Aller au contenu principal

Cumuler retraite et direction de son exploitation

La Société par actions simplifiée (SAS) permet de continuer à diriger son entreprise viticole tout en recevant une retraite de chef d’exploitation.

Recevoir une retraite de chef d'exploitation tout en continuant de diriger son entreprise viticole est possible dans le cadre d'une Société par actions simplifiée (SAS).  © P. Cronenberger
Recevoir une retraite de chef d'exploitation tout en continuant de diriger son entreprise viticole est possible dans le cadre d'une Société par actions simplifiée (SAS).
© P. Cronenberger

Quel est le contexte de départ ?

La cession ou la transmission de l’exploitation est une étape longue et complexe. Rareté des repreneurs, désir de transmettre ses compétences et faibles pensions de retraite encouragent les exploitants à poursuivre leur activité après avoir atteint l’âge légal de départ en retraite. Pourtant d’un point de vue financier, il est conseillé de ne pas attendre pour faire valoir ses droits à la retraite : les cotisations supplémentaires versées après l’atteinte du taux plein sont plus importantes que la revalorisation de la pension retraite associée.

Quelles sont les difficultés ?

Percevoir une pension de retraite et un revenu professionnel est possible sous de strictes conditions, parfois complexes à mettre en place. En effet, afin de cumuler retraite et travail agricole, le chef d’exploitation viticole doit changer de statut et ne plus être assimilé « non-salarié agricole ». Il a le choix de devenir conjoint collaborateur, aide familial(1) ou salarié sur l’exploitation.

Ces différents statuts obligent l’exploitant à arrêter la gestion de son exploitation et à la confier à une tierce personne (son épouse, ses enfants…). Il n’est plus alors indépendant. Ce qui peut poser problème, notamment lorsque personne n’est capable d’assurer cette fonction ou lorsque le conjoint, les enfants sont déjà en activité et/ou ne sont pas sur place. Tout ceci peut affecter et même ralentir le fonctionnement de l’exploitation et pousser l’exploitant à assurer lui-même la gestion, risquant ainsi la requalification de son statut et la suspension de sa retraite.

Quelles sont les solutions ?

La SAS est la seule forme de société qui permette à un dirigeant associé de prendre un statut social de salarié sans condition de détention de capital. Il peut ainsi être seul ou majoritaire dans sa société et en assurer la direction. En étant assimilé « salarié », le dirigeant associé peut donc cumuler gestion, travail et retraite agricole en toute indépendance dans l’attente de la cession ou la transmission de l’exploitation.

Cette solution réunit de nombreux autres avantages notamment :

- La maîtrise des cotisations sociales qui sont assises sur une rémunération déterminée (le salaire) et non plus sur le résultat dégagé par l’entreprise.
- La création d’un outil de transmission : passer sous forme sociétaire facilite la cession ou la transmission de l’exploitation.

Quelles sont les précautions à prendre ?

Pour bénéficier de ce statut, l’exploitant doit être rémunéré. Il possède alors un statut cadre et les cotisations versées peuvent être élevées. Il est donc important de définir cette rémunération d’autant plus que la nouvelle activité n’ouvre pas de nouveaux droits à la retraite. L’enjeu sera de limiter le salaire tout en préservant suffisamment de ressources pour l’exploitant. Les conditions de création de la société doivent donc être optimisées et nécessitent une réflexion préalable.

La SAS nouvellement créée démarre son activité en étant assujettie à l’impôt sur le revenu. Au bout de cinq ans, sauf transformation préalable, l’entreprise bascule automatiquement à l’impôt sur les sociétés. Cette fiscalité différente peut s’avérer plus intéressante dans certaines situations mais elle doit être anticipée. Enfin, percevoir des aides Jeunes agriculteurs (JA) dans une SAS est impossible, l’aide étant réservée au « non-salarié agricole ». Il faut donc veiller à transformer la structure en cas d’installation JA du repreneur.

Le départ en retraite est une étape importante qui se réfléchit, se prépare et s’optimise. Être accompagné par des professionnels est indispensable : chaque situation est différente, un conseil « sur mesure » est donc primordial.

 

 
 
(1) Depuis le 01/01/2012, par dérogation à la condition de cessation de l’activité non salariée agricole si les conditions d’âge et/ou de durée d’assurance sont remplies.

Les plus lus

<em class="placeholder">Viticulture. Traitement dans les vignes. Pulvérisateur Berthoud. rampe AB-Most protection du vignoble. Utilisation de produits phytosanitaires. application de pesticides. ...</em>
Le mildiou de la vigne a contourné les gènes de résistance

La nouvelle est tombée comme un couperet. Les virulentes attaques de mildiou observées sur variétés résistantes cet été dans…

<em class="placeholder">Bricolage de griffes interceps.</em>
Astuce de vigneron : « J’ai bricolé des griffes interceps pour venir à bout du chiendent dans mes vignes étroites »
Édouard Fontan, vigneron au Château l’Ermitage, à Preignac, en Gironde, a fabriqué un petit outil intercep pour éliminer le…
Immatriculations 2024 - Le marché des tracteurs enjambeurs en hausse

A contre-courant des autres familles de machines agricoles, le marché des tracteurs enjambeurs a connu en 2024 une hausse des…

PFAS dans les vins : ce qu’il faut savoir

Depuis ce mercredi 23 avril, l’étude de PAN Europe sur la présence de polluants éternels dans les vins européens tourne en…

<em class="placeholder">Jean-François Doucet, directeur Général d’Amoéba (à droite) et  Jean-Luc Souche, en charge du développement du biocontrôle chez Amoéba, annoncent l’obtention ...</em>
Produits phytos : un antimildiou et un insecticide de plus pour la vigne

Deux nouveaux phytos débarquent pour la campagne viticole en cours : un produit de biocontrôle contre le mildiou, Axpéra…

Oïdium de la vigne sur grains de raisin
Comment lutter contre l’oïdium de la vigne ? Toutes les réponses à vos questions

L'oïdium de la vigne est, avec le mildiou, l’un des ennemis principaux des viticulteurs depuis son introduction en France.…

Publicité
Titre
Je m'abonne
Body
A partir de 96€/an
Liste à puce
Accédez à tous les articles du site Vigne
Consultez les revues Réussir Vigne au format numérique sur tous les supports
Ne manquez aucune information grâce aux newsletters des filières viticole et vinicole