Aller au contenu principal

Les contrôles laitiers gagnent en souplesse

Les nouveaux protocoles de contrôle laitier permettent de gagner en souplesse d’organisation et de valider davantage de lactations.

Les contrôles laitiers gagnent en souplesse sur l’alternance matin/soir et sur les écarts entre contrôles. © D. Hardy
Les contrôles laitiers gagnent en souplesse sur l’alternance matin/soir et sur les écarts entre contrôles.
© D. Hardy

Dans le cadre de Gènes Avenir, les protocoles de contrôle laitier officiel caprin ont été aménagés afin de réduire les contraintes d’organisation tout en gardant la qualité des informations. « Les calculs statistiques se sont améliorés, explique Pierre Martin de Capgenes. Avec des modèles mathématiques plus fins, nous arrivons à prédire la qualité génétique laitière d’une chèvre en réalisant moins de contrôles. C’est enthousiasmant ! »

Ces nouveaux protocoles allégés arrivent à temps car « le nombre d’animaux enregistrés dans la base de données génétique s’est réduit et nous sommes arrivés à une taille limite où nous ne pouvons plus nous permettre de perdre des lactations », observe Lynda Jourdain du Saperfel, le contrôle laitier des Deux-Sèvres. Or, au niveau national en 2015, c’étaient 37 000 lactations contrôlées sur 315 000, soit 12 %, qui ne sont pas rentrées dans le calcul de l’index souvent à cause d’un intervalle trop long entre deux contrôles. De plus, le contrôle laitier caprin reste globalement plus coûteux par élevage que le contrôle bovin du fait du nombre d’intervenants ou du matériel nécessaire pour sa réalisation. Aujourd’hui, seul un tiers des éleveurs avec plus de 10 chèvres, 45 % des chèvres et 60 % du lait produit sont contrôlés (contre les deux tiers des éleveurs bovins laitiers et 83 % du lait collectés).

Un bon argument pour recruter de nouveaux éleveurs

Concrètement, le nouveau protocole ne se base plus sur un contrôle tous les 41 jours mais il s’appuie désormais sur une série de contrôles avec un intervalle moyen entre deux contrôles de 52 jours maximum à deux périodes clef de la lactation. « Dans les Deux-Sèvres, nous avions déjà optimisé au maximum cet intervalle de 41 jours et nous étions à sept passages par lactation. Par contre, au moindre grain de sable empêchant un contrôle, la lactation était invalidée pour le calcul des index », explique Lynda Jourdain.

Avec ce protocole assoupli, dans les départements où le nombre de passage n’était pas autant optimisé, on peut espérer une réduction du nombre de passage et de même ainsi une réduction des coûts pour l’éleveur. « On préfère vendre six passages alternés avec du conseil que 10 passages sans conseil ou plus aucun passage du tout, admet Dominique Davy, éleveur de bovins et président de France conseil élevage. Cet aménagement est un bon argument pour aller chercher des éleveurs hors contrôle ou pour garder ceux avec de grands troupeaux. »

Plus besoin de prendre l’échantillon en alterné

Les aménagements portent aussi sur les protocoles alternés grâce à la mise en œuvre de la méthode Liu (du nom du chercheur allemand Zengting Liu). Cette méthode permet de mieux prédire à partir d’une seule traite quotidienne (celle du matin ou du soir), la quantité et la qualité journalière produite. Ce gain de précision permet de se soustraire à la contrainte d’alternance matin/soir pour la prise d’échantillons. « Si une prise d’échantillon a lieu le matin, au contrôle suivant elle ne sera pas obligatoire le soir », assure Lynda Jourdain, l’éleveur disposant ainsi de taux recalculés et plus facilement valorisables zootechniquement. Dans ces nouveaux protocoles alternés (AC quand il y a pesée du lait et prise d’échantillon sur une traite ou AY/CY lorsque le lait est contrôlé sur les deux traites et l’échantillonnage sur une seule), il est obligatoire d’enregistrer les horaires de traite. « Il faut être vigilant sur la régularité des horaires de traite, avertit Lynda Jourdain. Les résultats seront faussés si l’éleveur a avancé sa traite d’une heure la veille pour aller vendre ses fromages au marché par exemple. »

Au final, avec ces nouveaux protocoles plus souples, et potentiellement moins coûteux, la génétique caprine pourrait profiter de nouveaux éleveurs et de nouveaux animaux entrant dans la sélection.

Les plus lus

<em class="placeholder">Étienne Guilloteau lors des travaux lors de la transformation de la salle de traite en nurserie pour chevrettes</em>
Étienne Guilloteau, éleveur de chèvres en Vendée : « J’ai transformé une ancienne salle de traite en nurserie pour les chevrettes »
Étienne Guilloteau, éleveur de 600 chèvres en Vendée, a transformé une ancienne salle de traite en nurserie pour chevrettes.…
<em class="placeholder">Travaux du bureau</em>
Dans les yeux d’Amélie : « C’est la course pour finir les travaux de la fromagerie »
Malgré un certain retard, l’aménagement du bâtiment d’élevage et de transformation a enfin pu commencer en novembre. L’…
<em class="placeholder">Les chèvres mangent un sapin suspendu dans la chèvrerie.</em>
Marion Fournière, éleveuse de chèvres dans la Creuse : « Mes chèvres adorent les sapins de Noël »
À la chèvrerie du Ménérol, dans la Creuse, les fêtes se prolongent grâce aux sapins recyclés. Offerts aux chèvres comme friandise…
<em class="placeholder">Samuel Vallée et Justine Monsimer dans la chèvrerie</em>
Livreur de lait en Mayenne, l’EARL Al’Pin mise sur le désaisonnement des chèvres et la transformation en fromages
Installés en 2018 en Mayenne, Samuel Vallée et sa conjointe Justine Monsimer ont fait le choix du désaisonnement et de la…
Traite des chèvres saanen avec une salle de traite rotative
La filière caprine inquiète de la baisse du nombre d’éleveurs de chèvre et de la hausse du cout d’installation
La filière lait de chèvre s’inquiète de la chute du nombre de livreurs, freinée par des coûts d’installation devenus…
7 éleveurs de chèvres dans plusieurs photos
Des éleveuses et éleveurs de chèvres récompensés en Indre-et-Loire et Vendée
Le Trophée des territoires en Touraine et le Prix de la dynamique agricole dans le Grand Ouest ont mis à l’honneur trois…
Publicité
Titre
Je m'abonne
Body
A partir de 96€/an
Liste à puce
Accédez à tous les articles du site Réussir Chèvre
Consultez les revues Réussir Chèvre au format numérique, sur tous les supports
Ne manquez aucune information grâce à la newsletter Réussir Chèvre