Aller au contenu principal

Auvergne-Rhône-Alpes
En Savoie, deux agriculteurs se lancent dans la production de légumes bio

Alexandre Merle et David Bernard se sont lancés dans la production bio de légumes de plein champ pour répondre à une forte demande locale.

Répondre à la demande sociétale et aux distributeurs qui sont à la recherche d’une production bio et locale est l’une des raisons du changement de productions de deux agriculteurs de Chautagne (Savoie). A Serrières-en-Chautagne, Alexandre Merle était jusque-là céréalier et éleveur de veaux, sur une exploitation de 65 ha. Sur 7 hectares, David Bernard était principalement viticulteur, adhérent de la cave coopérative locale, et producteur de pommes de terre.

La conversion au prix du bio

Depuis plusieurs années, Alexandre Merle travaillait en confiance avec le groupe Provencia (Carrefour market) qui commercialisait ses veaux. L’idée de la conversion bio débute dans un premier temps sur les céréales : tournesol principalement. Mais le manque de production de légumes sur les Savoie (7 % des légumes consommés en Savoie sont produits sur place), la proximité des cuisines Leztroy (acteur de la restauration collective sur les Savoies), et la recherche du Groupe Provencia pour de nouveaux producteurs locaux incitent David Bernard et Alexandre Merle à partir en production bio de légumes de plein champ. En 2018, une phase test est lancée sans produit phytosanitaire, mais la conversion en bio ne débute que cette année sur une quinzaine d’hectares, dont 5 ha en céréales pour conserver une rotation pertinente des cultures. Chaque exploitation conserve son entité et un GIE est créé pour la commercialisation des légumes. Courgettes, pommes de terre, poireaux, butternuts et potimarrons sont commercialisés principalement auprès de Provencia pour 80 % des volumes, et les autres 20 % auprès des cuisines Leztroy. Jean-Marc Claustre, moniteur fruits et légumes chez Provencia, explique que pour accompagner les producteurs à la conversion en bio, les produits sont achetés dès cette première année de conversion au prix du bio, « et nous les identifions avec un sticker spécifique. Par contre, ils sont vendus au prix du conventionnel, c’est notre façon de soutenir les producteurs ».

Economiser la ressource en eau

Pour accompagner les nouveaux maraîchers, le GTPL (Groupement technique des producteurs de légumes des Savoies) et le conseiller en maraîchage de la Chambre d’agriculture SMB apportent leurs expertises et leurs conseils. « Avec les bulletins de santé du végétal, nous avons les outils de la surveillance biologique et les conseils pour adapter nos pratiques agronomiques en particulier au niveau des traitements. Car contrairement aux idées reçues en agriculture bio, il y a aussi des traitements phytosanitaires, mais avec des produits spécifiques. Et je me fais injurier comme les autres agriculteurs dès que je sors mon pulvérisateur… », indique David Bernard. Sur les choix techniques, le labour et la mise en place automatique de cultures dérobées sont une évidence, pour ne pas laisser de sol nu et la place aux adventices. La ressource en eau est assez facile, puisque l’exploitation est située sur les alluvions du Rhône, « mais nous devons, tout de même, apprendre à économiser cette ressource en eau, car nous savons tous qu’elle n’est pas inépuisable », affirme Alexandre Merle, « d’ailleurs sur dix jours au mois d’août, le pompage était impossible car la nappe était trop basse ». Pour produire, les deux agriculteurs ont embauché une quinzaine de salariés saisonniers et ont un salarié à plein temps. « Etant à  proximité de la zone viticole, nous avons la chance d’avoir un réseau de saisonniers déjà habitués au travail de la terre et qui sont comme nous fiers de nourrir les Savoyards ! ».

Claudine Lavorel

Les plus lus

Voyage de presse Groupama assurance multirisque climatique (assurance récolte) entre Pau et Tarbes, visite de parcelles touchées par aléas climatiques. Parcelle de maïs semences touchée par la sécheresse. Dégâts en culture lié au climat. risque de perte de rendement.
Canicule et sécheresse, quels risques pour vos cultures ? Réponse avec l'outil gratuit de cartographie de Serge Zaka

En avril, le médiatique docteur en agro climatologie avait annoncé sur les réseaux le lancement de cet outil gratuit,…

Des kiwis, petits fruits rouges et des châtaignes barrées d'un drapeau français.
Francisation de fruits : un grossiste de Dordogne condamné

Nouvelle condamnation pour francisation de fruits. Le gérant de l’entreprise périgourdine Fruits rouges du Périgord,…

Myrtilles de variété Duke sur myrtillier.
Myrtilles françaises : vers une récolte record en 2025

L’Association des producteurs de myrtilles de France annonce une année « record » pour la myrtille française. Le…

bineuse sur une parcelle de haricots pour l'industrie. hauts-de-france. visite de presse Unilet
Protection des cultures/Parsada : lancement d’un nouvel appel à projets doté de 45 millions d’euros

Cet appel à projets, piloté par FranceAgriMer, vise notamment les acteurs de la recherche appliquée et fondamentale. Les…

Vignette
Pomme de terre : chute des prix et surfaces en hausse de 25 000 hectares en Europe du Nord-Ouest

Le NEPG estime que les surfaces cumulées de pommes de terre (tous type) en France, Allemagne, Belgique et Pays-Bas devraient…

<em class="placeholder">Dimitri Piraud, producteur de cerises dans le Rhône, a installé des vergers 100 % sous couverture intégrale.</em>
Cerises : apprivoiser les contraintes techniques des vergers sous couverture intégrale

Les vergers de cerisiers dits « modernes » sont de plus en plus nombreux dans le Rhône. Mais cette conduite sous…

Publicité
Titre
Je m'abonne
Body
A partir de 96€/an
Liste à puce
Accédez à tous les articles du site filière Fruits & Légumes
Profitez de l’ensemble des cotations de la filière fruits & légumes
Consultez les revues Réussir Fruits & Légumes et FLD au format numérique, sur tous les supports
Ne manquez aucune information grâce aux newsletters de la filière fruits & légumes