Aller au contenu principal

Entreprise de travaux agricoles : « J’établis des contrats avec mes clients pour la sécurité économique de mon activité »

Jérôme Sapin est exploitant agricole sur 300 hectares à Talcy, dans le Loir-et-Cher (41). En parallèle, il est à la tête d’une entreprise de travaux agricoles qui effectue des prestations de service en délégation totale sur 800 ha.

%agr
Jérôme Sapin, agriculteur et entrepreneur de travaux agricoles, a opté pour la réalisation de contrats pour sécuriser les prestations effectuées chez ses clients.
© J. Sapin

Installé en 2016 hors cadre familial sur 67 hectares (ha), j’ai développé le travail à façon en 2017 pour répondre à la demande d’un client suite à l’arrêt de l’intervention de son entrepreneur habituel.

Contractualiser lors de la création d'une ETA pour rassurer le banquier

Contractualiser les prestations s’est avéré judicieux dès le lancement de l’activité d’entreprise de travaux agricoles (ETA) pour rassurer le banquier avec une garantie de durée. Le concessionnaire a également joué un rôle important dans le financement du projet, car il m’a proposé une moissonneuse-batteuse en location pour ma première année. J’ai opté dans un premier temps pour des contrats d’une durée de sept ans, correspondant à l’amortissement du matériel. L’idée était de pouvoir couvrir les annuités.

Depuis, l’activité de mon ETA s’est considérablement développée et représente 800 ha en prestation de A à Z, ce qui inclut les démarches administratives comme la saisie des interventions et la déclaration PAC, mais aussi d’autres missions comme l’approvisionnement, la vente et la constitution de l’assolement en adéquation avec les attentes du client. J’effectue aussi des missions ponctuelles comme l’épandage, la récolte ou encore les semis avec un semoir monograines.

25 % de marge par rapport aux tarifs d’entraide

Au regard du volume des chantiers, j’ai réduit la durée des contrats à cinq ans. Il s’agit d’un bon compromis, car sept ans, ça peut faire peur au client. Trois ans, c’est un peu court si on a besoin de réinvestir. J’accorde une vigilance aux contrats de prestation, qui comportent des clauses. Il est mentionné l’application de pénalités éventuelles dans certaines situations, par exemple si le client souhaite cesser subitement la prestation. Je fais aussi figurer les informations relatives à l’assurance responsabilité civile et professionnelle.

Concernant les tarifs, au début de l’activité de l’ETA j’ai tenté d’obtenir des données mais ce n’est pas évident dans ce secteur concurrentiel. J’ai donc appliqué 25 % de marge par rapport aux tarifs d’entraide. Avec la variabilité du prix de certaines charges comme le GNR, j’applique des hausses éventuelles à chaque période de facturation. Je m’oblige à adopter un raisonnement industriel concernant ma stratégie économique. Je calcule les coûts de revient de la prestation avec le matériel dont je dispose, comme ça, je sais si je gagne ma vie ou non.

Mon objectif n’est pas d’être suréquipé : j’ai quatre tracteurs pour 1 000 à 1 200 heures à l’année. Je reste ouvert à échanger avec le client s’il souhaite des précisions sur les tarifs. Sur ce volet relationnel, je me suis fixé une règle de base : être disponible pour pouvoir intervenir rapidement. Nous sommes tous contraints par les conditions météorologiques. Pour y parvenir, je reste dans un périmètre de 20 km, même pour l’épandage où j’interviens au plus près des besoins des clients. Et je m’efforce de ne pas dire oui à tout le monde, je me cantonne aux prestations que je maîtrise.

Les plus lus

<em class="placeholder">Mathieu Etchegaray à gauche et Fanny Auclair, à droite, associés du Gaec Hachtoya à Domezain-Berraute</em>
« Je suis passée de conjointe collaboratrice à salariée agricole, avant de devenir associée, à mon installation dans les Pyrénées-Atlantiques »
Le conjoint ou concubin d’un chef d’exploitation peut adopter plusieurs statuts sociaux en fonction du temps consacré et de son…
<em class="placeholder">Pierre Coisnon, agriculteur et président de la société Les 3 Laboureurs, devant ses panneaux photovoltaïques.</em>
Agrivoltaïsme : « Les panneaux solaires installés sur mes grandes cultures vont alimenter mon usine de conditionnement de pommes de terre dans le Loiret »

La centrale agrivoltaïque « Pépite de Beauce » a vu le jour en septembre dernier sur l’exploitation de Pierre…

<em class="placeholder">Tracteur agricole effectuant un travail du sol</em>
Eure-et-Loir : « J’ai trouvé des solutions sur-mesure pour redresser ma trésorerie avec l’aide d’un conseiller »

Pour sortir des difficultés de trésorerie, il n’y a pas de solutions toutes faites. Témoignage en Eure-et-Loir de Pierre-Jean…

<em class="placeholder">Groupe d&#039;agricultrices de la Cavac</em>
Féminisation de l’agriculture : comment les bottées font bouger les lignes à la Cavac

Un groupe d’agricultrices s’est monté au sein de la Cavac en 2022 pour aider à féminiser les instances de la coopérative…

<em class="placeholder">Colza en pleine floraison. Traitement fongicide. </em>
Fongicides à floraison : de nouvelles interdictions à partir du 1er janvier 2026
La dérogation permettant l’usage des fongicides à floraison prendra fin au 1er janvier 2026. Seuls ceux disposant d’une…
<em class="placeholder">Chargement de 6000 tonnes d orge dans un bateau sur le terminal Senalia du port de Rouen, à destination de l&#039;Amérique du Sud. Transport maritime. Commerce des matières ...</em>
Prix des engrais et MACF : la Commission européenne propose des ajustements jugés insuffisants par les organisations agricoles

La Commission européenne va adopter trois règlements d’exécution pour « ajuster » le mécanisme d’…

Publicité
Titre
Je m'abonne
Body
A partir de 96€/an
Liste à puce
Accédez à tous les articles du site Grandes Cultures
Consultez les revues Réussir Grandes Cultures au format numérique sur tous les supports
Ne manquez aucune information grâce à la newsletter Grandes Cultures