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L’élevage de ruminants rend service à la biodiversité

L’élevage des chèvres, moutons et vaches est une chance pour la biodiversité. Sans élevage de ruminants, les prairies disparaîtraient, entraînant la perte d’une faune et d’une flore variées. 

Chèvre saanen au pâturage en Lozère
Sans élevage de ruminants, les prairies disparaîtraient, entraînant la perte d’une faune et d’une flore variées.
© D. Hardy

La biodiversité serait sûrement toute autre sans l’élevage de ruminants. Car sans élevage, les prairies seraient amenées à disparaître et, avec elles, tout un écosystème essentiel pour la biodiversité ordinaire. Les prairies hébergent une multitude d’espèces sauvages, contribuant à une riche diversité faunistique et floristique. Les 13 millions d’hectares de prairies françaises sont le refuge des pollinisateurs et des prédateurs naturels des ravageurs des cultures, qu’il s’agisse d’insectes auxiliaires ou de petits vertébrés insectivores.

En général, les prairies présentent une biodiversité bien plus riche que les terres dédiées aux cultures. Les chercheurs estiment, par exemple, qu’il y a entre deux et sept fois plus de biodiversité animale et végétale dans les sols des prairies, comparée à ceux des grandes cultures. Peu perturbées, les prairies permanentes sont encore plus propices au développement de la biodiversité. Par exemple, 88 % des espèces de papillons dépendent des prairies naturelles. Sans élevage, ces prairies seraient remplacées par des friches et des broussailles, moins favorables à la biodiversité.

 

Des parcelles propices à la biodiversité

En maintenant les milieux ouverts, les prairies contribuent à la lutte contre les incendies, préservant ainsi la biodiversité des forêts. Les infrastructures agro écologiques telles que les haies, les arbres isolés, les murets en pierre sèche ou les lisières de forêts sont essentielles pour la biodiversité. Elles servent de zones de refuge, de repos, de nidification et d’alimentation pour la faune. En France, un hectare de prairies permanentes est en moyenne associé à 160 mètres linéaires de haies, contre seulement 56 mètres pour un hectare de terres labourables.

De plus, l’élevage maintient des parcelles aux formes complexes et de tailles généralement plus modestes que celles des grandes cultures, ce qui est favorable à la biodiversité, notamment pour les espèces à mobilité moyenne. À l’inverse, les paysages homogènes avec de très grandes parcelles, dépourvues de prés, de haies et de bordures enherbées, présentent une biodiversité réduite. Les bonnes pratiques de fauche, de pâturage, de fertilisation et la diversité des cultures sont autant de facteurs favorables aux espèces faunistiques et floristiques.

La diversité des cultures a tendance à attirer davantage de faune. De même, les dégâts potentiels de pratiques agricoles agressives sont atténués lorsque la mosaïque des cultures est diversifiée.

 

Des fiches en ligne sur les services rendus par l'élevage

La Confédération nationale de l’élevage a édité, avec l’Institut de l’élevage, 22 fiches sur les services rendus par l’élevage de ruminants. Ces services seront détaillés dans les prochains numéros et les fiches sont accessibles sur cne-elevagesruminants.fr.

 

N’oublions pas la diversité domestique !

La biodiversité ne concerne pas que la faune et la flore plus abondante. La biodiversité domestique désigne, elle, l’ensemble des races et variétés qui ont été sélectionnées et croisées au cours de 10 000 ans d’agriculture. En France, l’élevage conserve une grande diversité de races de ruminants avec plus de 50 races bovines, près de 60 races ovines et une quinzaine de races caprines. Les éleveurs, les acteurs de la recherche en agriculture et élevage, les parcs et conservatoires régionaux, les centres de production de semence se coordonnent pour développer ces programmes de conservation des races. Cette diversité génétique des animaux joue sur la capacité d’adaptation des animaux. Les races rustiques s’adaptent ainsi plus facilement aux contraintes de certains milieux. Une base de sélection génétique élargit permet de progresser sur de nouveaux caractères comme la longévité des animaux, la résistance aux maladies ou la résilience face aux effets du changement climatique.

 

Lire aussi : « Notre exploitation caprine héberge une biodiversité importante »

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