« Les chiens patous, c’est le prix de la tranquillité pour mon troupeau de chèvres »
Éleveur du Finistère, Guillaume Quéré s’appuie sur deux chiens de protection de race Montagne des Pyrénées pour veiller sur ses chèvres.



À ses débuts, Guillaume Quéré, éleveur d’une cinquantaine de chèvres dans le Finistère, fait face à des intrusions de chiens errants ou de chasse, qui affolent le troupeau. « Tous les ans, j’avais des pattes cassées et même des avortements après coup », raconte-t-il. Pour éviter ces pertes inutiles, il décide de prendre un chien de protection.
Plus récemment, la présence du loup s’ajoute aux menaces. Le troupeau, en pâturage quasi permanent, est particulièrement exposé. L’un des premiers signalements du loup en Bretagne a d’ailleurs été fait en 2022… par son voisin.
Chèvres et patous, un bon match
En 2022, Toukenn, une chienne de race Montagne des Pyrénées (ou patou) née en bergerie, est choisie sur les conseils de la Pastorale pyrénéenne et rejoint l’exploitation.
Les résultats sont largement à la hauteur des attentes, et l’attachement entre la chienne et les chèvres se fait rapidement. « Les patous avec les chèvres, ça marche vraiment bien. Elles sont fermes, ne laissent rien passer et ça aide à faire un chien équilibré. » Deux ans plus tard, l’éleveur renforce l’équipe en prenant un jeune mâle de la même race.
Un accompagnement clé
Pour assurer une intégration réussie de ses chiens, Guillaume Quéré s’appuie sur le réseau chiens de protection de l’Idele. Il bénéficie du suivi d’un éleveur et relais local en Bretagne, présent lors des étapes clés de la phase d’éducation.
Chaque chiot est introduit à l’âge de deux mois et demi dans un lot de chevrettes. Plus calmes et dociles que les adultes, elles facilitent l’attachement du chiot au troupeau. Il intègre ensuite le lot principal, une fois la période des mises bas terminée. Cette étape marque aussi l’apprentissage du respect des clôtures : le parc, attenant au hangar, est sécurisé par quatre fils électrifiés sous tension.
« Un vrai confort de travail »
Après un an et demi d’éducation rigoureuse, la première chienne est désormais parfaitement autonome. Elle veille sur le troupeau avec calme et discernement, offrant à l’éleveur une véritable tranquillité d’esprit.
« Depuis que j’ai les patous, les intrusions de chiens errants ont cessé et les relations avec les chasseurs se sont même améliorées. Lorsqu’ils prévoient une battue, je reçois systématiquement un SMS quelques jours avant. Je peux alors rentrer les chèvres et les chiens et tout se passe sans accroc. » Un investissement en temps et en argent au départ, pour des années de tranquillité.