Comment PigLink fait le lien entre les données des outils connectés des élevages porcins
La plateforme PigLink développée par l’Ifip favorise le partage des données produites par les outils existants dans les élevages porcins. Elle évite les doubles saisies pour l’éleveur et les développements multiples pour les équipementiers.
PigLink est une plateforme développée par l’Ifip qui met en réseau les bases de données disponibles en élevage. Cette mise en réseau se fait via un ensemble de canaux dont les accès sont ouverts ou fermés selon un système de droits entre les utilisateurs et les fournisseurs de données, sous la supervision de l’éleveur. Il ne s’agit pas de créer une nouvelle base de données, mais de gérer une passerelle qui permet les interactions entre les différents outils connectés présents sur l’élevage. La circulation des données entre les équipements, les logiciels de gestion, et autres outils de collecte sera facilitée via des interfaces normalisées Web API (1). Première valorisation pour l’éleveur : la réduction des doubles voire triple saisies de données dans ses différents applicatifs, grâce à une remontée interactive via PigLink des données nécessaires au paramétrage des équipements notamment (poids, effectifs, consommations d’eau, …). Au-delà, les perspectives d’analyse sont nombreuses. Chaque utilisateur pourra accéder à de nouvelles données et ainsi établir de nouveaux indicateurs, en croisant des données de consommation et de température par exemple, pour enrichir les tableaux de bord de ses applicatifs. Le pilotage de l’élevage, et le conseil apporté, seront décuplés.
Les données doivent être standardisées
Une norme PigLink est établie pour chaque domaine de données collectées en élevage, comme l’ambiance, l’approvisionnement en aliment, la distribution de l’aliment, les traitements par pompe doseuse… Elle garantit un format d’échange unique pour communiquer avec l’ensemble des fournisseurs de données compatibles PigLink. Chaque donnée y est définie par un code, un format, et une unité. Sans accord entre les parties prenantes, les données ne seront pas échangées. Une double gestion des consentements est prévue dans PigLink. Un consentement global doit d’abord être établi entre un utilisateur et un fournisseur de données, lequel recevra des demandes d’accès et acceptera (ou pas) de transmettre ses données à chaque demandeur. Ensuite, chaque éleveur concerné devra valider ou invalider le consentement établi entre un demandeur et un équipementier fournisseur de données sur son élevage, conformément au règlement européen qui l’exige (Data Governance Act).
Un référentiel bâtiment indispensable
La traçabilité des données échangées est garantie par la gestion du référentiel de bâtiments PigLink. Chaque éleveur décrit la structure de son site d’élevage, en spécifiant chacun des bâtiments, avec ses salles et cases associées. Chaque équipementier décrit dans PigLink ses équipements en précisant le ou les domaines de données collectées, et l’adresse web des API développées pour gérer la compatibilité PigLink. L’éleveur peut ainsi sélectionner les équipements disponibles sur son élevage et les rattacher à son référentiel bâtiment. Les travaux sont en cours avec Dosatron pour les traitements par pompe doseuse, Allflex pour la traçabilité des animaux, Le Gouessant pour l’approvisionnement en aliment et Asserva pour la distribution de l’aliment. Des POC (preuves de concept) en élevage seront opérationnels au deuxième semestre 2025. À terme, l’ensemble des domaines sera couvert et PigLink sera ouvert à l’ensemble des fournisseurs de données des domaines traités.
Alexia Aubry, alexia.aubry@ifip.asso.fr
Côté web
Projet PigLink piloté par l’Ifip, réalisé dans le cadre du programme européen Data4Food2030
Partenaires
Retour sur les matinales de l’Ifip au Space 2024, avec le témoignage de partenaires PigLink : Guillaume Jousset (Evel'up), Xavier Chehri (Dosatron), Rémi Monnet (Allflex) et Damien Montsimert (Asserva)