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Peu d’épisodes cliniques dus à la fièvre Q

Une circulation importante des bactéries responsables de la zoonose a été montrée par une étude de la fièvre Q, mais une implication modeste dans les épisodes abortifs.

Entre 2007 et 2010, la fièvre Q faisait l’actualité à la suite d’une épidémie de cas humains survenus aux Pays-Bas : plus de 4 000 cas rapportés et un lien mis en évidence avec la proximité d’élevages caprins infectés. Les mesures prises dans ce pays ont été drastiques, couplant des actions médicales (vaccination rendue obligatoire) et sanitaires comme l’abattage des chèvres dans les troupeaux atteints, l’interruption de la mise à la reproduction, la gestion des effluents (bâchage, compostage des fumiers). Il s’agissait d’abord de réduire l’excrétion des bactéries (Coxiella burnetii) par les animaux, dont on sait qu’elle est particulièrement importante lors des avortements (forme clinique de la maladie) et dans une moindre mesure, lors des mises bas. Il s’agissait également de réduire la transmission des bactéries entre élevages et à l’homme en limitant leur diffusion par voie aérienne, voie majeure de transmission de l’infection. Cet épisode, d’une importance jusque-là jamais rencontrée, a mis en lumière l’absence de connaissances précises sur la fréquence de la maladie sur notre territoire.

Un dispositif d’étude pour mieux apprécier la circulation des bactéries sur le territoire

Un dispositif d’étude a été mis en place par le ministère de l’Agriculture entre 2012 et 2015 pour estimer, d’une part, la fréquence des séries d’avortements imputables à la fièvre Q et, d’autre part, la prévalence sérologique, c’est-à-dire la proportion d’élevages avec des résultats séropositifs (témoins de la circulation présente ou passée des bactéries). Les travaux ont été conduits dans un cadre collaboratif au sein de la plateforme d’épidémiosurveillance en santé animale (Plateforme ESA), dans dix départements et dans les trois filières de ruminants (bovins, ovins, caprins). En caprins, l’étude sérologique a concerné 349 élevages tirés au sort et 105 troupeaux ont fait l’objet d’investigations à la suite d’épisodes d’avortements.

Une circulation importante mais une implication dans les épisodes abortifs modeste

Les résultats de l’étude témoignent de la fréquence élevée de la fièvre Q dans les élevages caprins. En effet, 61 % des troupeaux ont présenté des résultats séropositifs, une fréquence plus élevée que celle rencontrée en ovins et bovins. Au sein des troupeaux ayant présenté au moins un résultat positif à la sérologie, la fréquence des femelles séropositives était également plus forte en élevages caprins que dans les autres filières de ruminants : en moyenne 41,5 % des chèvres prélevées étaient séropositives contre 20 à 25 % pour les vaches ou les brebis. Néanmoins, malgré une circulation importante des bactéries révélée par ces résultats sérologiques, à peine 17 % des épisodes d’avortements ont été considérés comme possiblement dus à la fièvre Q. Cependant, ces résultats globaux cachent de fortes différences entre départements. Il est vraisemblable que la densité d’élevages ou/et les conduites de troupeau jouent un rôle dans la transmission et la persistance de la maladie. Le bilan complet de cette étude est disponible sur le site internet de la Plateforme ESA(1).

Une démarche de diagnostic des avortements mise en place à grande échelle

Au-delà des éléments scientifiques apportés par ces travaux, l’étude a permis de créer une dynamique autour du diagnostic des avortements avec le souci de disposer de protocoles standardisés, partagés, pour gagner en fiabilité et permettre d’orienter les mesures à mettre en place. Il s’agit conjointement de promouvoir la déclaration des avortements qui reste le socle d’une surveillance de maladies zoonotiques comme la brucellose. L’Observatoire et suivi des causes d’avortements chez les ruminants (Oscar) a vu le jour début 2017 avec un déploiement progressif en France. La démarche, les outils sont mis à la disposition de tous sur des espaces web dédiés : www.observatoire-oscar.fr et https ://www.plateforme-esa.fr/.  Premiers résultats attendus au premier semestre 2018.

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