Marion Fournière, éleveuse de chèvres dans la Creuse : « Mes chèvres adorent les sapins de Noël »
À la chèvrerie du Ménérol, dans la Creuse, les fêtes se prolongent grâce aux sapins recyclés. Offerts aux chèvres comme friandise hivernale, les conifères apportent amusement, occupation et un soupçon de magie de Noël à la ferme.
« Au début, j’étais fermée à l’idée de donner des sapins à mes 90 chèvres. C’est juste parce qu’un collègue du magasin de producteurs Saveurs fermières s’est lancé dans la production de sapins de Noël que je lui ai proposé de les récupérer. Nous avons commencé en 2023 et je me suis rendu compte que les chèvres adoraient. La première fois, elles se demandaient un peu ce que c’était. Mais, ça n’a pas duré longtemps. En deux minutes, le sapin est passé de roi des forêts à cadavre de branches. Comme un essaim de fourmis ! Elles adorent ça, se jettent dessus, se frottent, grignotent l’écorce. C’est leur petit plaisir de Noël. Et le mien aussi. Parce que lorsque je les vois s’éclater avec, je me dis que ça a du sens.
Un petit cadeau de Noël pour les chèvres
Je ne leur donne pas pour l’apport alimentaire car elles sont une vingtaine à se partager un Nordmann (surtout) ou un épicéa que je distribue par cinq pour éviter les bagarres. Une partie du troupeau est en lactation longue et je ne vois aucune différence dans la production de lait ou le goût des fromages. L’intérêt est plutôt de les occuper l’hiver quand elles ne sortent pas au pâturage. Je les jette dans le parc ou je les coince dans un pneu suspendu dans le bâtiment. Je laisse les carcasses deux ou trois jours pour qu’elles finissent de grignoter et puissent s’amuser.
« Elles sont dingues du sapin »
Je ne prends pas tous les conifères : seulement ceux de nos clients achetés au magasin de producteurs et, bien sûr, pas ceux recouverts de fausse neige. J’ai une petite crainte sur les traitements et je ne veux pas jouer avec la flore intestinale des chèvres. J’en récupère entre Noël et la troisième semaine de janvier. Ensuite, mes neveux et nièces ont pris les troncs et les grosses branches pour faire une cabane, sinon, cela finit en petit bois pour le feu.
Jusqu’à maintenant, les clients les ramenaient au magasin de producteurs et je les reprenais dans ma camionnette. Maintenant, j’aimerais bien que les clients les ramènent directement à la chèvrerie : ce serait l’occasion de les voir se jeter sur les sapins et d’en faire un petit événement. »