Cinq outils pour analyser la maturité des pommes

Cueillir les fruits à maturité est un des critères essentiels de la qualité gustative demandée par les consommateurs exigeants sur le goût. La coloration (voir codes d’aide à la récolte du Ctifl) est un critère majeur dans la détermination de la maturité du fruit. L’apparition de variétés de pommes, pêches, abricots rouges, de plus en plus colorées rend la détermination de cette maturité à l’œil de plus en plus difficile. Les méthodes utilisées actuellement mesurant les taux de sucre par réfractométrie, le taux d’acidité ainsi que la régression d’amidon demandent la destruction de quelques fruits, du temps et du travail. Des outils capables de mesurer au champ la maturité des fruits de façon non destructive intéressent donc particulièrement la filière. Cinq outils utilisant la spectrométrie proche infrarouge (SPIR) sont aujourd’hui testés sur pomme sur les centres Ctifl de Saint-Rémy-de-Provence (Bouches-du-Rhône) et de Lanxade (Dordogne). « Avec ces outils, les mesures sont rapides, simples et à la portée de tous, moyennant une méthodologie adaptée, précise Pierre Vaysse, Ctifl. Les contrôles peuvent être plus fréquents et l’échantillon plus grand. Et le même échantillon de fruits peut être suivi dans le temps ». Certains de ces outils sont encore en cours de validation. Ils demandent pour la plupart un calibrage mais surtout un contrôle fréquent de leur mesure par rapport aux analyses classiques.

DA Meter de Turoni

L’entreprise Turoni commercialise le DA Meter, un outil portable mesure la différence de longueur d’onde entre deux formes de chlorophylle. L’indice obtenu Iad est un bon indicateur de la teneur en chlorophylle de l’épiderme. Il varie entre 0 et 3. La maturation est associée à une diminution de la quantité de chlorophylle et donc à une diminution de la valeur de l’indice Iad. « La valeur de l’évolution de la régression d’amidon (code amidon Ctifl) et la mesure de l’indice de chlorophylle avec le DA Meter sont donc inverses », constate Pierre Vaysse du Ctifl. Pour une variabilité plus faible de la mesure il est préférable de faire l’analyse sur la face verte du fruit. Essayé sur plusieurs variétés, il semblerait que cet outil ait besoin d’un calibrage par variété et par zone de culture. Il est déjà utilisé en production en Italie et en Belgique.

NIR Case de Sacmi

Le NIR Case de l’entreprise italienne Sacmi est un outil non transportable au champ, il mesure le taux de sucre, la matière sèche, l’acidité totale et les défauts internes en une seule mesure. Il est utilisable sur pommes et autres fruits mais un étalonnage est à faire sur chaque espèce. Sur les essais faits au Ctifl, son évaluation de la teneur en sucre varie de plus ou moins 1 % Brix par rapport aux mesures destructives avec réfractomètre.

F-750 de Felix instruments

L’outil ultra-portatif F-750 de Felix instruments mesure lui aussi simultanément le taux de sucre, la matière sèche, l’acidité totale et les défauts internes. Il n’a pas été testé au Ctifl.

Sunforest H100F de Sunforest

Le Sunforest H100F a la forme d’un pistolet. Il a pour intérêt de mesurer le brunissement interne en plus du taux de sucre et de la matière sèche. Un outil différent est proposé par espèce mais cet outil ne semble pas prévu pour s’étalonner. « Il est nécessaire pour améliorer la précision des mesures de mettre en route l'outil une heure avant les mesures », souligne Pierre Vaysse. Des tests sur le brunissement ont été réalisés, si ce dernier est assez important et assez proche de la périphérie du fruit, il peut être détecté.

Atago Pal-Hikari 5 d’ES équipements scientifiques

Atago Pal-Hikari 5 distribué par ES équipements scientifiques, le moins cher des outils testés par le Ctifl, ne mesure que le sucre dans des fruits, avec un taux entre 10 et 18 % Brix. Il ne se calibre pas. Une gamme d’outil est proposée avec un outil spécifique par espèce. « Il peut toutefois se régler en enlevant 1 ou 2 % Brix au résultat mesuré et le caler sur des valeurs proches de la référence au réfractomètre », précise l’ingénieur.