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[Covid-19]
[Confinement] Jardin : 10 points clés pour débuter et réussir son potager

 

Le confinement a modifié le rapport des Français à l’alimentation. Pour ceux qui disposent d’un peu de terre, n’est-ce pas l’occasion de découvrir les réalités de la production de légumes en démarrant un potager ?

© nicdalic / flickr

« La vente des plants potagers est considérée comme un achat de première nécessité », a annoncé la secrétaire d’État auprès du ministre de l'Économie Agnès Pannier-Runnacher le 1er avril, en réponse à une question du sénateur Emmanuel Capus (Maine-et-Loire, Les indépendants). Cette décision ouvre la voie à la réouverture des établissements vendant ces produits. Le confinement va peut-être susciter des envies de potager. C’est l’occasion de débuter. Réponses à quelques questions simples qui peuvent aider à se lancer.

Quelle surface de potager ?

. Si vous êtes novices dans l’art du potager, mieux vaut ne pas voir trop grand. L’autonomie complète en légume du vrai potager nourricier n’est peut-être pas pour la première année. Une surface de 50 m2 ou moins sera peut-être suffisante pour un premier essai. 30 m2 paraît être déjà une surface raisonnable pour un début, même si elle ne va pas permettre de nourrir toute la famille. Pour assurer un approvisionnement en légumes « de saison » et « hors saison » avec des conserves ou de la congélation, la surface à envisager est plutôt de 80 à 100 m2 / personne.

Où implanter le potager ?

Un emplacement près de la maison est idéal, sur une surface plane, avec un point d’eau à proximité.

Les plantes potagères ont besoin de lumière et de chaleur. Une orientation au sud ou à l’ouest est donc une bonne exposition, ou le potager pourra bénéficier d’au moins 6 h par jour d’ensoleillement. Et il faut éviter l’ombre : il est donc préférable d’éloigner le potager des arbres du jardin.

Quels légumes pour débuter ?

Tous les légumes ne sont pas simples à cultiver. Voici une liste des 10 considérés comme « faciles ».

. Les radis. Premier semés, premiers récoltés, un mois plus tard. Ne pas semer trop dense pour que chaque radis puisse se développer sans être gêné par son voisin. Sinon, il faut éclaircir. Et ne pas oublier d’arroser.

. Les salades. La laitue pommée, la plus classique, ou à couper en jeunes pousses, se développe rapidement et se plait dans des endroits pas trop ensoleillés, voire à l’ombre. Les plants à repiquer peuvent être obtenus à partir de semis ou prêts à replanter.

. Les courgettes. Très simple également. De la plantation à la récolte, juste besoin d’arroser. Respecter les distances entre chaque plant. La recommandation est en général de 80 cm.

. Les haricots. Les haricots dits « nains » se cultivent en rang, au sol. Les haricots « à rame » poussent en hauteur, le long de tuteurs en bambou ou autres matériaux pouvant former un « tipi ». Faciles à cultiver, ils ont besoin d’eau et de soleil.

. Les petits pois. Les petits pois à écosser, qui se cultivent avec ou sans tuteurs, ou les petits pois mange-tout dont on consomme la gousse. Facile à cultiver mais, par temps sec et chaud, la culture peut être attaquée par la bruche. Ce coléoptère ravageur va pondre dans les gousses et les pois vont être « habités » par des vers.

. Les épinards. Pour ceux qui aiment. Semis en rangées à éclaircir. Ne pas oublier d’arroser.

. Les échalotes. Les bulbes (caïeux) se plantent à l’automne. Il faudra y penser au mois d’octobre.

. Les tomates. Si vous n’avez pas de serre, tentez la tomate cerise. A planter quand il n’y a plus de risques de gelées. Il faut enlever les gourmands, les branches qui apparaissent à l’intersection de deux tiges existantes, et tuteurer. Arroser sans mouiller les feuilles pour éviter les risques de champignons (mildiou en particulier).

. Le basilic. Pour cuisiner avec les courgettes et les tomates. Semis des graines au chaud et repiquage à partir de mai en pleine terre.

. La ciboulette. Les plants sont à repiquer en début de printemps. Contrairement au basilic qui ne passera pas l’hiver, la ciboulette peut rester quelques années dans le potager.

 

 

Comment désherber ?

Le mieux est d’empêcher la levée des mauvaises herbes avec un paillage constitué de tontes de pelouse, de feuilles mortes, d’écorces ou de rameaux de bois fragmentés, de compost. Le paillage offre l’avantage de retenir l’eau et de protéger du vent et du soleil.

