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Ambiance de la chèvrerie : essentielle pour une bonne santé des chèvres et chevrettes

L’ambiance du bâtiment joue un rôle dans le développement, la transmission et l’expression des pathologies. Les conditions d’ambiance sont aussi et d’abord des facteurs de risque de déclenchement ou d’aggravation de maladies.

Dans cet élevage, des ventilateurs à flux horizontal et des brumisateurs ont été installé au niveau de l'aire d'attente pour diminuer la température ressentie par les chèvres.
Dans cet élevage, des ventilateurs à flux horizontal et des brumisateurs ont été installé au niveau de l'aire d'attente pour diminuer la température ressentie par les chèvres.
© V. Hervé-Quartier

Maîtriser la température

Avec l’évolution du climat et pour rester dans la zone de confort des animaux, il devient indispensable d’isoler les bâtiments et éventuellement de disposer d’un système de chauffage pour les chevreaux et d’un système de refroidissement l’été pour les adultes. L’enjeu est d’avoir un bâtiment lumineux mais non rayonnant, la chèvrerie jouant le rôle d’ombrage l’été. Pour limiter le rayonnement il est notamment conseillé d’isoler la toiture et de restreindre la pose de plaques translucides sur le toit aux rampants nord et est. La pose de translucides, d’une hauteur de 0,5 à 1 mètre, est à privilégier sur les façades nord et est ou sur les façades sud et ouest en réalisant un débord de toiture. Enfin, on peut intégrer des surfaces éclairantes aux bardages et portes sur les pignons nord et est.

1,5 à 2 m2 par chèvre

Une surface minimale d’aire paillée est nécessaire pour des questions de hiérarchie dans le troupeau : 1,5 à 2 m² pour les chèvres adultes et de 0,25 à 1,5 m² pour les chevrettes. Lorsque les animaux ont moins d’espace, les comportements de domination sont exacerbés ce qui fragilise les chèvres dominées. Il faut aussi pouvoir garantir à chaque individu l’accessibilité à l’aliment et à l’eau pour éviter des problèmes d’alimentation.

Gestion de l’aire paillée : un facteur de prévention

La qualité de la litière joue sur l’humidité, la poussière et l’ammoniac présents dans l’air. Les litières chaudes et humides favorisent la multiplication de bactéries et parasites, comme les colibacilles ou coccidies. Une litière humide est également source d’inconfort ce qui fragilise les animaux et les rend plus sensibles aux pathologies. Quant au sol, il doit prévenir les infiltrations ou les remontées d’eau. En cas de risques d’infiltrations, un sol bétonné ou en gravier compacté est préférable à un sol en terre battue.

Le paillage doit être quotidien. Le paillage manuel, possible pour les petits troupeaux, limite l’émission de poussière. Le stock de paille doit alors être facilement accessible pour faciliter le travail. Le paillage mécanique, avec une dérouleuse ou pailleuse, génère plus ou moins de poussières pouvant favoriser la survenue de problèmes respiratoires. Le bâtiment doit également être adapté à l’utilisation de ces machines afin d’assurer un paillage homogène de toute la surface de l’aire paillée.

Adapter la fréquence du curage

Le curage se fait tous les un à deux mois, cette fréquence étant à adapter selon les besoins. Par exemple elle peut être plus importante en été pour gérer le développement des insectes. Le circuit de curage (entrée et sortie des engins, manœuvres, démontage des barrières…) doit être le plus simple possible, en particulier en facilitant l’accessibilité aux zones les plus sensibles : lieux de mise bas et parcs d’élevage des chevrettes avant sevrage car ces litières sont davantage humides et nécessitent d’être plus fréquemment renouvelées.

Le curage se traduit par une remise en suspension dans l’air d’agents pathogènes, il faut donc prendre des mesures en conséquence : port de masque, animaux à distance, nettoyage des abreuvoirs.

 

 
L’efficacité de la ventilation naturelle dépend de l’orientation du bâtiment. Sa qualité repose sur quatre paramètres : volume, humidité, qualité et vitesse de l’air.
L’efficacité de la ventilation naturelle dépend de l’orientation du bâtiment. Sa qualité repose sur quatre paramètres : volume, humidité, qualité et vitesse de l’air. © V. Bargain
Ventilation : un air sain, une température adaptée et pas de courants d’air

La ventilation d’un bâtiment n’est pas simple à modéliser et à évaluer par son côté « immatériel », c’est pourtant un gros point d’attention.

L’enjeu de la ventilation est d’atteindre un compromis entre une température de confort pour les animaux et le renouvellement de l’air pour évacuer les gaz et la vapeur d’eau produits par les animaux et les litières, tout en évitant les courants d’air. L’efficacité de la ventilation naturelle dépend de l’orientation du bâtiment par rapport à l’ensoleillement et aux vents dominants, et de l’implantation du bâtiment dans le site. Si la ventilation naturelle n’est pas suffisamment efficace, la ventilation dynamique peut venir en renfort, mais complexe à mettre en place et à piloter, elle nécessite une bonne étude préalable.

La qualité de la ventilation repose sur quatre paramètres : volume, humidité, qualité et vitesse de l’air. La ventilation naturelle utilise les effets « cheminée » et « vent » qui demandent un volume d’air minimal, tandis qu’un surdimensionnement viendrait la compliquer. Ainsi pour une chèvre et selon la race, le volume d’air minimal est de 4 à 5 m3/animal et le volume d’air optimal de 7 à 9 m3/animal. Pour limiter le volume à ventiler, il faut éviter de construire le bloc traite en appentis, ce qui obligerait à remonter la hauteur du bâtiment. Une autre solution est de privilégier pour les grands troupeaux un tapis d’alimentation qui prend moins de surface qu’un couloir mécanisable. Enfin, la hauteur des façades est à limiter à trois ou quatre mètres.

Travailler sur la qualité de l’air

Les aliments et pratiques jouent sur la qualité de l’air. Une alimentation trop riche en azote entraîne un rejet en excès des composés azotés dans les déjections et augmente donc l’émission d’ammoniac par la litière. Les pathologies respiratoires sont alors favorisées en cas de ventilation insuffisante (ce qui est courant la nuit lorsque les portes des bâtiments sont fermées). Le nettoyage de l’auge est indispensable, en particulier pour les aliments humides (ensilages, affouragement en vert), où le risque de fermentation est accentué en cas de problème de ventilation.

Dimensionner les ouvertures avec Shelt-Air

 

 
Shelt-air est un outil web de dimensionnement des ouvertures ventilantes en ventilation naturelle, pour les bâtiments existants et ceux en conception. Disponible sur www.shelt-air.com.

 

Pour en savoir plus sur la ventilation retrouvez le dossier « Une bonne ventilation été comme hiver » dans le numéro 360 de Réussir La Chèvre de septembre-octobre 2020.

Chiffres clefs

- 1 place à l’auge par chèvre : une place de cornadis par chèvre ou 33 cm de longueur d’auge par chèvre

- 1 abreuvoir minimum pour 25 chèvres adultes ou pour 25 à 30 chevrettes.

- les abreuvoirs doivent être à 1 ou 1,10 m du sol, associés à un marchepied d’environ 0,60 m.

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