Les chevrettes alpines boivent beaucoup mais peu souvent
Une expérimentation de l’Inra montre que les chevrettes alpines seraient plus goulues que les Saanen qui vont téter plus souvent.
Un dispositif expérimental mis en place à l’Inra de Grignon permet de mieux connaître le comportement alimentaire des chevreaux pendant leur phase lactée. Un distributeur automatique de lait, couplé à un système d’identification électronique des chevreaux, convertit chaque tour de pompe de la louve en une quantité de lait ingéré par l’animal.
Quarante chevrettes (25 Alpines et 15 Saanen) ont été séparées de leurs mères dès la naissance et ont été allaitées artificiellement grâce au distributeur-enregistreur. Placées en petits groupes de 12 à 14 individus, races mélangées, les chevrettes avaient un accès à deux tétines qui leur fournissaient du lait à volonté.
Les Saanen gardent le même bol alimentaire en grandissant
Pendant les dix jours d’enregistrement des quantités bues, les chercheurs ont observé que le comportement des chevrettes était très variable entre individus. « Certaines boivent 1,4 litre en 14 fois alors que d’autres ingèrent la même quantité en seulement quatre fois », observe Joseph Tessier de l’Inra. « Il y a aussi une forte différence entre les races », note Marjorie Cellier qui a mené l’expérimentation. Les Saanen ont réalisé en moyenne 28 tétées alors que les Alpines n’allaient aux tétines que 18 fois. L’inverse a été constaté pour la quantité moyenne de lait bue par tétée : les Saanen buvaient 105 ml en moyenne alors que les Alpines prenaient 160 ml. Au final, la quantité totale bue par jour ne différait pas entre les deux races et voisinait les 2,5 litres par tête. La croissance a été aussi similaire entre les deux races.
Comme le montre le graphique, la quantité de lait bue par tétée est corrélée au poids moyen pour les Alpines mais pas pour les Saanen. « La différence du comportement alimentaire est donc bien une différence entre races et non liés au poids des animaux », observe Marjorie Cellier. Reste à vérifier si ce comportement alimentaire perdure à l’âge adulte, ce qui est l’objet d’une expérimentation en cours.