On peut ensuite arracher les mauvaises à la main ou à l’aide d’outils : binette, sarcloir, griffe. Et on se rappelle le célèbre adage : « un binage vaut deux arrosages ».

 

Comment éviter les insectes ravageurs et les champignons parasites ?

Bien sûr cela va dépendre des conditions climatiques sur lesquelles, il est difficile de jouer. En revanche, il est possible d’adopter quelques mesures préventives pour limiter leur développement. L’objectif est de favoriser un développement des cultures pour qu’elles soient plus vigoureuses et résistent mieux aux attaques. Pour cela, il faut une implantation dans un sol bien travaillé, équilibré en éléments nutritifs et riche en microorganismes.

Comme en agriculture, il est nécessaire également de pratiquer la rotation des cultures, c’est-à-dire de faire tourner les cultures et de ne pas faire se succéder les mêmes espèces végétales au même endroit. Cela limite le développement des « nuisibles » et permet de ne pas appauvrir le sol en un élément nutritif. Chaque plante, en effet, a ses exigences particulières.

 

Et le cauchemar des limaces ?

Les limaces sont un vrai casse-tête pour le jardinier et les trucs et astuces pour s’en débarrasser se multiplient encore plus vite dans les livres, revues et sur Internet que les bêtes dans les rangs de salade. La méthode la plus efficace est le ramassage quotidien, « à la fraîche », avant 7 heures du matin. Une technique fastidieuse et chronophage .

L’utilisation de pièges (planches, cartons ou tuiles) permet de les piéger pour mieux les capturer.

La cendre, avant la pluie, semblerait avoir aussi une certaine efficacité pour repousser les limaces. Autre paillis rugueux pouvant les garder à distance : les fougères coupées en morceaux, les aiguilles de pin et peut-être les coquilles d’œufs.

Autre remède suggéré par certains : les fils de cuivre, qui généreraient un léger courant électrique.

Enfin, le piège à bière, à l’efficacité très controversée car s’il noie quelques limaces, il peut éliminer aussi quelques insectes utiles, prédateur du mollusque, tels les staphylins et les carabes.

 

Quels sont les atouts de la réussite ?

En premier lieu, les légumes ont besoin d’une terre de qualité et un sol fertile.

Au potager, un des facteurs de réussite très important est de semer et planter au bon moment. C’est un gage de bon enracinement et donc, de bon développement.

Il ne faut pas non plus semer ou planter trop serré. Un bon espacement entre les plants est une garantie de bonne croissance et un moyen de limiter la propagation des maladies.

 

Quels légumes ensemble ?

Au jardin, certains bons mariages vont aussi permettre de mieux préserver les cultures. L’idée est de mettre une culture attractive pour un ravageur à côté d’une plante qui va jouer le rôle de « repoussoir ». Voici deux exemples parmi d’autres d’associations à privilégier.

. La carotte avec l’oignon. L’odeur de l’oignon et autres légumes de la famille des Alliacées (ail, ciboulette, échalotte…) repousse la mouche de la carotte.

. L’ail avec la tomate, la laitue, les courgettes et les poivrons. L’ail a des propriétés nématicides et agit donc contre les nématodes qui attaquent de nombreuses plantes potagères telles que les tomates, les courgettes, les poivrons, les laitues…

Arrosage, quand et comment ?

Au printemps et en automne, préférer les arrosages matinaux dont les plantes peuvent profiter toute la journée. En été, les arrosages du soir sont conseillés pour éviter l’évaporation de l’eau dans la journée. Un arrosage en plein soleil peut griller les jeunes pousses.

Suffisamment mais point trop. La judicieuse dose pemet d'obtenir des légumes plus forts en goût.

Pour les systèmes d'arrosage automatiques, préférer le goutte à goutte pour éviter le gaspillage.

Dans les terrains ventés, pour éviter le dessèchement trop rapide on peut implanter une haie de tournesols ou de topinambours, ou réaliser un brise-vent avec du voile de forçage.

Quel est l’intérêt des carrés de jardin ?

Si vous ne disposez pas d’une terre de qualité, le carré de jardin, dans lequel la terre est rajoutée, permet d’y remédier. Il peut s’adapter aux petits jardins, voire aux terrasses, et permet, s’il est surélevé, de travailler plus confortablement.

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