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Légume exotique
Une filière gingembre 100% locale se développe en Belgique

Un producteur de salades de plein champ en Flandre orientale a trouvé dans le légume, exotique pour la Belgique, une culture supplémentaire qui lui permet d’optimiser l’utilisation de ses serres.  

Après un projet pilote très positif, le distributeur belge renforce son partenariat pour la production belge de gingembre avec REO Veiling et un producteur de Flandre orientale. L’objectif est d’atteindre 4 tonnes de produits par an. Et de lancer aussi la production de curcuma !
© Colruyt Group

Outre-Quiévrain, le distributeur Colruyt est connu pour favoriser son approvisionnement en fruits cultivés dans le pays, pour répondre à une demande forte de la consommation et aussi réduire dans la mesure du possible ses importations. Pomme, poire ou encore tomate viennent tout de suite à l’esprit, mais la Belgique est en train aussi de développer sa production de gingembre. Et là encore, le distributeur est à la manœuvre.

Un partenariat tripartite

A l’origine de ce projet pour le moins étonnant sur le papier, il y a Colruyt associé à la coopérative REO Veiling et au Centre provincial d’expérimentation en matière de culture de légumes. Un test pilote a été menée en 2021. Les serres du centre d’expérimentation situé à Kruishoutem en Flandre orientale abritaient 40 m2 de plants de gingembre et la récolte s’élevait à 140 kilos.

Ce gingembre a été proposé à la vente dans les magasins Cru (enseigne premium du groupe Colruyt) et en deux semaines à peine, les rayons étaient vides. Ward Steenackers, membre de l’équipe d’innovation alimentaire de Colruyt Group , explique ce succès : « Le gingembre primeur belge est plus savoureux et plus juteux, moins fibreux et naturellement beaucoup plus frais que le gingembre importé. Le gingembre s’est non seulement vendu comme des petits pains, mais la demande s’est aussi maintenue dans les semaines qui ont suivi. C’est pourquoi nous avons recherché un partenaire qui voulait cultiver ce produit à plus grande échelle ».

 

Pour Bart Pynnebrouck, un producteur d’Oostnieuwkerke en Flandre occidentale, cultiver du gingembre offre une solution de substitution rentable à la production de salades en pleine terre, en perte de vitesse. Le recours à un minimum de matières premières et l’absence de pesticides, ainsi que le maintien à un niveau aussi faible que possible de la consommation d’énergie et des coûts de chauffage en font une culture rentable.
© Colruyt Group

 

Objectif : 4 tonnes de gingembre belge

Colruyt a trouvé ce partenaire en la personne de Bart Pynnebrouck, un producteur d’Oostnieuwkerke. Il cultive principalement des laitues et des haricots qui passent par REO Veiling avant de se retrouver dans les rayons des magasins Colruyt et OKay. « La culture de la laitue pommée en pleine terre est en perte de popularité depuis quelques années. Pour les producteurs qui ont investi dans cette culture et dont les serres sont vides, la culture de gingembre peut constituer une solution de substitution rentable », analyse Jan Schockaert, responsable des achats de fruits chez Colruyt Group.

Bart Pynnebrouck a planté 1 200 m2 de plants le printemps dernier. Mi-octobre, il en a récolté quelque 800 kilos. Trois récoltes étaient au programme jusqu’au début novembre. Au total, le cultivateur vise un rendement de 4 tonnes. La récolte a lieu au moment où les feuilles du gingembre sont encore bien vertes Le produit n’a pas la possibilité de durcir ou de former une peau. Résultat : il est plus aromatique, n’est pas fibreux, mais est plus juteux. « En cultivant du gingembre, nous favorisons la rotation de nos cultures et restons rentables à plus long terme. Par ailleurs, nous participons activement à l’expérimentation de cultures traditionnellement plus exotiques en Belgique. Un exemple d’innovation auquel nous sommes heureux de contribuer », confirme le producteur.

 

« Nous voulons encore acquérir de nouvelles connaissances sur les variétés qui s’adaptent bien ici, sur la façon dont nous pouvons automatiser la récolte et sur la façon dont nous pouvons conserver le gingembre afin de prolonger la saison belge » explique Ward Steenackers, membre de l’équipe d’innovation alimentaire de Colruyt Group
© Colruyt Group

 

Une commercialisation en frais et en transformé

Dès la mi-octobre, le gingembre frais a été vendu dans les quatre magasins Cru et dans plus de 140 supermarchés de proximité OKay. Environ un quart des volumes est transformé en nouveaux produits. Ainsi, le fabricant de jus JusJus a adopté le gingembre belge et a proposé des shots de gingembre, gingembre curcuma et gingembre orange frais. Depuis la fin octobre, l’assortiment de Cru s’est complété avec la confiture poire gingembre, du sirop de gingembre et du gingembre mariné du fournisseur Pipaillon

« En collaboration avec la coopérative REO Veiling, nous étudions la façon de développer la culture du gingembre belge et de susciter une vocation chez un plus grand nombre de cultivateurs, souligne Ward Steenackers, Aujourd’hui, nous voulons encore acquérir de nouvelles connaissances sur les variétés qui s’adaptent bien ici, sur la façon dont nous pouvons automatiser la récolte et sur la façon dont nous pouvons conserver le gingembre afin de prolonger la saison belge ». Et cela pourrait aller plus loin : Bart Pynnebrouck a planté du curcuma sur une rangée de 50 m2, une première en Belgique. Celui-ci sera uniquement disponible dans l’enseigne Cru du groupe, en raison du volume de production limité.

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