Aller au contenu principal

Tomate : un biogénérateur en traitement des eaux d'irrigation améliore le rendement

Les essais 2021-2022 du CTIFL de Carquefou confirment les effets biostimulation et biocontrôle d’un biogénérateur en traitement des eaux d’irrigation.

Le biogénérateur est inspiré des biofiltres nitrifiants utilisés en aquaponie, dans lesquels des bactéries transforment l’urée rejetée par des poissons en nitrate utilisable par des plantes.
Le biogénérateur est inspiré des biofiltres nitrifiants utilisés en aquaponie, dans lesquels des bactéries transforment l’urée rejetée par des poissons en nitrate utilisable par des plantes.
© V. Bargain

Le CTIFL de Carquefou (Loire-Atlantique) teste depuis 2020 en tomate un biogénérateur développé avec la société Divatec. « Il s’agit d’un biofiltre nitrifiant dans lequel on crée des conditions favorables au développement de bactéries nitrifiantes, qui peuvent transformer l’azote organique en azote minéral, et de bactéries bénéfiques pour les plantes, explique Serge Le Quillec, du CTIFL. L’eau de Loire utilisée en irrigation passe dans ce biofiltre et s’enrichit en bactéries bénéfiques qui se développent ensuite dans la solution et colonisent la rhizosphère. » Après une phase de mise au point, le biogénérateur fonctionne aujourd’hui à sa capacité théorique de nitrification, « avec la régularité d’un métronome », précise-t-il.

Bien que peu de différences apparaissent sur la fertilisation, le biogénérateur améliore la croissance et la vigueur des plantes. « En 2021, il a permis un gain de 6,4 % sur le poids commercialisable, grâce surtout à une augmentation du poids moyen des fruits de 5,6 %, combinée à moins de fruits verts et à l’absence de nécrose apicale, rapporte-t-il. Alors qu’en général, une forte vigueur est associée à un poids de fruits plus faible, un rendement inférieur et plus de fruits verts. » Des effets importants sont aussi constatés sur le plan sanitaire. « Le biogénérateur réduit à la fois les fortes contaminations et la présence d’Agrobacterium rhizogenes. Finalement, la différence de chiffre d’affaires brut de 3,60 €/m2 permet un retour sur investissement en un an », assure Serge Le Quillec.

Faire la preuve du concept

En 2021-2022, le CTIFL a croisé le biogénérateur avec une conduite climatique à température plus élevée, pour mieux exprimer le potentiel en matière de rendement. Il a aussi comparé la laine de roche et des substrats à plus forte capacité d’échange cationique (coco). « Les premiers résultats sont spectaculaires. Le rendement est supérieur de 11 % avec le climat 1 et de 12 % avec le climat 2, du fait surtout d’un poids moyen de fruit supérieur », relève-t-il. Les substrats coco, qui donnent des rendements un peu inférieurs à la laine de roche dans la modalité témoin, permettent des rendements identiques à la laine de roche avec le biogénérateur. « Ces premiers résultats confirment que le biogénérateur permet un rendement nettement supérieur, résume Serge Le Quillec. Les premières notations confirment aussi la limitation d’Agrobacterium rhizogenes. Il y a un effet biostimulation et un effet biocontrôle. »

Les analyses d’activité de plante ou les tests enzymatiques sur les solutions nutritives n’ont pas montré de différences. L’étude a seulement permis d’isoler sur les racines des bactéries aux propriétés PGP (Plant Growth Promoting), qui pourraient apporter un début d’explication. « Il n’y a pour l’instant pas de preuve de concept pouvant rassurer sur la transposition du biogénérateur à d’autres exploitations avec des qualités d’eau différentes, précise Serge Le Quillec. Nous devons continuer les investigations. »

Des avancées sur le marcottage en concombre

Le CTIFL de Carquefou poursuit aussi ses essais sur le marcottage des plants de concombre. En 2022, l’objectif est de favoriser la vitesse de croissance du système racinaire secondaire par décharge préventive de fruits (avant le marcottage, régulation d’un quart) ou brutale (au moment du marcottage et pendant une semaine sur les fruits de plus de 300 g). Les premiers résultats montrent que la décharge des fruits permet une croissance végétative plus rapide et un enracinement 3 fois plus important en cas de régulation préventive et 2,6 fois plus important en cas de régulation brutale.

Les plus lus

Producteur de myrtilles et ingénieur de l'INRAE préparent  préparent un lâcher de Ganapsis kimorum pour lutter contre Drosophila suzukii à Saint-Julien-du-Gua en Ardèche.
Ardèche : lutte biologique contre Drosophila Suzukii sur myrtilles sauvages

En Ardèche, début juillet, un lâcher de Ganapsis kimorum, ennemi naturel de Drosophila suzukii, a eu lieu sur myrtilliers.…

annie genevard ministre de l'ag(riculture en visite officielle en PACA
Plan de souveraineté de la filière fruits et légumes : 8 millions d’euros pour la rénovation des vergers

Le dispositif couvre les campagnes 2025-2026 et 2026-2027. La campagne de dépôt des demandes d’aide est ouverte jusqu’au 8…

<em class="placeholder">L’Aprel travaille sur deux approches contre les pucerons : des produits de biocontrôle et des auxiliaires de culture.</em>
Biocontrôle en fraises : actionner les leviers contre les pucerons

Avec le non-renouvellement du spirotétramat, pour la culture de fraises, difficile de lutter contre les pucerons. Mais de…

<em class="placeholder">Tomasz Spizewski, vice-président de l&#039;Association polonaise des producteurs d&#039;asperges, également chercheur à l&#039;Université des sciences de la vie de Poznań.</em>
L’asperge passe du blanc au vert en Pologne

Que ce soit au niveau de la production ou de la consommation d’asperges, les Polonais délaissent de plus en plus les asperges…

Sécheresse 2025 : quelle carte des restrictions d’eau et quelles limitations de l’irrigation par département ?
Portail Reussir

L’été 2025 s’annonce plus sec que la normale. Les arrêtés de restriction d’eau se multiplient. Le point au 18 juillet 2025 sur…

Comment baisser les coûts de certification en agriculture et agroalimentaire ?
Les Marches

Les coûts de la certification pour l’agriculture et l’agroalimentaire en France pourraient être optimisés, selon un rapport du…

Publicité
Titre
Je m'abonne
Body
A partir de 96€/an
Liste à puce
Accédez à tous les articles du site filière Fruits & Légumes
Profitez de l’ensemble des cotations de la filière fruits & légumes
Consultez les revues Réussir Fruits & Légumes et FLD au format numérique, sur tous les supports
Ne manquez aucune information grâce aux newsletters de la filière fruits & légumes