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Variété club
[Vidéo] Brocoli Bimi origine France : comment compte-t-il conquérir le marché français ?

Le producteur Picvert et Sakata, sélectionneur de ce brocoli croisé au chou kale, sont fiers de vous annoncer la naissance de Bimi origine France né le 16 juin 2022. Retour en image sur cette récolte inédite, que FLD a suivi sur le site de Picvert à Estrées-Mons (Hauts-de-France), en compagnie des équipes Sakata et Picvert.

Le brocoli club Bimi se taille un beau succès en Europe. Quasiment inconnu il y a encore quelques années, à part au Royaume-Uni où il a été développé avec succès dans les années 2000, ce croisement de brocoli et de chou kale (d’où il tient sa caractéristique de tige longue) a vu ses ventes en volumes en Europe progresser de +43 % entre 2020 et 2021. « Et cette année à fin avril, nous avons déjà fait les volumes qu’on faisait à fin août l’année dernière », souligne Amélie Tacon Santos, Food chain manager Bimi pour la France, la Belgique et le Canada. 14 pays européens commercialisent Bimi.

L’Espagne est le premier pays européen producteur de Bimi pour fournir toute l’Europe. Mais la marque pousse pour le développement de filières de production nationale, face à l’engouement du local. « Des partenariats sous licence avec des producteurs-distributeurs ont été mis en place, avec une accélération cette année et désormais seuls trois pays n’ont pas encore leur Bimi national : Suède, Belgique, et la République Tchèque », confirme Dave Samuels, brand manager Bimi chez Sakata Vegetables Europe.

C’est dans ce contexte qu’a été mis en place le partenariat avec Picvert pour la France. Les débouchés sont travaillés par Picvert, distributeur exclusif. Il le propose en Ière gamme. « On a commencé par nos clients, surtout ceux du mini-légume », précise Christophe Janson, directeur commercial France et Portugal Picvert. Actuellement les débouchés sont le quick commerce (Hellofresh, Frichti, Gorilla, Getir) ; la GMS en référencement national avec déjà Carrefour (hyper super), Auchan (hyper) et désormais Cora ; et les grossistes (Rungis, Promocash, Métro, Pomona).

 

Vers un succès commercial en France ? Communication et quick commerce au programme

Après le minilégume en 2017, Picvert s’est lancé dans la production de Bimi en 2019 au Portugal et en France en 2021, « dans un objectif de diversification pour ne pas être dépendant de la jeune pousse », selon Christophe Janson. Vincent Bringer, responsable Bimi (production et commercialisation), Export, Marchés numériques chez Picvert, précise : « Au Portugal, le marché commercial pour le Bimi est déjà mature, la production a bien progressé et nous sommes désormais capables de fournir du Bimi portugais pour le marché portugais et français. » Picvert a ainsi commercialisé à partir de décembre dernier du Bimi portugais en France. « Ça a commencé doucement, il y a une attention, mais la GMS est plus intéressée de débuter réellement les référencements avec un Bimi français. »

La communication est gérée par Bimi, en lien étroit avec Picvert. « Notre enjeu : accélérer la connaissance du produit auprès du grand public, des chefs de rayon, des restaurateurs, revendique Amélie Tacon Santos. On voit clairement une accélération de la consommation en France, il y a de bons signaux, surtout qu’on n’a pas encore le produit français. » Fiches recettes, informations sur les colis, sensibilisation des chefs….

C’est surtout le quick commerce qui aide aussi à faire Bimi. D’ailleurs, une campagne d’échantillonnage par Frichti est prévue mi-juin (des Bimi glissés dans chaque colis Frichti) puis des recettes dédiées sont prévues. « Le quick commerce est un très bon levier mais c’est un challenge en termes de gestion et de prévisions des volumes hebdomadaires disponibles, face à des besoins de fournir tout le territoire français », avertit Christophe Janson. La communication et la promotion par les réseaux sociaux (Instagram, Facebook) sont déjà en cours et vont s’accélérer dans un deuxième temps (ambassadeurs influenceurs ?).

 

Un nouveau packaging Agec-compatible chez Picvert

Bimi était commercialisé sous barquette plastique noir entouré d’un film plastique étirable, Agec-non compatible. Picvert a donc élaboré un nouveau packaging : une barquette carton entouré d’un film 100 % biodégradable home-compostable. « Le film a l’air d’être en plastique mais ça n’en est pas, c’est un matériau naturel Agec-compatible. De même que l’étiquette avec l’encre et la colle. Etant personnellement très sensible à la protection des milieux marins, je ne voulais pas faire les choses à moitié », se réjouit Vincent Vincent Bringer, responsable Bimi (production et commercialisation), Export, Marchés numériques chez Picvert.

