Entreprises de travaux agricoles (ETA) : « Les conditions de 2025 nous ont permis de relever notre chiffre d’affaires »
Après cinq années de crise, la fédération nationale des entrepreneurs des territoires (FNEDT) présente une année 2025 plutôt positive avec un chiffre d’affaires relevé. « L'impact très négatif de 2024 ne peut pas être résorbé en une seule année », prévient toutefois son président Philippe Largeau en conférence de presse le 2 décembre.
Après cinq années de crise, la fédération nationale des entrepreneurs des territoires (FNEDT) présente une année 2025 plutôt positive avec un chiffre d’affaires relevé. « L'impact très négatif de 2024 ne peut pas être résorbé en une seule année », prévient toutefois son président Philippe Largeau en conférence de presse le 2 décembre.
Après des années 2023 et 2024 marquées par des aléas climatiques, la fédération nationale des entrepreneurs des territoires (FNEDT) présente une année 2025 plutôt positive. « Les conditions climatiques nous ont permis de faire des travaux, de faire du chiffre d'affaires », soutient le président Philippe Largeau, en conférence de presse ce mardi 2 décembre à Paris, à une semaine du salon des ETA (du 9 au 11 décembre à Tours). Toutefois, « l'impact très négatif de 2024 ne peut pas être résorbé en une seule année » pour les entreprises de travaux agricoles (ETA) et les entreprises de travaux et services agricoles, ruraux et forestiers (ETARF) des zones les plus touchées, nuance-t-il. Selon une enquête interne de la FNEDT, près d’une entreprise sur deux considère que sa trésorerie 2025 est inférieure à 2024. Et près de 80 % des répondants déclarent un moral « moyen », « mauvais » voire « très mauvais ».
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Des assurances pour les encours et face aux intempéries
L’année 2024 a aussi obligé la FNEDT à « faire le banquier » auprès de ses clients qui faisaient face à des difficultés de trésoreries, avec une « déferlante d’encours » rappelle Philippe Largeau. Pour plus de garanties et pour mieux se protéger à l’avenir, des partenariats ont ainsi été créés avec Groupama afin de proposer aux ETA des assurances destinées à la gestion des encours. Et la fédération travaille sur un projet d'assurance d'intempéries, pour accompagner financièrement ses entreprises et ses salariés bloqués par des phénomènes « extrêmes ». Un cahier des charges pourrait être présenté en 2026, et la FNEDT souhaite ensuite faire reconnaître le dispositif par l’Etat via une loi.
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Un nombre d’ETA en hausse malgré les crises
Malgré ces années de crises sanitaires, climatiques ou inflationnistes, le nombre d’ETARF a augmenté de 8,4 % entre 2020 et 2024, tiré par les ETA (+ 12,6 %). En cinq ans, le nombre de CDI a augmenté de 39 %, et la masse salariale de 37,4 %. Et 40 % des salariés ont moins de 30 ans. « Cette présence massive de jeunes dans nos entreprises traduit une vraie attractivité de la profession », affirme Frédéric Jan, vice-président délégué de la FNEDT.
Le nombre de CDD dans le secteur a aussi grimpé en cinq ans, avec 46 % d’augmentation. Ce qui comprend l’augmentation de l’emploi saisonnier, où la fédération regrette ne pas être éligible au dispositif du travailleur occasionnel, demandeur d'emploi (TODE). « Cela fait 6 ans que je me bats pour être réintroduit dans le système, […] c'est une concurrence sociale un peu déloyale » déplore le président Philippe Largeau.
Que demande la FNEDT à l’État ?
Revenant sur 2024, le président de la FNEDT Philippe Largeau dit regretter l’absence d’aides de l’État pour soutenir les ETARF en difficulté économique. « L'État a mis en place, fin 2024, des accompagnements structurels et conjoncturels de trésorerie à destination des exploitants agricoles, chose qui était certainement de bon augure. […] Mais personne n'a compris qu’à ce moment-là, les plus impactés étaient les entreprises de travail agricoles, ruraux et forestiers », soutient-il.
Suréquipement : les ETA demandent un observatoire national du machinisme agricole
Concernant le matériel agricole, le président défend une aide « à l’usage » plutôt qu’à l’investissement dans l’agroéquipement. « Si on veut vraiment aider le monde agricole, il faut arrêter de subventionner du matériel qui n'a fait que favoriser le suréquipement depuis des années » défend Philippe Largeau. « Aujourd'hui, ce sont entre guillemets des chèques en blanc qui sont distribués pour financer du matériel, qui, en grande partie, restent souvent sous un bâtiment et sont utilisés à moins de 50% de leur potentiel ». Sur ce point, la FNEDT indique avoir demandé à l'État la création d’un observatoire national du machinisme agricole, dont le travail pourrait débuter en 2026.
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