outil qui permettra d’améliorer la qualité du produit. Sur le plan de la communication, le BIP continue d’avancer sur son objectif de rajeunir le consommateur, fixé l’année dernière durant la présentation du plan de filière. D’autres projets sont en cours sur les sujets de lutte antigel (GeLa), la problématique de la ressource en eau et la réhabilitation des sols (Solnovo).

Passage au numérique

Trace Prune, cahier de culture numérique qui doit faciliter la remontée des informations des producteurs aux OP et à l’IGP, a été lancé par Emmanuel Maupas, technicien du BIP. Il doit permettre un gain de temps pour les producteurs et leur fournit un outil qui se veut facile d’utilisation et complet. Un rappel de calendrier qui concerne l’obligation prochaine du conseil stratégique phytosanitaire a aussi été effectué et les agriculteurs qui ne l’auraient pas encore fait ont été encouragés à se rapprocher de leurs techniciens d’OP ou de leur chambre d’agriculture. Enfin, un point technique sur la lutte contre les chenilles foreuses de la prune a été présenté par Marie-Hélène Rames du service technique du BIP. Elle a rappelé les dernières interdictions, mais aussi dérogations obtenues de produits phytosanitaires utilisables dans les vergers avant de plaider pour une stratégie de lutte qui combine plusieurs moyens (confusion sexuelle, protection mécanique et chimique).

Rédaction Réussir

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