Le maïs a-t-il encore sa place dans les systèmes caprins de demain ?
Culture très dépendante de l’eau, le maïs reste aujourd’hui un ingrédient central des rations caprines. Un essai en Ardèche teste sa substitution totale par l’orge pour en mesurer les effets sur la production laitière.

Le maïs a des besoins en eau très importants, surtout trois semaines avant et trois semaines après la floraison. S’il n’a pas ces 5 millimètres par jour à cette période, la fécondation n’est pas optimale et cela impacte directement la formation des grains et donc le rendement. Or la floraison a lieu en juillet, pendant une période où la sécheresse est bien présente. À part dans les zones comme la Bretagne ou les Pyrénées-Atlantiques où la pluviométrie est assez conséquente pour ne pas avoir à irriguer le maïs, le reste de la métropole demande souvent de l’irrigation, ce qui pose la question du partage de l’eau.
Substituer le maïs par l’orge ?
Le maïs occupe une place importante dans l’alimentation des chèvres, qu’il soit distribué en grain entier, sous forme de concentré (type « chèvre laitière ») ou d’ensilage dans certaines rations mélangées. Il constitue une source majeure d’énergie dans la ration caprine. Aujourd’hui, la quasi-totalité des rations en contiennent. Peut-on se passer de maïs sans craindre une mauvaise incidence sur la santé des animaux ? Quelles sont les conséquences sur les performances ?
Afin d’évaluer l’effet d’une substitution totale du maïs par l’orge sur les performances zootechniques des chèvres laitières, un essai est actuellement conduit à la station expérimentale du Pradel en Ardèche. Trois rations concentrées sont comparées : une ration 100 % maïs (témoin), une ration 100 % orge iso-masse (même quantité en grammes que la ration maïs) et une ration 100 % orge iso-énergétique (quantité d’orge ajustée pour égaler l’UFL apportée par le maïs). L’objectif est d’analyser l’impact de ces régimes sur le rendement laitier et la composition du lait. Les résultats sont attendus en fin d’année.