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Colza biologique : « Je dégage 3 000 €/ha de marge brute en transformant mon huile sur l’exploitation »

Agriculteur à Billy-les-Chanceaux (Côte-d'Or), Pascal Guérin parvient à dégager un revenu satisfaisant de son colza grâce à une production d'huile à la ferme et une commercialisation en local.

DSC_2695 /agriculture biologique , fabrication d'huile à la ferme chez  Grégoire Gabillard dans le Maine-et-Loire. Huile végétale. Bouteille.
Pascal Guérin conserve 300 litres d'huile d'avance en cuve Inox prête à être embouteillée.
© G. Omnès

Avec sa presse à huile, Pascal Guérin produit à la ferme(1) entre 4 000 et 5 000 litres par an d’huile de colza bio, sachant qu’une tonne de graines de colza donne aux alentours de 350 à 400 litres. Cette huile est vendue environ 7 euros le litre en direct, avec une commercialisation dans un magasin de producteurs ou des boutiques spécialisées en produits bio dans les villes proches. L’agriculteur obtient des rendements jusqu’à 20 quintaux par hectare. La production s’avère rentable, la marge brute étant estimée à près de 3 000 euros par hectare, selon les calculs de Julien Halska, de Bio Bourgogne-Franche-Comté. « Moyennant un investissement dans une presse à huile (environ 15 000 euros), produire soi-même son huile et la vendre en circuit court est nettement mieux valorisé qu’en circuit long. »

En circuit long avec la vente de graines de colza à un OS, la marge brute est beaucoup moins élevée (370 €/ha). La rémunération de graines est tombée de 1 000 euros la tonne à 600 euros la tonne en deux ans. Pascal Guérin cherche à récolter à 7 % d’humidité des grains, plus sec que la norme des OS (9 %). « C’est mieux pour la conservation longue et le pressage, pour en avoir toute l’année jusqu’à un an d’avance, ce qui était le cas avec la bonne récolte obtenue en 2023. » L’agriculteur presse tout au long de l’année en réponse à la demande avec toujours 300 litres d’huile d’avance conservée en cuve Inox et prête à être embouteillée.

« Outre son apport économique, la culture du colza est intéressante pour les équilibres de ma rotation, souligne Pascal Guérin. Il ne faut pas trop de céréales à paille et le semis du colza, à une date différente des autres cultures, coupe bien la rotation. » Julien Halska ajoute que « c’est la seule culture consommant de l’azote à l’automne ». Elle est bien placée quand elle arrive après une légumineuse en précédent cultural ou antéprécédent (luzerne). « Par contre le colza n’est pas propice à la vie biologique du sol, ne produisant pas de mycorhizes. Mais un colza tous les dix ans, ça passe. » Le colza est suivi d’un petit épeautre chez Pascal Guérin.

(1) Gaec de la Seine, avec Sylvie et Louis Guérin

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