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Traite et confort de travail
Gagner du temps à la traite

La traite représente près de la moitié du travail d´astreinte en élevage caprin laitier et environ 30 % dans le cas les élevages avec transformation fromagère. C´est donc une charge de travail bi-quotidienne lourde qu´il convient de bien maîtriser.


Deux à quatre heures de traite par jour représentent une présence de 700 à 1000 heures par an dans un environnement confiné au plus près des animaux, à des heures fixes, tous les jours de la semaine, week-end compris et pendant une grande partie, sinon la totalité, de l´année.
C´est dire que les conditions de traite sont absolument primordiales, non seulement pour la qualité du lait et pour la santé des mamelles des animaux, mais aussi pour la qualité de vie du ou des trayeurs. De plus, la traite est souvent un moment privilégié pour le contact avec les animaux, pour voir et connaître le troupeau, soigner les petits bobos.

A titre indicatif, il faut compter en règle générale 5 à 10 minutes pour préparer la machine à traire et rassembler les chèvres dans l´aire d´attente ; le temps effectif de traite envisagé par la plupart des éleveurs se situe autour d´une heure (avec une variation de 10 à 15 minutes selon l´avancement dans la lactation et la traite si les horaires entre celle du matin et celle du soir sont décalés) et il faut 15 à 20 minutes pour le nettoyage de l´installation et des locaux et le rangement des divers ustensiles. Pour un troupeau moyen de 200 chèvres, le temps total passé par le trayeur se situe entre 1 h 20 et 1 h 40 à chaque traite.
Pour une bonne position de travail, les trayons doivent se situer à une hauteur comprise entre le coude et les épaules de l´opérateur.©D. Hardy

Choisir une salle de traite, un compromis qui engage
Le choix de la salle de traite va définir les conditions de travail de l´éleveur et celles de ses proches pour quinze à vingt ans. L´erreur de jugement n´est donc pas permise. De toute façon, le choix final sera un compromis entre la place disponible, la légitime aspiration des trayeurs à limiter le temps et la pénibilité du travail, les goûts des utilisateurs, le nombre d´animaux et la capacité d´investissement de l´exploitation. Si le bâtiment existe déjà, le choix sera fonction de ses dimensions. De même, si on désire distribuer du concentré pendant la traite (ce qui n´est pas conseillé), la salle de traite côte à côte (par l´arrière) et la salle de traite rotative pour les grands troupeaux sont certainement les meilleures solutions.
Tous les systèmes qui permettent de traire à une seule personne doivent être encouragés.




Dans les petites et moyennes installations comportant jusqu´à 15-16 postes de traite environ, la conception d´une installation de traite avec aire d´attente munie d´une barrière poussante et avec une aire de post-traite permet à un seul trayeur d´assurer totalement le travail de la traite à condition de limiter le nombre de lots au strict minimum. Au-delà, un deuxième trayeur qui a pour tâche essentielle la manipulation des lots, et aide ensuite à la traite, s´avère le plus souvent nécessaire. Au-delà de 15 à 16 faisceaux, si le trayeur désire travailler seul, l´utilisation des systèmes de dépose automatique devient obligatoire.
La vitesse d´émission du lait varie selon l´animal, son stade physiologique et les conditions de traite. ©D. Hardy

Automatisation et mécanisation pour plus de confort
Même si l´automatisation de la traite des chèvres n´en est encore qu´à ses débuts, les systèmes de dépose automatique des manchons trayeurs sont des aides précieuses pour les éleveurs. Elles apportent un confort autant mental que physique. Ils évitent en principe la surtraite et permettent une meilleure surveillance des animaux en libérant du temps et surtout l´attention du trayeur.
Tous les systèmes de dépose automatique commercialisés actuellement sont directement issus de la technologie employée et largement éprouvée pour les vaches. Ils sont constitués principalement d´un capteur de débit du lait qui détecte le moment où le débit du lait atteint un seuil prédéfini (pour les chèvres : 150 à 200 g/minute) à partir duquel sont déclenchées les opérations de dépose, d´un boîtier de commande qui dispose de tous les circuits permettant le fonctionnement et le réglage du système et enfin d´un dispositif de coupure du vide et, pour certains, de retrait du faisceau trayeur.

L´aire d´attente où peuvent se placer trois à quatre chèvres par mètre carré peut être équipée d´une barrière poussante qui conserve constamment l´exacte surface nécessaire aux animaux. Cependant, les dispositifs électrifiés appelés chiens électriques ne sont pas des éléments susceptibles d´apporter le calme dans la salle de traite et peuvent perturber les animaux. Il faut rappeler qu´un chien bien dressé peut aider à la circulation des animaux.
Ainsi, il est primordial d´adopter des solutions qui rendent le travail aussi rapide et agréable que possible quels que soient l´effectif et le mode de traite choisi. Cela signifie : éviter de porter des charges trop lourdes, limiter les déplacements pendant la traite au strict minimum et surtout éviter de faire autre chose comme nourrir les chevreaux par exemple. L´ambiance générale de la traite et des locaux clairs, propres, fonctionnels contribuent à rendre le travail agréable. De même, la circulation des animaux est importante ; elle doit se faire naturellement, sans contrainte et avec un minimum de main-d´oeuvre.

* D´après Pierre Billon, dont le livre sur les installations de traite pour les chèvres devrait être publié en septembre 2006.

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