" Optimiser le bilan sanitaire "
"Le bilan sanitaire vétérinaire doit être établi tous les ans. Il permet aux éleveurs d’utiliser des médicaments dans le cadre d’un protocole de soin adapté aux pathologies classiques du troupeau, sans systématiquement avoir recours à une visite du vétérinaire. Il s’agit d’identifier les dominantes sanitaires de l’élevage à partir notamment des informations devant être renseignées dans le carnet sanitaire (traitements, résultats d’analyses…). Ce bilan explore d’autres indicateurs potentiellement liés à la santé, comme les réformes et la mortalité, la production laitière, la reproduction ou la croissance des jeunes. Le bilan sanitaire est aussi l’occasion d’évaluer le coût et l’efficacité des différentes actions. La mortalité des chèvres adultes représente un indicateur facile à enregistrer et pouvant révéler un certain nombre de problèmes sanitaires. Par exemple, l’augmentation graduelle d’une année sur l’autre des pertes associées à la paratuberculose signale une augmentation de la pression infectieuse et un risque de rencontrer des épisodes cliniques fortement pénalisants. Le dépassement d’un certain seuil de pertes doit pousser à adapter les pratiques d’élevage des jeunes, voire à vacciner le pré-troupeau.
Vaccinations, lactations longues ou réforme contre la mortalité
Le taux de mortalité est souvent élevé chez les chèvres adultes. Pourtant, il existe des solutions pour la limiter. Par exemple, les lactations longues permettent d’éviter les facteurs de risque sanitaire associés aux mises bas. La mortalité survient en effet très majoritairement sur cette période pour des causes métaboliques liées aux variations des besoins et des apports nutritionnels (toxémie, entérotoxémie), ou suite à des accidents de mise bas (plus fréquents chez les chèvres âgées), ou suite à diverses maladies infectieuses qui seront favorisées par l’affaiblissement de l’immunité sur cette période. Un autre levier pour réduire la mortalité est la réforme précoce des animaux atteints par des maladies chroniques incurables, comme la paratuberculose ou le CAEV, avant qu’ils ne soient plus en état d’être abattus. Elle permet également de limiter la pression infectieuse sur les autres animaux.
L’Observatoire des maladies caprines (Omacap) teste actuellement avec les élevages du réseau Inosys un système d’enregistrement des mortalités des adultes pour mesurer leur impact économique et quantifier les pertes associées à chaque cause suspectée. Le recours régulier à des autopsies et le suivi du statut sanitaire sont nécessaires en complément pour mieux cerner les causes de mortalité."