Cette nouvelle barquette 200 g permet la même durée de conservation. Elle est développée par Picvert, en priorité pour Bimi, et sera déployée sur les mini-légumes « dès que l’exploitation au Portugal pourra s’équiper des nouvelles machines ». En Picardie, c’est la ligne pour herbes aromatiques qui a été adaptée pour emballer Bimi. Une cagette bois (800 g ou 1,5 kg) a été créée pour le débouché de la restauration. Un complexe pour couvrir la cagette est en cours de création.

 

Inflation et disponibilité des emballages et de la main d’œuvre. Dans un contexte d’inflation et de crise ukrainienne, la hausse des coûts de production est importante. Picvert est en train de mener une étude précise pour la calculer mais évoque déjà, à date -car ça continue d’évoluer tous les jours- +15 à 20 % pour la jeune pousse du champ à l’expédition magasin, selon Christophe Janson, directeur commercial chez Picvert. Concernant les emballages, il y a aussi la problématique de disponibilité : « Il faut passer commande 6 mois à l’avance, c’est donc difficile d’estimer en phase avec les besoins du marché et les sorties en production », confirme Vincent Bringer, responsable Bimi chez Picvert. Pour Bimi, chaque licencié est libre de fixer ses prix de vente, selon le marché, les clients, et les coûts de production qui sont différents d’un bassin à l’autre. Picvert confirme que produire du Bimi au Portugal n’a rien à voir avec les coûts français.

 

Bimi, du champ à l'assiette

  • 1- Des plantations et des récoltes tout l’été

C’est un pépiniériste belge qui fournit les plants de Bimi (5 semaines de croissance entre la semence et le plant). En Picardie, Picvert dispose de 500 ha de terres au total et « peut si besoin louer des terres chez les voisins ». Picvert et Bimi ne communiquent pas sur les surfaces plantées et les volumes, données considérées comme stratégiques. Mais après un test l’année dernière, « il y a assez de surfaces cette année pour satisfaire le démarrage du marché français », assure Vincent Carpentier, en charge de la production Bimi chez Picvert. Les premières plantations ont eu lieu en avril et s’étaleront jusqu’à mi-août, en parallèle des plantations ayant lieu tous les deux-trois jours, pour couvrir au fur et à toute la parcelle.

 

 

  • 2- Une taille pré-récolte, un des secrets de Bimi

Une fois plantés, les brocolis vont être couverts d’une bâche plastique (protection contre ravageurs, froid, intempéries…) qui sera enlevée environ deux semaines avant la récolte. Agronomiquement, la culture du Bimi est proche de celle du brocoli, du moins jusqu’à la récolte. Une semaine environ avant la récolte s’effectue une opération spécifique de taille : l’inflorescence centrale de chaque Bimi est ôtée, à la main. « Cet éclaircissage va donner sa forme finale et spécifique au Bimi, une homogénéité », confie Vincent Carpentier.

Comme en mini légumes, Bimi a un fort coût en main d’œuvre, tout étant manuel, de la récolte à l’emballage. Picvert a embauché des saisonniers, qu’il forme. « L’enjeu : réussir à faire revenir d’une saison à l’autre ces saisonniers formés. » Alex Richardson est agronome et responsable approvisionnement chez Sakata. Il vient en support technique production chez tous les producteurs en Europe.

 

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  • 3- Le 16 juin : première récolte française de Bimi

Les brocolis Bimi arrivent à maturité optimale en environ 70 jours. C’est un produit qui évolue très vite. « Une fois à maturité optimale, il faut le récolter dans la journée avant que les inflorescences entrent en fleur », insiste Vincent Carpentier. Un premier agréage visuel se fait à la récolte : couleur, longueur de la tige d’environ 15 cm (10 à 20 cm accepté par le cahier des charges Bimi,) maturité de l’inflorescence… Les Bimi récoltés sont déposés en caisse qui seront acheminés à la station Picvert.

 

  • 4- Conditionnement

Le conditionnement se fait aussi manuellement. Bimi arrive des champs en caisse. Après un premier agréage (notamment phyto pour les labos), ils sont pesés et mis en barquette, à la main là aussi. Des contrôles se font aussi à ce moment : agréage esthétique, lié au cahier des charges de Bimi, comme la longueur et le diamètre de la tige, la couleur et la longueur des inflorescences… Puis les barquettes remplies passent à travers la machine pour être filmées, soudées à la chaleur et étiquetées.

 

Pourquoi Bimi ? Au Royaume-Uni, ce brocoli croisé au chou kale s’appelle TenderStem (« tige tendre » en anglais). C’est d’ailleurs son nom commercial originel et sa dénomination au Japon. « Mais ce nom n’évoquait rien pour les pays non anglophones. On voulait un nom court, facile à retenir. On a choisi Bimi, qui veut dire “délicieux”, “exquis” en japonais », se souvient Dave Samuels, brand manager Bimi chez Sakata Vegetables Europe. Un joli clin d’œil à l’origine japonaise de cette variété et à son goût noisette et doux qui le distingue d’un brocoli classique. Il est appelé Broccolini en Australie.

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