PACA
Appel aux producteurs d’amandes
Toute une filière en construction s’est réunie lors de la première journée technico-économique de l’amande, mi-novembre, pour partager références techniques et demandes du marché.
Toute une filière en construction s’est réunie lors de la première journée technico-économique de l’amande, mi-novembre, pour partager références techniques et demandes du marché.

« Ce plan de relance a été initié à la demande de transformateurs : confiseurs et nougatiers », rappelle André Pinatel, président d’honneur de la chambre d’agriculture Provence-Alpes-Côte d’Azur, en introduction à cette première journée technico-économique amande. Et ils étaient présents. Ils étaient même invités à exprimer leurs besoins à la cinquantaine de producteurs présents dans la salle de Plan d’Orgon (13) mi-novembre. « J’ai besoin de 100 tonnes d’amandes bio sur lesquelles je suis prêt à m’engager financièrement pour aider à la production », lance Franck Bonfils, de l’entreprise un Air d’ici. « Nous recherchons 200 tonnes d’amande de Provence pour la fabrication de calissons », annonce aussi le représentant des Calissons du Roy René. La demande est là et le prix, selon eux, n’est pas un problème. « En vendant des amandes de France, nous devons vendre une image, une origine, des qualités gustatives », avance Olivia Panepinto, de Perl’amande.
La production biologique freinée
Hervé Bartelt, directeur de la coopérative Sud-amandes, tempère cet engouement : « Le dernier plan de relance, à la fin des années 1990, a pris fin car tous les distributeurs français n’ont pas joué le jeu en achetant en France. Or le cours mondial étant inférieur à nos coûts de production, nous n’étions pas compétitifs. » Autre temps, autre orientation de marché ? Toujours est-il que l’appel est lancé aux producteurs. Et certains l’ont entendu. Preuve en est la création du syndicat des producteurs d’amandes au début de l’été. « Nous avons comme objectif la plantation de 1 000 hectares en cinq ans », rappelle André Pinatel. Sur le plan technique beaucoup reste à faire. La matinée a été consacrée aux grandes étapes de l’itinéraire technique. Un référentiel technique est en cours d’écriture pour guider les producteurs. « Nous pouvons augmenter la rentabilité de nos vergers en professionnalisant la filière, témoigne Pierre Silvain, paysan nougatier. En plantant 1 000 hectares avec nos variétés, on peut produire 1 000 tonnes d’amandons. Ce qui signifie doubler la production nationale ». Tout n’est pourtant pas gagné d’avance. La production en agriculture biologique est notamment freinée. « Bien que la demande est grandissante, les producteurs rencontrent des difficultés techniques et d’approvisionnement en bio », rappelle Claire Ruba de Bio de Provence. Et faute de moyens de recherche, les transformateurs devront attendre encore quelques années avant d’obtenir facilement des amandes bio de France.