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La faible efficacité du vaccin Vimco incite à ne pas baisser la garde contre les mammites caprines

Un essai réalisé dans quatre élevages caprins du Centre-Val de Loire a montré un manque d’efficacité du vaccin Vimco pour la prévention des mammites staphylococciques. Les méthodes préventives gardent tout leur intérêt.

Pulvérisation des mamelles lors de la traite des chèvres
L’hygiène de traite, le trempage des trayons ou le traitement au tarissement gardent tout leur intérêt pour la prévention des infections staphylococciques.
© Archive La Chèvre

Une étude menée par la Société nationale des groupements techniques vétérinaires (SNGTV), avec les conseils élevage de Loir-et-Cher et de Touraine, semble remettre en cause l’efficacité du vaccin Vimco*. Ce vaccin est commercialisé par Hipra depuis 2014, pour réduire l’incidence des mammites subcliniques. Dans quatre élevages caprins du Centre-Val de Loire, la moitié des primipares ont été vaccinées. Ces élevages avaient été choisis pour leurs concentrations cellulaires du lait de tank supérieures à 1 500 000 cellules par millilitre.

Plus de cellules chez les chèvres vaccinées !

Conformément au protocole, le vaccin Vimco a été injecté en intramusculaire cinq semaines avant la mise bas puis, de nouveau, trois semaines après la première injection. Après un an d’observations et d’analyses, les concentrations cellulaires individuelles moyennes des laits des quatre élevages ont été significativement plus élevées dans les lots vaccinés que dans les lots non vaccinés. Alors que les 139 chèvres témoins (non vaccinées) avaient en moyenne 770 000 cellules par ml, les 145 chèvres vaccinées dépassaient les 1 370 000 cellules en moyenne. Les productions laitières ont été similaires (autour de 700 kg par chèvre) mais le lait du lot vacciné avait un point de taux protéique en plus. « Les mamelles avec plus de cellules laissent vraisemblablement passer davantage de protéines solubles », explique le chercheur et vétérinaire Bernard Poutrel qui a mené l’étude. Les analyses bactériologiques ont montré des fréquences d’infections à staphylocoques similaires quelle que soit la modalité.

Renforcer l’hygiène ou la désinfection des mamelles

« Ce défaut d’efficacité dans les conditions de cet essai doit inciter les éleveurs à maintenir les mesures classiques de prévention des infections mammaires », explique Vincent Lictevout de Touraine conseil élevage. Ainsi, pour limiter les contaminations pendant la traite, il faudra veiller à l’hygiène des mains, du trayon et du matériel. Traire les chèvres saines en premier évitera que les animaux infectés ne contaminent les autres. Remplacer régulièrement les manchons trayeurs permet d’éviter les nids à bactéries difficiles à nettoyer dans des manchons vieillissants ou fissurés. Les conditions de traite (réglage et entretien de l’installation de traite, qualité de la pose et de la dépose des faisceaux trayeurs en limitant les entrées d’air, limitation de l’agressivité de la traite et notamment de la surtraite) restent des points clés de la maîtrise des infections.

Les traitements antibiotiques intramammaires au tarissement ont aussi montré leur efficacité pour traiter les infections installées. Bien qu’encore trop peu pratiquée en caprin, la désinfection des mamelles avant et/ou après la traite limite significativement la présence de staphylocoques sur les trayons.

* Étude publiée dans Le Point vétérinaire

Moins de mammites avec le vaccin aux Pays-Bas

Un autre essai réalisé aux Pays-Bas et dont les résultats sont en prépublication dans la revue Small Ruminant Research montre l’intérêt du vaccin Vimco pour réduire les mammites cliniques, les mamelles déséquilibrées mais pas le nombre de cellules. Dans un élevage de 3 000 chèvres saanen, un groupe de 350 chèvres primipares gestantes (âgées de 12 à 16 mois) a été divisé au hasard en un groupe témoin et un groupe vacciné. 20 jours après les mises bas, toutes les chèvres primipares ont été mélangées formant un groupe de 1 600 chèvres adultes. La prévalence de mammites cliniques était significativement plus élevée dans le groupe témoin (5,6 %) que dans le groupe vacciné (0,6 %). Il y avait aussi davantage de mamelles déséquilibrées au départ et pendant les trois mois d’observation après la mise bas. La production laitière et la numération des cellules somatiques sont restées similaires.

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