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Des origines du Mérinos à diffusion aujourd’hui

Du 15 décembre 2021 au 18 avril 2022 se tenait une exposition consacrée au mouton Mérinos aux Archives nationales à Paris.

« La guerre des moutons » : c’est le titre choisi pour l’exposition imaginée par Pierre Cornu, professeur d’histoire contemporaine à l’université Lumière Lyon 2, qui aide également les anciens de l’Institut de l’élevage à reconstituer l’histoire de notre organisation, et le jeune et talentueux Henri Pinoteau, directeur adjoint des Archives départementales du Loiret. L’exposition retrace plus de trois siècles d’histoire au prisme de celle du Mérinos, et reconstituée à partir des archives léguées par la Bergerie de Rambouillet au Musée des Archives nationales (Hôtel de Soubise, Paris).

Cette exposition passionnante – et gratuite ! - rappelle que si la laine est aujourd’hui quasiment jetée en Europe, elle a pourtant été l’objet de toutes les convoitises au XVIIIe siècle. Et, star parmi les stars, le Mérinos, race espagnole dont l’origine est nébuleuse. Avant son importation à Rambouillet en 1786 suite à des tractations diplomatiques prolongées, elle avait déjà fait souche illégalement en France grâce à des contrebandiers. Pourtant la sanction pouvait être lourde, des peines de mort pouvant être requises pour les contrevenants ! Autre petite histoire dans la grande avec l’exposition des pièces du Traité de Bâle (1795) entre la France et l’Espagne où au fur et à mesure des amendements la Louisiane est abandonnée au profit de la fourniture de Mérinos à la France… Dernière petite histoire, le legs de ces archives n’a pas été fait sans controverses et il reste des interrogations en particulier quant à la mise en valeur du matériel d’élevage transmis au Musée des Archives une fois l’exposition terminée.

La mise en lumière des archives de la Bergerie de Rambouillet dans cette exposition a été une opportunité pour organiser un colloque le 8 février dernier « Du mérinos de Rambouillet pour des laines contemporaines de qualité », organisé conjointement par une liste impressionnante d’institution : les Archives nationales, l’Académie d’agriculture, l’Association pour l’étude de l’histoire de l’agriculture AEHA, la Société d’ethnozootechnie, la Bergerie nationale, l’association Alumni Compagnons de la Bergerie nationale et l’AFMA Fédération des musées d’agriculture et du patrimoine rural. Le colloque a démarré par une présentation de la structuration de l’exposition, en cinq périodes majeures : la période avant l’arrivée officielle des Mérinos, Rambouillet dans les guerres de la Révolution et de l’Empire, la réinvention de la Bergerie au XIXe siècle, Rambouillet et le développement de l’IA et enfin l’élevage au XXIe siècle, entre essor de la génomique, crise environnementale et mutations sociétales.

L’exposé déroulé par le professeur Denis avec sa faconde légendaire a permis de rappeler que l’école vétérinaire d’Alfort a été un acteur de la mérinisation du cheptel français, avec même l’organisation de vente de reproducteurs. La présentation s’est focalisée en particulier sur un acteur majeur du lien entre Rambouillet et Alfort, un « poulain » de Daubenton, François Hilaire Gilbert. Des programmes de conservation et de sélection des races mérinos ont ensuite été présentés par Coralie Danchin (Institut de l’élevage). Le focus a été fait sur la gestion génétique du troupeau de Rambouillet et la variabilité génétique des quatre races encore appelées Mérinos en France : l’Est à Laine Mérinos, le Mérinos d’Arles, le Mérinos Précoce et enfin la star du jour, le Mérinos de Rambouillet. Rappelons que le mouton île-de-France avait pour nom originel « Dishley Mérinos », et que c’est en 1922 qu’il a adopté son nom actuel. Enfin Jean-Louis Brun, directeur général de la manufacture Brun de Vian-Tiran (Vaucluse) nous a apporté son témoignage en tant qu’entrepreneur valorisant la laine d’une souche à laine fine du Mérinos d’Arles.

Pour aller plus loin :

S’installer en sélection Est à laine Mérinos sans surface fourragère

Le colloque et l’exposition seront intégralement accessibles sur Youtube

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