Annonces de Gabriel Attal : « Le flou reste abyssal » pour le Collectif Sauvons les Fruits et Légumes de France
Si les intentions sont bonnes et certaines annonces satisfaisantes, le Collectif Sauvons les Fruits et Légumes souligne les points incohérents (inscrire la Souveraineté alimentaire dans la loi alors qu’elle l’est déjà ?) et demande des précisions.
Si les intentions sont bonnes et certaines annonces satisfaisantes, le Collectif Sauvons les Fruits et Légumes souligne les points incohérents (inscrire la Souveraineté alimentaire dans la loi alors qu’elle l’est déjà ?) et demande des précisions.
Les syndicats agricoles FNSEA et JA ont appelé à lever les blocages alors que les annonces du Premier ministre Gabriel Attal d’hier semblent avoir apaisé le monde agricole.
Mais le Collectif Sauvons les Fruits et Légumes de France se dit insatisfait. Les intentions gouvernementales sont « bonnes » mais « floues » et « largement insuffisantes », laissant « un goût largement amer », selon son communiqué du 1er février au soir.
Ce qui va
Parmi les « bonnes intentions », le Collectif Sauvons les Fruits et Légumes note :
- l’inscription à l’ordre du jour du Sénat de la proposition de loi de la députée Nicole le Peih sur les troubles de voisinage ;
- le renforcement des contrôles sur l’origine France ;
- la pérennisation et le renforcement du dispositif d’allègement de charges TO-DE (seuil réhaussé à 1,25 SMIC) ;
- le “lobbying” auprès de la Commission européenne pour la remise à l’ordre du jour de la révision du règlement information consommateur.
Ce qui ne va pas
- Sur le volet phyto
Le Collectif Sauvons les Fruits et Légumes met en doute l’annonce de pause sur Ecophyto du gouvernement, rappelant « les erreurs passées » qui sont, elles, « sans retour ». Et de citer des interdictions de molécules autorisées chez nos voisins comme l’acétamipride (qui est un néonicotinoïde), ou bien la restriction de l’usage des phyto en zone Natura 2000 et en ZNT.
Les producteurs du Collectif souhaitent aussi plus de précisions sur “le travail des questions des indicateurs et des zonages” et la “révision du calendrier de réhomologation des phytos” qui est, selon eux, censée être déjà « abordée dans le plan PARSADA * ! ».
- Sur le volet de l’eau
Le Collectif Sauvons les Fruits et Légumes rappellent que la réduction des délais de recours sur les projets relatifs à l’eau ne sera pas vraiment utile dans la mesure où la « plupart des blocages de ces projets viennent d’abord des administrations et des milliers de pages de procédures qu’elles demandent ».
- Sur les contrôles de l’Office français de la biodiversité
Le gouvernement a annoncé la signature d’une convention entre les représentants des syndicats agricoles et l’OFB, à l’instar de ce qui s’est fait avec la gendarmerie. Le Collectif Sauvons les fruits et légumes rappelle que « ce genre de dispositif ne sert à rien tant que les agents de l’OFB ne sont pas un minimum formés au techniques agronomiques et d’usage des phytos (obtention du Certiphyto) ».
La souveraineté alimentaire est déjà inscrite dans le code rural
Le Premier ministre a annoncé l’inscription de la souveraineté alimentaire dans la loi et un rapport annuel. Le Collectif Sauvons les fruits et légumes rappelle que la souveraineté alimentaire est déjà inscrite dans le code rural (article 1) et « que les rapports notamment sénatoriaux se sont succédé depuis quelques années, décrivant tous avec précision la situation catastrophique de notre agriculture. A quoi bon faire de nouveaux rapports pour écrire ce que nous savons déjà ? ».
Extrait du Code Rural - capture d'écran Légifrance du 02/02/24
* Plan d’action stratégique pour l’anticipation du potentiel retrait européen des substances actives et le développement de techniques alternatives pour la protection des cultures