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Cognac : la filière dans l’espoir d’un accord avec la Chine

Soumises à une enquête anti-dumping lancée par la Chine en janvier 2024 à l’encontre des eaux de vie de vin européennes, les filières cognac et armagnac espèrent voir un accord aboutir avant le 5 juillet.  

Ligne d'embouteillage dans une maison de cognac.
Une négociation lancée avec la Chine pourrait aboutir à un accord sur des prix minimum à l'importation pour les cognacs et armagnacs.
© P. Cronenberger

La Fédération des exportateurs de vins et spiritueux (FEVS) dit espérer la conclusion d'un accord avec la Chine sur les importations de cognac et d'armagnac. Le timing est serré. En effet, les conclusions de l’enquête anti-dumping lancée par la Chine, en janvier 2024, à l’encontre des brandys européens importés chez elle (donc principalement le cognac) sont attendues pour le 5 juillet. Rappelons que la Chine a engagé cette enquête en rétorsion aux taxes européennes sur les voitures électriques chinoises.

L'accord en cours de négociation est un engagement de vente à un prix minimum des cognacs et armagnacs en Chine à l'importation. Si l’accord était signé, il impliquerait une augmentation des prix dans un contexte très concurrentiel, mais moins rédhibitoire que les surtaxes de 30 à 39 % prévues par la Chine à l’issue des conclusions de son enquête anti-dumping punitive. Les produits concernés par cet accord ne seront pas soumis aux surtaxes mais l'accord ne mettra pas fin à la procédure anti-dumping dont la filière rappelle le caractère injustifié. 

La réouverture de l'accès aux duty free est cruciale

Intervenant lors du bilan économique annuel de la Fédération française des spiritueux (FFS), Gabriel Picard, président de la FEVS, a souligné deux interrogations qui subsistent dans les discussions avec la Chine. La première est celle du remboursement des cautions versées depuis octobre 2024 alors que des droits provisoires d’en moyenne 34,8 % sont imposés. La seconde est celle de la réouverture des duty free. Point que les autorités chinoises « peinent à confirmer », selon Gabriel Picard. Il rappelle que ce canal de vente est majeur pour relancer l’activité en Chine. C'est aussi ce que souligne Florent Morillon, président du BNIC, dans un communiqué daté du 13 juin. « Au-delà de ces engagements possibles, nous réitérons notre demande pressante de levée immédiate du blocage injustifié du marché du duty free, qui représentait jusqu’à récemment 20% de nos ventes en Chine et demeure fermé depuis le 1erdécembre 2024 », déclare-t-il.

Sans dissoudre tous les problèmes sur le marché chinois, un accord franco-chinois redonnerait un peu de perspective à la filière alors que l'impact économique du coup de frein des exportations vers la Chine se fait déjà cruellement sentir. 

Des négociations en cours également avec les Etats-Unis

Le blocage du marché chinois se double des effets de l'incertitude sur le front américain. La FEVS atteste qu’un « canal de discussion semble solidement établi à ce stade entre les États-Unis et l’Union européenne ». Un accord est espéré d’ici fin juin, avant le 9 juillet, fin de la pause sur l'application des droits de 50 % annoncés par Donald Trump envers tous les produits de l'Union européenne. « Le scénario central c'est que sans doute, malheureusement, les 10 % de droits qui sont appliqués aujourd'hui vont perdurer, même si ce n'est pas une demande européenne », projette Gabriel Picard. Mais le président de la FEVS admet que la menace d'un « scénario catastrophique » de droits à 20 %, 25 %, 30 %, 50 % subsiste vu l’imprévisibilité du président des États-Unis. Au-delà de 25 %, 30 %, il souligne que les taux s'apparentent à « une sorte d'embargo »

Un recul des exportations de spiritueux français de 7,4 % en valeur début 2025

Les conséquences commerciales de ces tensions diplomatiques et politiques entrainent une baisse des exportations, plus que préoccupante alors que la filière des spiritueux exporte en valeur à 80 % hors de l’Union européenne, dont notamment 28 % en Asie et 35 % aux États-Unis. 

Jean-Pierre Cointreau, président de la Maison des vins et spiritueux,  rappelle que les exportations de spiritueux en valeur ont chuté de 12% en 2023, 6,5 % en 2024  et 7,4% sur les quatre premiers mois de 2025.

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