Accord Mercosur : Emmanuel Macron se dit « plutôt positif », les syndicats agricoles s’indignent
Le président de la République Emmanuel Macron s’est dit « plutôt positif » à l’accord de libre-échange entre l’UE et les pays du Mercosur, le 6 novembre au Brésil en marge de la COP 30. S’il dit « rester vigilant », sa déclaration a suscité une forte opposition des syndicats agricoles.
Le président de la République Emmanuel Macron s’est dit « plutôt positif » à l’accord de libre-échange entre l’UE et les pays du Mercosur, le 6 novembre au Brésil en marge de la COP 30. S’il dit « rester vigilant », sa déclaration a suscité une forte opposition des syndicats agricoles.
« Je suis plutôt positif, mais je reste vigilant parce que je défends aussi les intérêts de la France », a affirmé devant la presse le président de la République Emmanuel Macron, le 6 novembre à Belém au Brésil en marge de la COP 30, au sujet de l’accord UE-Mercosur. Le chef de l’État soutient avoir été « entendu » par la Commission européenne, qui « a donné une réponse positive » sur la mise en place de clauses de sauvegarde. L’idée, selon le président français, est d’instaurer des mesures d’urgence qui se déclencheront si certains marchés sont « déstabilisés ». Bruxelles souhaiterait aussi apporter des soutiens, « en particulier au secteur de l'élevage », et renforcer l’union douanière pour protéger le marché intérieur de l’UE.
Emmanuel Macron réaffirme et précise donc sa position sur l’accord commercial entre l’UE et les pays du Mercosur, après une première déclaration sur le sujet le 23 octobre lors d’une conférence de presse à Bruxelles.
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Une déclaration qui ne passe pas auprès des syndicats agricoles
Cette nouvelle déclaration du chef de l’État ne passe pas auprès des syndicats agricoles, qui ont réagi chacun leur tour le 7 novembre.
Sur le réseau social X, le président de la FNSEA Arnaud Rousseau a dénoncé un « reniement total » de la part du président de la République. « Nous appelons les eurodéputés français à faire bloc pour s’opposer à cet accord inacceptable » affirme Arnaud Rousseau. Similairement, les Jeunes agriculteurs (JA) s’opposent à Emmanuel Macron, en qualifiant l’accord de « trahison ». Le syndicat craint une « concurrence déloyale » pour les agriculteurs européens, et dénoncent des « quotas insupportables » et des « clauses de sauvegardes illusoires ». Les JA demandent un « veto clair et définitif » de la France contre l’accord pour le conseil européen du 19 décembre, et appellent à une « mobilisation européenne ».
Dans un communiqué, la Coordination rurale juge que le président français sacrifie l’agriculture française, et l’utilise comme une « variable d’ajustement dans les alliances stratégiques que [la France, ndlr] conclut avec des pays tiers ». Le syndicat estime que les dispositifs comme les clauses de sauvegarde ou l’union douanière ne sont qu’un « écran de fumée », et somme le Gouvernement de respecter le « consensus parlementaire au niveau français et européen » contre l’accord.
« Le compte n’y est pas » affirme la ministre de l’Agriculture Annie Genevard
Sur X le 7 novembre, la ministre de l’Agriculture Annie Genevard affirme de son côté que, malgré des « avancées » pour protéger les intérêts de la France dans l’accord UE-Mercosur, « le compte n’y est pas ». Dans un entretien accordé au Journal du dimanche (JDD) le 9 novembre, la ministre a même affirmé que « la France ne signera pas un accord qui condamnerait ses agriculteurs ». Citant le président de la République puis la ministre de l’Agriculture, la Confédération paysanne demander dans un post publié sur X le 7 novembre « d'arrêter de se moquer des paysan·nes ». « Emmanuel Macron a tout faux ! » dénonce le syndicat.
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