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Guadeloupe
[Coronavirus Covid-19] Le melon guadeloupéen en souffrance

La réduction du trafic aérien met en péril la filière melonnière. La Région va accorder une aide de plus de 350 000 € pour l’affrêtement supplémentaire.

 

« Le melon primeur français est dans la tourmente ! » Joël Boyer, dirigeant la société éponyme, joint par FLD le 16 avril, l’annonce tout de go. Après une année 2019 très mauvaise pour le melon de Guadeloupe, 2020 s’annonçait sous les meilleurs auspices, avec une excellente qualité. Un volume de 3 250 t était prévu par l’OP Caraïbes Melonniers pour cette saison, dont 2 250 t pour l’export par Boyer. « On ne va même pas atteindre les 1 000 t, ça sera plutôt autour de 800 t. Et le marché local du melon est plus concurrencé qu’en Martinique, avec plus de producteurs. » La campagne s’étale normalement de fin-janvier à mai, avec un pic en avril-début mai. Soit en pleine crise Covid-19, avec les compagnies aériennes quasi à l’arrêt.

 

Boyer et l’OP Caraïbes Melonniers affrètent des vols en plus

Le melon de Guadeloupe est en effet expédié vers la métropole par avion sur des vols passagers assurés par plusieurs compagnies. « Là où nous sommes habituellement à 20-25 rotations hebdomadaires, nous sommes tombés à deux rotations officielles avec Air France », regrette Joël Boyer. L’expéditeur et l’OP ont pu affréter des vols supplémentaires, avec un fort surcoût. « La Région s’est engagée à nous soutenir financièrement pour cinq affrêtements supplémentaires répartis sur trois semaines (semaines 15, 16 et 17) : trois avec Air France et deux avec TUi. On se bat pour encore un autre en semaine 17 », précise Joël Boyer.

 

Un manque à gagner pour la filière

Selon un communiqué de la Région et de l’OP Caraïbes Melonniers, la dotation sera de 354 850 € et l’affrêtement supplémentaire devra transporter 134 t de melons en plus. « Il s’agit de compenser en partie le manque à gagner pour les producteurs, de répondre aux contrats signés avec les distributeurs, et de préserver le marché national face à la concurrence du Maroc ou d’Espagne. Pour autant, la situation économique de Caraïbes Melonniers demeure très délicate, puisque sur les trois semaines de la haute saison (du 6 au 26 avril), le groupement n’aura exporté que 47 % du volume prévu (326 t au lieu de 690 t) », alerte l’OP.

Une distribution locale est par ailleurs mise en place à travers un partenariat entre la Région, Caraïbes Melonniers et l’Uquaflor pour distribuer 1 500 colis de melons Philibon aux familles dans le besoin.

 

Marché porteur en métropole

Cette situation est d’autant plus dommage que le marché en métropole est plutôt porteur. « Après une première semaine de confinement où les consommateurs ont cédé à la panique et acheté pour stocker, la tendance s’est inversée et le beau temps a joué en notre faveur. Nous faisons de belles ventes, mais les volumes ne sont pas suffisants », souligne Joël Boyer. Si les clients distributeurs ont joué le jeu de l’origine France antillaise au démarrage, « certains commencent à lorgner et à travailler avec le Maroc, dont 70 à 80% des volumes sont vendus en France ». Boyer prépare aussi sa campagne marocaine (principalement du Charentais jaune). « La qualité est très belle. Nous avons dix jours d’avance, avec un pic prévu entre le 5 et le 25 mai. »

 

 

Une filière de poids

Créée en 1992, l’OP Caraïbes Melonniers en Guadeloupe et Martinique regroupe 34 producteurs de fruits et légumes. L’activité principale reste le melon avec seize producteurs en Guadeloupe (vingt au total) sur 166 ha, dans le Nord de Grande-Terre. Près des trois-quarts des volumes sont destinés à la métropole, sous les marques Philibon et Flamboyant qui garantissent une qualité et un taux de sucre élevé. La filière emploie 15 permanents, 160 saisonniers et 50 personnes en Hexagone.

 

 

Martinique : moins d’inquiétude pour le melon

En Martinique, dont les volumes saisonniers de melons vont commencer à décroître en semaine 17, le programme export est plus restreint qu’en Guadeloupe. « Nous allons réaliser les deux tiers, c’est-à-dire 600 à 650 t sur les 900 prévues », précise Joël Boyer.

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