Ce qu'il faut savoir sur la cicadelle blanche du pommier
La cicadelle blanche « Typhlocyba pomaria » est un ravageur secondaire du pommier en croissance avec le retrait des néonicotinoïdes.
La cicadelle blanche Typhlocyba pomaria est un problème croissant dans les vergers de pommiers. Cet insecte ravageur peut causer d’importants dommages en se nourrissant de la sève des feuilles, affaiblissant ainsi les arbres et réduisant leur capacité à produire des fruits de qualité. « Leurs déjections sur les fruits peuvent déclasser les pommes en catégorie 2 et donc réduire le chiffre d’affaires, indique Nadia Tounsi, de la chambre d’agriculture des Pays de la Loire, dans L’Anjou agricole. De plus, se pose la question de la transmission de virus ou de phytoplasmes, ce qui pourrait aggraver les dommages à long terme. » Les informations disponibles sur ce ravageur sont limitées et proviennent principalement du Canada et de Suisse.
Les cicadelles blanches adultes mesurent en moyenne 3,5 mm. Le corps est allongé et de couleur blanc crème. Les ailes sont translucides et demeurent au-dessus du corps au repos. Les larves mesurent de 1 à 1,5 mm. La coloration varie du blanc translucide au jaunâtre ; le corps est sans ailes, mais il est recouvert de longs poils épars.
D’après le site Iriis phytoprotection, développé par le ministère de l’Agriculture du Québec, la cicadelle blanche du pommier produit deux générations par année. L’hibernation se fait au stade d’œufs, généralement insérés sous l’écorce des rameaux de deux ans. Les larves sortent au printemps et migrent vers le feuillage où elles commencent à s’alimenter de la sève. Les adultes ont une durée de vie d’environ cinq à six semaines.
Après l’accouplement, les œufs de la génération suivante sont déposés sur les pétioles ou sur les feuilles, proches des nervures. Les dégâts sont liés aux piqûres d’alimentation qui détruisent les cellules traversées, entraînant des décolorations mouchetées sur les feuilles. En cas d’infestation sévère, on peut aussi observer des taches noires sur les feuilles et les fruits, liées aux déjections des adultes. D’après Info Agri 82, il peut y avoir une nuisibilité économique lorsque l’on dénombre entre deux et cinq larves par feuille en moyenne sur 100 feuilles.
Quels moyens de protection contre la cicadelle blanche ?
Détection. Le site Iriis phytoprotection recommande de débuter le dépistage de la première génération de cicadelles à partir de la fin de période de floraison et de le poursuivre pendant plusieurs semaines. Les observations doivent s’effectuer sur la face inférieure de cinq vieilles feuilles situées près du tronc.
Produits phytosanitaires. Les seuls produits phytosanitaires homologués pour cet usage sur les pommiers sont les pyréthrinoïdes. Des substances de biocontrôle sont actuellement testées, parmi lesquelles des huiles végétales et des produits à base de terpène d’orange, qui ont une action insecticide sur les larves et les adultes de la cicadelle. « Ces stratégies de lutte sont inspirées par les pratiques de l’agriculture biologique mises en place contre la cicadelle du pêcher, qui ont donné de bons résultats dans les vergers gérés en mode biologique et conventionnel », précise Nadia Tounsi dans L’Anjou agricole.
Biodiversité. Selon Info Agri 82, la cicadelle blanche présente un certain nombre de prédateurs et de parasitoïdes, certaines punaises par exemple. Les techniques favorisant la biodiversité et l’aération/exposition de l’arbre peuvent permettre de limiter sa prolifération.