Pour exporter, la Nouvelle-Zélande s’intéresse au bien-être et à l’environnement
La recherche agronomique caprine néo-zélandaise a étudié des moyens d’améliorer le bien-être des chèvres ainsi que l’efficience environnementale pour garder une bonne image à l’exportation.


La filière caprine néo-zélandaise a principalement basé son développement sur l’export. L’unique laiterie collectant du lait de chèvre, la Dairy Goat Co-opérative, rassemble 72 fermes détenant 45 000 chèvres. Tout le lait collecté est séché en poudre, notamment pour l’alimentation infantile, et exporté dans plus de 20 pays. Ce positionnement haut de gamme leur permet de maintenir un prix du lait élevé, de l’ordre de 1,30 euro par litre.
Garder une image verte pour l’export de poudre
En 2014, une enquête auprès de 51 fermes a permis de prendre une photo des systèmes néo-zélandais. 42 exploitations gardent leurs animaux à l’intérieur et 9 sortent le troupeau. Le troupeau moyen, essentiellement en race Saanen, possède 755 chèvres. Les chèvres qui sortent produisent, en moyenne, 54 kilos de matière sèche par an contre 83 kilos pour celle qui restent en bâtiment. Le système de production néo-zélandais inclut généralement une grande quantité d’affouragement en vert. L’herbe pousse en effet 300 jours par an et la production des prairies attend facilement 15 tonnes par hectare.
De par son positionnement essentiellement tourné vers l’export, la coopérative veut garder une bonne image environnementale. Elle oblige ainsi ses producteurs à donner au moins 75 % de fourrages dans l’alimentation. Elle a aussi interdit l’utilisation de coproduits dans l’alimentation animale et ne permet que certains compléments alimentaires. Cependant, la filière néo-zélandaise s’est aussi interrogée sur son empreinte environnementale en évaluant les rejets d’azote dans l’eau. Les élevages caprins produisent ainsi de 6 à 42 kilos d’azote par hectare et par an selon les systèmes, soit des rejets un peu inférieurs à ceux des élevages laitiers bovins. « Les systèmes gardant les chèvres à l’intérieur semblent les plus efficients car il est plus facile de gérer les déjections » décrit Warren King d’Agresearch.
Des onglons coupés dès cinq mois et plutôt des tapis en caoutchouc
La recherche agronomique néo-zélandaise a aussi reçu un financement de 5,6 millions d’euros sur six ans pour améliorer le bien-être animal des animaux de ferme. En caprin, les chercheurs se sont interrogés sur le meilleur moment pour couper les onglons. Comparant un groupe de chevrettes aux onglons taillés à 5, 9, 13 et 17 mois contre d’autres chevrettes pédicurées à 13 et 17 mois seulement, ils ont montré, en analysant l’aplomb sur les radiographies, l’importance de tailler les onglons dès 5 mois d’âge. Toujours dans un souci d’améliorer le bien-être animal, tous les éleveurs ont été formés à l’écornage au pistolet à gaz.
La recherche agronomique a aussi testé les meilleurs revêtements de sols. Ils ont laissé à disposition une aire composée de la même surface de caillebottis en métal ou en plastique, de tapis de caoutchouc et de copeaux de bois. Les chèvres sont restées plus de la moitié du temps sur les tapis caoutchoutés et un tiers du temps les caillebotis.