Aller au contenu principal

Des colliers électriques géolocalisés comme clôtures virtuelles

Les colliers GPS avec avertisseur sonore et stimulus électrique ont été testés avec succès sur ovins et bovins comme clôtures virtuelles. Ils restent cependant coûteux à l’achat comme à l’utilisation.

Pourrait-on se passer demain de clôture physique pour du pâturage tournant ? Des alternatives basées sur des colliers GPS et la dématérialisation des clôtures se développent en Norvège (NoFence), en Australie (eShepherd) ou au Royaume-Uni (Boviguard). L’Institut de l’élevage a testé les colliers NoFence dans plusieurs Digifermes sur des génisses et des brebis.

Les animaux ont été équipés d’un collier muni d’un boîtier contenant un capteur GPS, une batterie rechargeable et un émetteur de son. Le boîtier porte deux mini-panneaux solaires pour recharger la batterie et ainsi rallonger son autonomie. Les capteurs sont géolocalisés avec une fréquence d’autant plus élevée que les visites de la clôture virtuelle sont nombreuses. L’autonomie de la batterie est donc d’autant plus courte que l’animal passe du temps à proximité de la clôture.

Une mélodie puis un stimulus électrique

Lorsqu’un animal franchit la clôture virtuelle, il est prévenu par une mélodie diffusée par le collier. Si l’animal continue à s’éloigner, il reçoit un premier stimulus électrique. Il peut ainsi recevoir jusqu’à trois séquences d’alerte et d’électricité. Au-delà, le capteur se met en veille, avertit l’éleveur par SMS et continue de géolocaliser l’animal à intervalle de 30 minutes environ.

Les données sont transmises par le réseau satellitaire et sont communiquées à l’éleveur par une application smartphone via le réseau téléphonique. En routine, il faut veiller à charger les batteries avant d’en équiper les animaux, tracer la clôture sur l’application et activer les colliers quand les animaux se trouvent dans le paddock.

« À l’essai, les brebis ont compris rapidement le fonctionnement des clôtures virtuelles, observe Laurence Depuille de l’Institut de l’élevage. Le nombre d’avertissements a considérablement diminué après le premier jour d’activation des colliers pour les brebis, alors qu’aucun protocole d’apprentissage n’avait été mis en place. » Plus grégaires, les brebis n’ont généré ainsi que 1,8 alerte sonore et 0,4 stimulus électrique par jour et par brebis en moyenne alors que les génisses ont entraîné en moyenne une quinzaine d’alertes sonores et deux à trois stimulus électriques par jour et par génisse. Qu’en aurait-il été avec des chèvres, animaux réputées comme explorateurs ?

250 euros par collier et 40 centimes par jour

« Le système n’est pas infaillible. À proximité d’habitation ou de voies de circulation, il est préférable d’avoir une clôture physique », prévient Amélie Fischer de l’Institut de l’élevage qui prévoit de poursuivre cette année les essais en étudiant l’effet des clôtures virtuelles sur le bien-être animal, le stress et le travail de l’éleveur.

L’investissement initial reste de toute façon élevé. Il faut actuellement compter environ 250 euros par capteur auquel s’ajoute un abonnement de plus ou moins 40 centimes par jour et par capteur en fonction du nombre de capteurs utilisés et de la durée d’utilisation.

Les plus lus

Bouc de race saanen
Quels boucs choisir en 2024 ?
Le catalogue Capgènes des semences de boucs alpins et saanen vient de paraître. Le meilleur de la génétique caprine française est…
Remise des prix du Trophée Gènes Avenir au Salon de l'agriculture 2024
Salon de l'agriculture : le Trophée Gènes Avenir récompense les éleveurs d'alpines et de saanen
Pour sa sixième édition, le Trophée Gènes Avenir a récompensé des éleveurs de Vendée en saanen et des éleveurs du Rhône en alpin…
Lisa Sabourault et Dorian Folco, fromagers fermiers dans le Maine-et-Loire
« Du lino sur le quai de traite des chèvres »
En reprenant l’élevage caprin, ces deux éleveurs de chèvres ont remis un bon coup de propre à la salle de traite. L’astuce de…
Affiche sur "la saison du chevreau de nos terroirs"
Deux temps forts pour communiquer sur la viande de chevreau
En 2024, Interbev caprins soutient deux moments de communication, à Pâques et après Pâques, pour développer les ventes, au moment…
Chèvre et brosse
Quels enrichissements pour le bien-être des chèvres ?
À l’occasion du colloque « Le bâtiment d’élevage, point de rencontre entre l’homme et l’animal », organisé par les…
Elise, Jérôme et leurs deux filles, de 8 et 11 ans, vivent au milieu des animaux. Lapins, cochons, chèvres, chevaux, vaches, oies, ânes et chiens cohabitent à la ferme ...
« Mon mari boucher vend de la viande de porc et de chevreau de la ferme »
Élise et Jérôme Happel élèvent des chèvres et des porcs en Alsace. Boucher de métier, Jérôme valorise la viande caprine issue de…
Publicité
Titre
Je m'abonne
Body
A partir de 89€/an
Liste à puce
Accédez à tous les articles du site Réussir Chèvre
Consultez les revues Réussir Chèvre au format numérique, sur tous les supports
Ne manquez aucune information grâce à la newsletter Réussir Chèvre