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Comment vasectomiser un bouc ?

Une étude franco-italienne propose des recommandations pratiques pour la vasectomie des boucs utilisés pour l’effet bouc.

<em class="placeholder">un bouc avec un tablier</em>
La vasectomie est une bonne alternative à l'usage des tabliers pour l'effet bouc.
© G. Béroud

L’effet bouc est de plus en plus utilisé en élevage, seul ou en complément d’un protocole hormonal. Le rôle du bouc ne se limite pas à la saillie : il permet aussi de stimuler et synchroniser les chaleurs et de repérer les femelles prêtes à l’insémination. Cependant, l’usage de boucs entiers avant les inséminations reste contraignant : il faut gérer plusieurs mâles, leur mettre des tabliers et les manipuler quotidiennement. La vasectomie offre une alternative en laissant les boucs en liberté avec les chèvres sans risquer de gestation, tout en conservant leurs comportements sexuels.

Une étude menée par l’Inrae, l’école vétérinaire de Nantes et l’université italienne de Sassari, fait le point sur la pratique, encore peu courante.

État des lieux en élevage caprin

D’après une enquête auprès de 102 vétérinaires et 82 éleveurs, la vasectomie reste peu pratiquée. Un quart des vétérinaires l’ont déjà pratiquée, surtout via la méthode classique (ablation partielle du canal déférent avec double ligature), plus rarement par épididymectomie (ablation de la queue de l’épididyme).

Côté éleveurs, un tiers seulement a déjà utilisé des boucs vasectomisés, principalement pour l’effet bouc en IA. Les individus choisis sont de faible valeur génétique, parfois déjà éprouvés à la saillie, et opérés avant trois ans. Ils sont ensuite introduits auprès des femelles entre deux semaines et trois mois après chirurgie.

Comparaison des techniques chirurgicales

Pour comparer les approches chirurgicales, les chercheurs ont suivi quatre groupes de quatre boucs, entraînés à la collecte de semence. Trois méthodes ont été testées face à un groupe témoin non opéré : vasectomie classique (avec ligature), vasectomie sans ligature et épididymectomie.

Les semences ont été analysées un mois avant et jusqu’à trois mois après l’intervention. Aucun écart notable n’a été observé entre les techniques sur les paramètres physiologiques ou le comportement sexuel. En revanche, l’épididymectomie a présenté un risque de saignements plus élevé lors de l’opération, ce qui rend aléatoire la durée de l’intervention. Quelques cas de reprise de fertilité ont également été observés. La vasectomie semble donc plus sûre, bien qu’il soit conseillé d’effectuer une collecte de semence avant l’introduction du bouc pour s’en assurer.

Des résultats rassurants mais un délai à respecter

Peu après l’intervention, les semences contiennent encore une quantité élevée de spermatozoïdes mais aucun n’est mobile : ils ne sont donc pas fécondants. Après cinq semaines, les concentrations résiduelles sont bien plus basses et sont comparables, que les boucs aient éjaculé ou non. Il semblerait donc qu’il soit plus important de porter attention au délai d’attente postopératoire qu’au nombre de saillies pour garantir l’absence de risque de fécondation, contrairement aux recommandations actuelles qui préconisent plusieurs éjaculations avant utilisation en effet bouc.

Le résumé de l’étude est à retrouver sur le recueil des 3R, p.141.

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