Les compteurs à lait LactoCorder (WMB) permettent d’enregistrer les cinétiques d’éjection du lait des chèvres. Pendant une lactation, 52 000 courbes d’émission du lait de 5 820 chèvres, issues de 16 élevages caprins au contrôle laitier de Vendée ou des Deux-Sèvres, ont été recueillies puis analysées par l’Institut de l’Élevage. Elles ont été mises en lien avec les caractéristiques des animaux et leurs performances laitières. Deux grands types de courbes sont observés, à un ou à deux plateaux. « Les courbes à deux plateaux représentent environ 30 % des cas, expliquait Maxime Legris, statisticien à l’Institut de l’Élevage, lors du dernier congrès 3R. Elles pourraient correspondre à un déséquilibre fonctionnel entre les deux demi-mamelles, éventuellement associé à un déséquilibre morphologique. »
Peu de liens entre la forme de la mamelle et la façon de donner le lait
En fonction du temps, du débit de lait et de la durée des phases, les courbes ont été réparties en neuf classes pour celles à un plateau et en 12 classes pour celles à deux plateaux. Aucun lien n’a pu être établi entre le type d’éjection du lait et la morphologie des mamelles, même si quelques tendances se dessinent. Par exemple, les chèvres avec des phases de croissance et de plateau assez courtes auraient plutôt des mamelles plus hautes et des trayons plus droits et fins. Ces chèvres avec des temps de traite assez courts sont associées à des concentrations cellulaires, des taux protéiques et butyreux plus élevés ainsi que des quantités de lait relativement plus faibles en moyenne que les autres. « Cette classification des cinétiques d’éjections du lait pourrait aider à mieux dimensionner les lactoducs ou mieux régler les seuils de dépose automatique des faisceaux trayeurs pour limiter la surtraite » imagine Jean-Louis Poulet de l’Institut de l’Élevage. « Mais les courbes sont encore trop hétérogènes au sein d’un même troupeau pour pouvoir faire des réglages réellement pertinents » regrette sa collègue Renée de Crémoux.
