Pourquoi faire un suivi reproduction en élevage de chèvres ?
En cas de mauvais résultats de fertilité, l’analyse des pratiques permet d’ajuster la mise en place des programmes d’insémination. Conseil ferti de Cédric Desemery d’Innoval.
En cas de mauvais résultats de fertilité, l’analyse des pratiques permet d’ajuster la mise en place des programmes d’insémination. Conseil ferti de Cédric Desemery d’Innoval.


« Nous proposons de faire un suivi de fertilité dans un élevage quand les résultats d’insémination ne sont pas bons. Nous analysons alors les résultats de fertilité sur un, deux, voire trois ans et nous regardons les pratiques de l’éleveur. Avec ces données et en échangeant avec l’éleveur, nous nous posons une demi-journée et nous cherchons les points à améliorer.
L’organisation générale de la reproduction est souvent à revoir. Il faut notamment avoir des mises bas de saillies naturelles en même temps ou proches des mises bas d’insémination. Le risque est de se retrouver avec des mises bas décalées ou très étalées, ce qui va compliquer le choix des chèvres à inséminer l’année suivante. Lors de ce choix, la priorité doit être donnée au tri physiologique, avant le tri génétique. Pour davantage de succès, nous écarterons donc les chèvres ayant connu un échec d’insémination l’année précédente et nous inséminerons les chèvres entre 180 et 240 jours après les mises bas.
L’accompagnement sur la fertilité améliore les résultats d’insémination mais aussi ceux de saillie naturelle
Pour ceux qui appliquent le programme hormonal de synchronisation, les produits sont à doser correctement en fonction de la production laitière. Pour les élevages avec pose d’éponge et effet bouc, soit 6 % des lots Innoval en 2023, la préparation des boucs est importante avec le respect du programme lumineux, un flushing alimentaire et un réveil sexuel. Les boucs doivent aussi être assez nombreux pour induire les chaleurs des chèvres ; un bouc pour dix chèvres. Pour les élevages n’utilisant pas d’hormone mais uniquement un effet bouc (9 % des lots Innoval en 2023), il faut avoir suffisamment de boucs et être rigoureux sur la façon de relever les chaleurs et sur l’intervalle entre la détection et l’insémination. Il faut ainsi inséminer les chèvres 12 à 36 heures après le relevé des marquages.
Quand nous choisissons rigoureusement les chèvres et que nous respectons les recommandations des programmes, nous arrivons à améliorer la fertilité dans les trois quarts des cas. C’est parfois un travail de longue haleine mais nous arrivons à progresser. »