Outre-mer
Banane : pourquoi les planteurs antillais se tournent vers la diversification
Face à un marché incertain, le changement climatique et un métier de plus en plus technique, Banamart envisage de pousser ses producteurs de bananes à se diversifier. Un groupe de travail a été lancé. Servant d’exemple, le groupe Lareinty est engagé depuis longtemps sur la diversification, mais avec un débouché local pour le moment.
Face à un marché incertain, le changement climatique et un métier de plus en plus technique, Banamart envisage de pousser ses producteurs de bananes à se diversifier. Un groupe de travail a été lancé. Servant d’exemple, le groupe Lareinty est engagé depuis longtemps sur la diversification, mais avec un débouché local pour le moment.
« Il faut qu’on réinvente notre métier. Producteur de banane, c’est de plus en plus compliqué, d’autant plus pour les petits producteurs. C’est un métier très technique avec de plus en plus de contraintes : ravageurs, contraintes réglementaires, météo et changement climatique, flambée des coûts, exigences du marché… », annonce tout de go Sébastien Thafournel, directeur opérationnel du groupement Banamart*, à l’occasion d’un voyage de presse organisé par l’UGPBAN* en petit comité du 7 au 12 novembre en Martinique et en Guadeloupe.
* Banamart : Union des producteurs de bananes de Martinique ; UGPBAN : Union des groupements des producteurs de bananes de Guadeloupe et de Martinique.
Loin des immenses plantations industrielles sud-américaines ou asiatiques, les exploitations martiniquaises restent à taille humaine, de 1 ha à 160 ha pour la plus grande, avec une moyenne de 12 ha pour un rendement moyen de 35 t/ha. « Ce sont des exploitations orientées banane mais de plus en plus avec une stratégie de diversification, notamment pour l’export », souligne Sébastien Thafournel. Un groupe de travail a été lancé en juin dernier et des pistes de développement sont en cours.
Viser un débouché export
Le projet de diversification devra aller vite. Le groupe de travail a pour objectif d’analyser le potentiel agronomique et la faisabilité économique, à horizon 2023. « Nous envisageons par exemple la banane plantain et les légumineuses, mais aussi l’arboriculture. » Et comme l’export est le débouché visé, les producteurs pourront s’appuyer sur la force du réseau UGPBAN-Fruidor en métropole, avec les mûrisseries et les bureaux commerciaux de Fruidor Terroirs.
Le groupe Lareinty (environ 10 % de la production martiniquaise de bananes avec 6 producteurs dont Bioban en bio) a pris le parti de la diversification « depuis longtemps », rappelle Laurent Gervais, directeur technique du groupe Lareinty. Outre la banane, le groupe produit aussi mangues, cacao, canne (à destination des sucreries), courges. « Et nous avons des réflexions également sur la transformation comme le cidre. Pour le moment, ces productions de diversification sont commercialisées sur le marché local », conclut Laurent Gervais.