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Sanitaire
Eviter les toxémies de gestation au moment des mises bas

Avant la mise bas, les besoins alimentaires des chèvres sont importants, il faut donc les nourrir correctement. Sinon, l’animal puise trop rapidement sur ces réserves et risque de s’intoxiquer.

Jérôme Després, vétérinaire conseil praticien dans le Nord
des Deux-Sèvres, recommande de distribuer des fourrages de bonne qualité au moment des mises bas et la moitié
des concentrés donnés au pic de lactation.
Jérôme Després, vétérinaire conseil praticien dans le Nord
des Deux-Sèvres, recommande de distribuer des fourrages de bonne qualité au moment des mises bas et la moitié
des concentrés donnés au pic de lactation.
© D. Hardy

La toxémie de gestation correspond à une hypoglycémie où la chèvre manque de glucose et donc d'énergie. Ce manque d'énergie peut être causé par un manque d'appétit, des besoins de gestation élevés ou une concentration énergétique de la ration insuffisante.
Avant la mise bas, les déficits énergétiques sont fréquents car les chevreaux en gestation demandent beaucoup d'énergie tout en occupant un volume important dans le ventre de la chèvre qui limite la prise alimentaire dans la panse. C'est surtout le cas quand il y a deux chevreaux pour une primipare ou plus de deux chez une multipare. Rappelons aussi que le chevreau prend 80 % de son poids vif dans les six dernières semaines de gestation...
Pour compenser ce manque d'énergie, les chèvres ayant accumulé des réserves sous forme de graisse vont les « déstocker ». Elles transforment alors ces graisses dans le foie en glucoses assimilables par l'organisme mais aussi en corps cétoniques qui deviennent toxiques quand ils sont en trop grande concentration dans le sang. C'est cette accumulation de corps cétoniques dans l'organisme à une concentration toxique qui va créer les symptômes de la toxémie de gestation.
Ainsi, quinze jours à un mois avant la date théorique de mise bas, la chèvre en toxémie de gestation est triste et prostrée. Elle mange et se déplace moins, puis va perdre l'équilibre et ne plus pouvoir se lever. Sans traitement, cela peut conduire à la mort de l'animal.

Le traitement se limite à un apport d'énergie directement assimilable jusqu'à la mise bas, complété par des draineurs du foie et de la bile (bétaïne, sorbitol, méthionine) ainsi que des vitamines. Dans les cas critiques, il peut arriver que l'on fasse avorter l'animal pour essayer de sauver la chèvre ou les chevreaux.
Pour limiter au maximum ces troubles alimentaires, la prévention recommande de veiller à l'alimentation dès le tarissement. Il faut, en effet, couvrir les besoins de la chèvre et du fœtus et préparer la future lactation alors que l'appétit baisse et que les besoins augmentent. Pour cela, il est important de distribuer des fourrages de qualité, c'est à dire les mêmes que l'on donnera en début de lactation.
Pour la part des concentrés, il faut donner au maximum la moitié de la quantité distribuée au pic de lactation, soit 700 à 900 grammes par chèvres et par jour auquel on ajoute un complément minéral riche en vitamine E et Se.

*d'après Jérôme Després, vétérinaire dans les Deux-Sèvres, lors d'une conférence organisée par la Cavac

Reconnaître les symptômes de la toxémie de gestation                   
 

Chèvre triste, prostrée

Manque d’appétit puis anorexie totale

Odeur d’acétone dans l’haleine et l’urine (odeur de pomme)

Ligaments sacro-iliaques relâchés

Chèvres grasses ou ayant beaucoup de chevreaux

Déplacements difficiles, tremblements, pertes d’équilibre, oedèmes des membres, perte de la vue

Chèvre couchée et impossible à relever

Mort de l’animal (1 à 7 jours)

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