Portrait de l’élevage caprin du Centre-Val de Loire
Une vaste enquête permet de mieux connaître les exploitations, les attentes et les évolutions à venir des élevages caprins de Centre-Val de Loire.
En enquêtant 55 % des éleveurs avec plus de 50 chèvres, la région Centre-Val de Loire dresse un panorama très fin de la filière et des élevages. De mars à juillet 2016, 17 enquêteurs des chambres d’agriculture, des conseils élevage ou du Criel caprin du Centre-Val de Loire ont interrogé 268 éleveurs et sept laiteries. Ce diagnostic dessine un portrait-robot de l’élevage caprin régional.
Avec 197 chèvres en moyenne sur 100 ha de SAU, les exploitations enquêtées produisent 163 000 litres de lait avec 1,9 équivalent temps plein consacré au caprin (sur les 2,7 de l’exploitation). 53 % livrent du lait avec 206 chèvres sur 115 hectares en moyenne. Un tiers des élevages enquêtés fabriquent du fromage à la ferme avec, en moyenne, 142 chèvres, 2,5 équivalents temps plein et 72 hectares. 15 % des élevages sont à la fois livreurs et fromagers.
Une alimentation plutôt autonome mais encore distribuée majoritairement à la main
Si les deux tiers des élevages sont autonomes en fourrages, seuls 3 % sont autonomes en concentrés. De l’autre côté, seuls 5 % des élevages sont entièrement dépendants des approvisionnements extérieurs pour l’alimentation. Les bâtiments d’élevage sont assez récents puisque la moitié d’entre eux date d’après 2010. Plus d’un quart des éleveurs prévoient d’investir dans les bâtiments d’élevage d’ici 2020, notamment pour améliorer la ventilation et la distribution alimentaire ressenties comme les principales contraintes. D’ailleurs, les trois quarts des éleveurs enquêtés distribuent les fourrages manuellement. Pour les concentrés, la distribution est automatique dans 26 % des cas, mécanisée dans 12 % des cas et manuelle dans 54 %.
Plus d’un tiers des éleveurs veulent produire plus
Avec 15 postes de traite en moyenne, les éleveurs enquêtés du Centre passent 1 h 45 par traite mais un quart d’entre eux y passent deux à trois heures et 5 % plus de trois heures. Huit éleveurs sur 10 ont un système de lavage automatique et un tiers sont dotés de décrochage automatique. Plus d’un quart des éleveurs ont un logiciel de gestion de troupeau. Côté main-d’œuvre, si un tiers des chefs d’exploitation ont un associé, ils sont la moitié à faire appel au bénévolat et plus d’un quart à faire appel au service de remplacement. « Il y a trop de main-d’œuvre bénévole familiale dans nos fermes où ce sont souvent les parents qui assurent la traite » observe Sylvain Boiron, le représentant caprin de la chambre régional d’agriculture. Six éleveurs sur dix recherchent régulièrement de la main-d’œuvre et quatre sur dix prévoient d’augmenter le nombre d’heures de salariat. « Le premier frein à l’installation est le travail et la main-d’œuvre, explique Sylvain Boiron. Suite à ce constat, trois groupements d’employeurs sont en cours de création et deux autres sont en réflexion ». La formation Cap main-d’œuvre va aussi se dédoubler pour former, à Tours et à Bourges, deux fois quinze personnes à devenir salarié en élevage.
Si plus d’un tiers des éleveurs souhaitent augmenter les volumes produits d’ici 2020, 5 % souhaitent diminuer et 8 % arrêter. La filière caprine du Centre-Val de Loire s’attend donc à une augmentation de sept millions de litres de lait produits. Une augmentation qui répond partiellement à la demande des huit laiteries de la région qui veulent profiter d’une demande en fromage porteuse et prospecter de nouveaux clients.