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En montagne, les livreurs de lait de chèvre ont davantage de charges

Pour maximiser leur rémunération, les livreurs de montagne doivent chercher à maximiser les fourrages ou intensifier le troupeau selon le foncier à disposition.

Il y a plusieurs façons de dégager un revenu mais il y a des seuils à respecter pour dégager au moins 1,5 Smic par UMO : produire au moins 110 000 litres par UMO et dégager une rémunération d’au moins 240 €/1000 litres.  © Idele
Il y a plusieurs façons de dégager un revenu mais il y a des seuils à respecter pour dégager au moins 1,5 Smic par UMO : produire au moins 110 000 litres par UMO et dégager une rémunération d’au moins 240 €/1000 litres.
© Idele

Les ateliers livreurs de montagne de l’échantillon sont présents en Auvergne-Rhône-Alpes, Occitanie, Paca et Limousin avec en moyenne 235 chèvres et 72 ha de SAU dont 86 % en SFP. En 2019, ces éleveurs se rémunèrent en moyenne à hauteur de 1,1 SMIC par UMO. Seulement 12 % des élevages de ce groupe dégagent 2 Smic et plus par UMO.

Avec 167 chèvres par unité de main-d’œuvre, les structures des livreurs de montagne sont en moyenne plus petites que celles des livreurs de plaine. Les élevages de ce groupe ne sont pas tous autonomes avec un chargement moyen de 9 chèvres/ha de SFP et la moitié d’entre eux achètent au moins 160 kg de fourrage par chèvre et par an. Les systèmes alimentaires sont divers mais parmi les conventionnels, c’est dans ce groupe que le pâturage est le plus fréquent, il concerne 30 % des élevages. La performance laitière de ces élevages (708 litres par chèvre) est en moyenne en dessous de celle des élevages de plaine (875 litres par chèvre). Ces élevages distribuent moins de concentrés (420 kg par chèvre par an) que les élevages de plaine (540 kg par chèvre par an). Mais ramenées au litre de lait, ces quantités sont finalement assez proches.

Un meilleur prix du lait mais en dessous du prix de revient

Les facteurs évoqués ci-dessus et des amortissements relativement élevés (effet dimension et contexte plus difficile) font que le coût de production hors travail de ces élevages est plus élevé que celui des élevages de plaine. À l’inverse, ces élevages bénéficient d’un meilleur prix du lait qui reste toutefois bien en deçà du prix de revient qui s’établit à 962 €/1 000 litres.

L’objectif de deux Smic est atteint par les élevages du quart supérieur. Ces élevages détiennent plus de chèvres par UMO (184 vs 167) et des chèvres plus productives que la moyenne du groupe (776 litres par chèvre versus 708). Ils disposent aussi de davantage de surfaces pour l’alimentation du troupeau et achètent moins de fourrages. Le montant de leurs amortissements est inférieur à ceux de la moyenne du groupe tant au niveau de la mécanisation (634 €/ha versus 885 €) que des bâtiments (64 €/chèvre versus 82 €).

Repères

Trois trajectoires

Les systèmes alimentaires et l’accès au foncier sont divers dans ce groupe des livreurs de montagne. Au-delà de repères moyens, il est nécessaire d’envisager des repères adaptés à des trajectoires types pour dégager un revenu :

Trajectoire 1 : Je dispose de surfaces et je souhaite maximiser le pâturage -- > Viser 750 litres par chèvre, 3 à 4 chèvres/ha, moins de 300 €/1 000 litres de coût du système alimentaire
Trajectoire 2 : Je dispose de surfaces et je souhaite intensifier ma surface fourragère -- > Viser 850 litres par chèvres, 5 à 6 chèvres/ha, moins de 400 €/1 000 litres de coût du système alimentaire
Trajectoire 3 : Je dispose de peu de surfaces -- > Viser 950 litres par chèvres, moins de 500 €/1 000 litres de coût du système alimentaire, un prix du lait supérieur à 800€/1 000 litres

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