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Interdiction de l'herbicide Benfluraline : les endiviers interpellent l'Etat

Après les hausses de coûts de production, et depuis l’annonce de l’interdiction à partir de mai 2024 de l'herbicide Benfluraline, les endiviers se mobilisent pour demander à l’Etat de l’aide afin de ne pas devoir en arriver au pire, c’est-à-dire tout arrêter faute de perspectives d’avenir.

La benfluraline lutte contre l'invasion des chénopodes dans les cultures de racines d'endive.
© Iriis Phytoprotection et APEF

Le 8 février, l’Association des producteurs d’endives de France et l’Union des endiviers ont appelé à un soutien spécifique pour le monde agricole et pour la filière légumes, au côté de la FNSEA pour rappeler « l’urgence à préserver la souveraineté alimentaire de la France ». En effet, depuis la hausse des coûts de l’énergie et après une mauvaise campagne 2021-2022, les endiviers français sont inquiets pour la pérennité de leur activité, et cela, malgré une saison 2022-2023 bien engagée. « Nous avons disposé de moins de racines à cause de sécheresse, il y a donc eu moins d’emblavement et moins de récolte, de l’ordre de -20 à -25 %, ce qui a provoqué une hausse des prix qui a pu compenser en grande partie la hausse des coûts de production », confie Philippe Bréhon, président de l’Union des endiviers à FLD.

L’année dernière à la même époque, il vendait ses endives 80 centimes le kilo, aujourd’hui c’est presque le double : 1,50 euro. Mais même avec cela, l’inquiétude demeure parce que « lorsque la grande distribution fait des promos à 1,89 euro le kilo en magasin le week-end, il n’y a aucun problème pour écouler la marchandise, mais hors promotion en début de semaine à 3,50 ou 4 euros, on ne vend rien ! », déplore Philippe Bréhon. Avec l’électricité qui a doublé de prix, + 30 % pour le coût des emballages, les transports, le carburant… « beaucoup de producteurs français vont jeter l’éponge ! »

Il n'y a aujourd'hui aucune alternative à la Benfluraline

Comme si cela ne suffisait pas, l’interdiction de l'usage de l'herbicide Benfluraline (commercialisé sous le nom de Bonalan) annoncée par l’UE d’ici le 12 mai 2024 vient encore ajouter du stress à la démotivation. En effet, cette molécule, qui sert de désherbant pour la culture des racines, n’a aujourd’hui aucune solution alternative. « Si c’est un produit nocif, nous ne sommes pas contre arrêter de l’utiliser, mais nous demandons un délai ou des moyens financiers afin de pouvoir trouver et faire homologuer une autre molécule fiable. Sinon, nous n’aurons plus que le désherbant thermique pour nous débarrasser des chénopodes qui sont très invasifs, et cette méthode laborieuse brûle aussi nos racines, qui parfois ne redémarrent pas. Si on doit en arriver là, ce sera un grave retour en arrière ! », conclut Philippe Bréhon.

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