Cerise : une récolte 2023 en baisse dans les Monts du Lyonnais
Les récoltes de cerises se sont achevées autour du 20 juillet. Si le marché s’est tenu, les quantités produites sont plus faibles et la pression des ravageurs a été très importante.
Les récoltes de cerises se sont achevées autour du 20 juillet. Si le marché s’est tenu, les quantités produites sont plus faibles et la pression des ravageurs a été très importante.
De burlat à Staccato, la saison des cerises a connu quelques perturbations cette année. « Nous avons eu de grosses pertes à cause de Drosophila suzukii et de la mouche de la cerise Rhagoletis. Même si nous n’avons pas été embêtés par la pluie dans les monts du Lyonnais, nous avons eu moins de production cette année », fait état Mathilde Chambe, cogérante de Chambe Agri-Fruits, entreprise d’expédition de fruits à Bessenay (Rhône). Burlat a été épargnée après le début de saison, mais la pression maladie est revenue sur les variétés tardives.
« À partir de Régina (B + 30 à 35), certains vergers ont été laissés tels quels car les cerises étaient déjà attaquées. Or, Régina est la variété que l’on produit le plus dans les monts du Lyonnais », regrette Mathilde Chambe. Si certains producteurs ont contenu la pression, « il manque facilement 400 à 450 tonnes sur les dernières variétés. On a eu 10 jours en moins ». Bien que nombre de producteurs aient ramassé plus tôt pour en sauver au maximum, « la météo a été très clémente avec nous, il n’y a pas eu de casse avec la pluie ou d’excès de chaleur ». Ces pressions, étendues nationalement, ont joué en faveur de la production lyonnaise. « Le marché a été très bon, aux dépens du sud de la France qui n’a pas connu son pic de production. Ils ont eu en plus beaucoup d’orage. »
Des importations hors UE en embuscade
Avec peu de cerises sur le marché, les cours étaient assez élevés. Hormis ces pressions et ce manque de production, la saison s’est plutôt bien déroulée. Pour 2023, Chambe Agri-Fruits a rentré 1 200 tonnes de cerises contre 1 700 tonnes en 2022. « Nous avons fait une petite saison mais nous ne sommes pas mécontents car le marché a suivi et les rémunérations des producteurs aussi. » Toutefois, l’apparition d’importations étrangères en milieu et fin du mois de juillet a surpris.
« Nous sommes ennuyés de voir l’importation de cerises de Moldavie qu’on ne voyait pas avant. Étant hors de l’Union européenne, ils n’appliquent pas les mêmes réglementations au niveau de la production. On a demandé à la répression des fraudes (DGCCRF) qu’ils contrôlent, car le gouvernement a interdit l’import de cerises qui n’étaient pas produites selon les mêmes modalités que celles de l’Union européenne. Nous avons surtout été concernés sur le marché de Rungis, avec un volume conséquent et des prix défiant toute concurrence. » Un point à éclaircir à l’avenir, pour que la production française soit valorisée et ne subisse pas de concurrence déloyale.
Charlotte Favarel