Aller au contenu principal

Génétique
La consanguinité des races mieux connue et mieux gérée

La variabilité génétique des races sélectionnées s’érode et risque de faire apparaître, à terme, des tares dans les populations. Heureusement, la consanguinité est mieux suivie et prise en compte dans la réalisation du progrès génétique.

Comme pour les autres espèces animales en sélection, la consanguinité des races caprines augmente régulièrement. « Il est important de suivre le niveau d’accroissement de la consanguinité car des croisements entre animaux avec des généalogies trop proches peut provoquer l’apparition de tares » explique Coralie Danchin-Burge, en charge du suivi de la variabilité génétique à l’Institut de l’élevage. Pour les espèces caprines, l’Institut de l’élevage a étudié les races alpine, saanen, poitevine et angora. L'étude complète "Bilan de variabilité génétique de 9 races de petits ruminants laitiers et à toison" est en ligne sur www.idele.fr.

La généalogie des animaux au contrôle laitier officiel et dont les deux parents sont renseignés est plutôt bien connue, avec un nombre d’équivalent génération de 5,2 pour les poitevines, 5,6 pour les angoras, 6,3 pour les saanen et 7,8 pour les alpines. Cela signifie qu’en prenant une alpine au hasard dans la population, on connaît en moyenne ses ascendants sur 7,8 générations. La généalogie des autres races caprines à petit effectif n’est pas assez renseignée pour réaliser une analyse fine de leur diversité.

« Il est normal que la consanguinité augmente car plus le temps passe mieux les généalogies sont connues, explique Coralie Danchin-Burge. On surveille surtout l’accroissement de cette consanguinité. Pour les races alpines et saanen, l’accroissement de la consanguinité actuelle reste raisonnable. En revanche, il y a bien eu un goulet d’étranglement pour les alpines avec quelques reproducteurs qui ont été surexploités dans les années 80 ». Le niveau d’accroissement de la consanguinité des deux principales races laitières caprine est ainsi inférieur à celui des bovins laitiers qui ont pâti de la surexploitation de quelques taureaux d’insémination, principalement dans les années 80 et 90.

En poitevine, certains éleveurs ont tendance à trop croiser des animaux apparentés, ce qui augmente le niveau de consanguinité de la race. La race angora souffre, elle, d’une base de sélection très étroite (1 200 animaux seulement) et du fait que le programme ait démarré avec peu d’animaux fondateurs. Il est important de garder de la variabilité génétique afin de sélectionner les animaux et réaliser le progrès génétique.

Pourtant, la large diffusion du progrès génétique induit inévitablement une baisse de la variabilité génétique. Pour sortir de cette impasse, les organismes de sélection cherchent à avoir un taux de consanguinité le plus faible possible des produits issus des accouplements programmés. En caprin, Capgenes utilise la méthode de la sélection à parenté minimale depuis 2004. Cette technique, développée par Jean- Jacques Colleau de l’Inra, a permis de réduire de moitié la consanguinité des boucs producteurs de semence tout en gardant le même progrès génétique. A l’avenir, la sélection génomique pourra, à condition d’être bien gérée, offrir un puissant levier pour concilier variabilité et progrès génétique.

Les plus lus

Bouc de race saanen
Quels boucs choisir en 2024 ?
Le catalogue Capgènes des semences de boucs alpins et saanen vient de paraître. Le meilleur de la génétique caprine française est…
Elise, Jérôme et leurs deux filles, de 8 et 11 ans, vivent au milieu des animaux. Lapins, cochons, chèvres, chevaux, vaches, oies, ânes et chiens cohabitent à la ferme ...
« Mon mari boucher vend de la viande de porc et de chevreau de la ferme »
Élise et Jérôme Happel élèvent des chèvres et des porcs en Alsace. Boucher de métier, Jérôme valorise la viande caprine issue de…
Répartition régionale du cheptel français de chèvres au 1er novembre 2023 et évolution par rapport à 2022
Recul du cheptel caprin quasi généralisé en 2023
Le cheptel caprin français est en recul dans quasiment toutes les régions. Analyse et graphique de l’Institut de l’élevage.
Émilien Retailleau et ses chèvres poitevines
« Je vends des chevreaux élevés sous la mère »
Émilien Retailleau, éleveur d’une cinquantaine de chèvres poitevines à la ferme de la Bonnellerie dans la Vienne, commercialise…
Chèvrerie vue d'avion
« On veut travailler dans de bonnes conditions et que les chèvres soient bien »
L’EARL des Tilleuls a investi dans un bâtiment tout confort pour travailler dans de bonnes conditions. Salle de traite, stalle de…
Améliorer le bien-être des chèvres via l’aménagement des bâtiments
Un mini-guide pour enrichir l'espace de vie des chèvres
L'Anicap édite une plaquette qui montre quatre types d'aménagements à installer facilement dans une chèvrerie.
Publicité
Titre
Je m'abonne
Body
A partir de 89€/an
Liste à puce
Accédez à tous les articles du site Réussir Chèvre
Consultez les revues Réussir Chèvre au format numérique, sur tous les supports
Ne manquez aucune information grâce à la newsletter Réussir Chèvre