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Chèvre miniature : La mini-filière des mini-chèvres

L’Association nationale de la chèvre miniature française a vu le jour dans le but de faire reconnaître la race, créer un livre génétique et limiter les dérives.


 

Fédérer les éleveurs de chèvres miniatures pour faire connaître la race

L’Association nationale de la chèvre miniature française (ANCMF) est née officiellement en 2020 dans le but de faire reconnaître la race, de la protéger et de la promouvoir. « Nous estimons qu’il y a environ 250 éleveurs de chèvres miniatures en France, mais seuls quelques-uns, peut-être un ou deux, parviennent à en vivre pleinement », explique Hélène Étienne, présidente de l’association. Forte d’une trentaine d’adhérents, l’ANCMF cherche à fédérer à la fois les éleveurs qui font de la reproduction et les détenteurs d’animaux. « L’adhésion n’est qu’à dix euros, car nous voulons fédérer un maximum d’éleveurs, simples passionnés ou professionnels », assure-t-elle.

 

Dans les prémices de la reconnaissance de la race

Des délégués régionaux pour toiser les chèvres miniatures

L’un des grands enjeux pour l’association est de faire reconnaître la chèvre miniature comme une race à part entière en France, à l’instar de ce qui a déjà été fait en Belgique. En France, l’association a rencontré Capgènes et a mis en place un protocole de mesure pour toiser les animaux. 

Un réseau de délégués régionaux a été formé pour enregistrer et toiser les chèvres de façon standard : hauteur au garrot, tour thoracique, longueur scapulo-ischiale (distance entre l’épaule et l’ischion), ainsi que la longueur des canons et du dos. Ces mesures sont effectuées sur des chèvres âgées de quatre ans, car la croissance de ces animaux miniatures peut être très lente.

Définir les critères de race de la chèvre miniature

Ce travail minutieux, réalisé bénévolement par les membres de l’association, est appuyé par un professeur du lycée agricole d’Aumont à Coucy-la-Ville (Aisne). L’ambition est de se mettre d’accord collectivement sur la définition du critère de la race, d’obtenir une reconnaissance officielle de la race et de créer un livre génétique pour prévenir les risques de consanguinité.

 

Partager les bonnes pratiques pour le bien-être des chèvres miniatures

Éviter premièrement les pratiques néfastes

La structuration de la filière passe aussi par l’adoption de bonnes pratiques, visant à préserver la santé et le bien-être des chèvres miniatures. « Nous voulons éviter les dérives liées à des animaux non identifiés, non suivis génétiquement ou sanitairement », souligne la présidente. L’association lutte notamment contre les pratiques néfastes, telles que les saillies entre père et fille, ou encore l’affamement des chèvres pour ralentir leur croissance.

Assurer ensuite des conditions de détentions saines des chèvres miniatures

Pour s’assurer du bien-être des chèvres, l’ANCMF insiste sur des conditions de détention adéquates : ces animaux grégaires ne doivent pas être élevés seuls et nécessitent au moins 400 m² de terrain extérieur par chèvre, ainsi qu’un abri

Respecter la réglementation et identifier ses chèvres miniatures

Un autre point crucial est la sensibilisation des éleveurs et propriétaires à la réglementation, notamment en matière de transport et d’identification des animaux. Même si la plupart des éleveurs commandent des boucles d’identification, peu les posent encore par crainte de mutilations. « Beaucoup hésitent à poser les boucles, de peur que les chèvres s’arrachent les oreilles en se coinçant. » L’aspect esthétique rentre aussi en jeu pour ces animaux de compagnie.

Lire aussi : 50 cm au garrot pour les chèvres miniatures

Attention à la “course au nanisme” de la chèvre miniature

L’ANCMF mène aussi campagne contre la « course au nanisme ». « Les photos de chevreaux tenant sur une main doivent absolument être accompagnées d’un message rappelant que les chevreaux vont grandir, avertit Hélène. Ce n’est pas réaliste d’annoncer une taille adulte de 25 centimètres. Les chèvres miniatures ont besoin de grandir et de se développer normalement. »

 

La chèvre miniature, une diversification pour les éleveurs caprins ?

Alors que l’élevage de chèvres miniatures prend de l’ampleur, pourrait-il représenter une diversification pour les éleveurs de chèvres laitières ou fromagères ? « Pourquoi pas, répond Hélène. Une chèvre miniature mange en moyenne deux fois moins qu’une chèvre alpine ou saanen, mais elle demande un investissement en temps de sociabilisation. Il ne s’agit pas seulement d’un animal de production, mais d’un véritable animal de compagnie, qui développe un fort attachement à ses propriétaires, un peu comme un chien. Il faut donc passer du temps avec les animaux. Surtout les jeunes. »

 

Chèvre miniature, chèvre naine ou chèvre toy ?

L’association ANCMF a préféré le terme « chèvre miniature » à celui de naine ou de toy. « Nous trouvons les termes toy ou extra-toy inappropriés, car il s’agit d’animaux et non de jouets », explique la présidente de l’association. De même, le nanisme peut être connoté négativement. La chèvre miniature trouve ses origines au Sénégal et au Tibet, où les conditions de vie difficiles (climat hostile, nourriture rare…) ont naturellement miniaturisé la taille des chèvres. Plusieurs races reconnues dans d’autres pays descendent de ces chèvres, comme la chèvre pygmée, plutôt élevée pour la viande ou encore la chèvre naine nigériane, plutôt laitière. Certaines de ces chèvres seraient arrivées dans les zoos français dans les années quarante.

 

L'ANCMF

Le site internet ancmf.org présente l’Association nationale de la chèvre miniature française, donne quelques conseils et liste la vingtaine d’éleveurs adhérents. Un groupe Facebook permet aussi de relier les membres.

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