« En Bretagne, nous accueillons des écoliers dans notre chèvrerie »
Dans le cadre du projet « une ferme, une école » conduit par le Parc naturel régional d’Armorique, Marie et Thomas Ménager accueillent des enfants sur leur élevage de chèvres.
Dans le cadre du projet « une ferme, une école » conduit par le Parc naturel régional d’Armorique, Marie et Thomas Ménager accueillent des enfants sur leur élevage de chèvres.





Installés en Gaec depuis 2011 à Plounéour-Ménez (Finistère), au cœur du Parc naturel régional d’Armorique (PNRA), Marie et Thomas Ménager lancent la production de fromages l’année suivante. Marie, qui supervise cette activité, s’est formée en Savoie dans un élevage de chèvres. Son conjoint, Thomas, a lui aussi travaillé en Savoie, dans un élevage de vaches laitières.
Située dans la partie occidentale du massif armoricain, l’exploitation tient son nom du lieu-dit du Roch Conan, qui présume bien de la nature du milieu, un sol rocailleux et une terre peu propice aux cultures.
Le projet « Une ferme, une école »
La démarche « Une ferme, une école », à l’initiative du parc naturel, vise à faire découvrir aux enfants la vie à la ferme et les pratiques des agriculteurs. À travers quatre visites, sous diverses thématiques, réparties sur l’année scolaire, les élèves sont amenés à se rendre dans l’exploitation agricole partenaire du projet. À Plounéour-Ménez dans le Finistère, Marie et Thomas Ménager ont accepté de prendre part au projet avec l’école de la commune depuis la rentrée 2024.
« Le parc m’avait contactée au printemps 2024 », explique Marie. « Ils avaient déjà lancé le projet pour l’année scolaire 2023-2024 et souhaitaient renouveler l’expérience pour 2024-2025. Les deux autres écoles impliquées dans le projet ont chacune une ferme de référence, avec d’autres systèmes de production. Cet engagement nous permet d’avoir un lien avec les habitants de notre commune et son école où nos enfants sont scolarisés. »
Support pédagogique par le parc
Le partenariat est réalisé par l’intermédiaire du PNRA qui défraie les éleveurs également d’une centaine d’euros environ pour les quatre visites. Le parc prend aussi en charge les frais de déplacements pour les écoles. « Bien que l’on soit dans une commune rurale, certains enfants n’avaient jamais vu de cochon de leur vie », s’amuse Thomas Ménager. « Il est important de rendre visible ce que nous faisons, tout en leur expliquant que notre système n’est pas représentatif de tout ce qui se fait. Nous leur présentons ce qu’est un circuit court, sous forme d’illustrations qui représentent le trajet du lait au consommateur, mais aussi par où ça passe en circuit long, pour qu’ils sachent qu’il n’y a pas que le système de Thomas et de Marie mais que d’autres choses existent. »
Quatre demi-journées organisées par le parc
Sur l’année scolaire, quatre demi-journées sont prévues, dont trois se déroulent sur la ferme et une autre en classe. Les supports pédagogiques mis à disposition et les activités proposées sont préparés par la chargée de mission du parc.
Des sous-groupes dans les ateliers
Les éleveurs n’ont pas grand-chose à organiser de leur côté, et les élèves sont encadrées par les maîtresses et les accompagnateurs pendant les visites.
« Nous accueillons autour de vingt-cinq élèves et sept adultes en tout quand les visites ont lieu sur la ferme. Pour faciliter les visites dans les bâtiments, les accompagnateurs sont répartis pour encadrer plusieurs sous-groupes d’élèves. Pendant que l’un des groupes est amené en fromagerie pour expliquer la transformation, d’autres ateliers sont mis à disposition par le parc comme un jeu pour reconnaître les grains de céréales, ou alors des photos pour découvrir les races de chèvres », raconte Marie.
« Communiquer, ça fait partie du métier »
Ravis de cette expérience, les deux éleveurs se disent prêts à réitérer l’expérience pour la prochaine année scolaire. « Nous sommes déjà habitués à parler de notre métier, que ce soit auprès des visiteurs qui viennent observer la traite le soir, les clients sur les marchés ou encore les élèves en formation agricole. Pour nous, expliquer aux gens ce que nous faisons et pourquoi nous le faisons, ça fait aussi partie du métier. »
Le saviez-vous
« Salut les caprins »

« Salut les caprins » est une petite brochure de douze pages pour tout savoir sur la chèvre et ses fromages. Édité par l’Anicap, le livret raconte, en texte, en images et en dessins, la chèvre, les différentes races et le travail à la chèvrerie et à la fromagerie. Il est accompagné d’un guide pédagogique très complet de 60 pages, utiles tant aux enseignants qu’aux éleveurs qui organisent des accueils de scolaires à la ferme. Le guide est à télécharger ou à commander (pour ceux à jour de leur cotisation interprofessionnel) sur anicap.org/documentation-mediatheque/.
Quatre visites programmées dans l’année
Tout au long de l’année scolaire, les enfants découvrent la ferme à travers quatre visites thématiques : calendrier de l’élevage, fabrication de fromages, soins aux chevreaux et pâturage des chèvres.
Première visite en début d’année
La première visite est l’occasion de découvrir la ferme de Marie et Thomas Ménager. En début d’année, les enfants ont découvert la ferme et ont pu s’orienter à l’aide d’un plan. Un calendrier représentant les grandes périodes de l’élevage sur l’année leur a permis également de mieux visualiser le fonctionnement de l’élevage des chèvres.
Deuxième visite avant Noël
La deuxième visite est placée sous le thème de la production de fromages. Juste avant Noël, les éleveurs se sont rendus en classe avec du lait, du caillé et ont montré aux élèves comment fabriquer le fromage. « Ils ont goûté différents affinages de fromages, ils ont fait du beurre avec de la crème, et ils ont pu mouler leur fromage et les ramener chez eux le lendemain », précise Marie.
Troisième visite en mars
La troisième demi-journée a lieu au moment des mises bas. Vers le mois de mars, les enfants retournent sur la ferme pour aborder le sujet des naissances et des soins aux chevreaux.
Dernière visite en juin
La quatrième sortie en début d’été, permet d’aborder le thème du pâturage des chèvres. Les 25 hectares de prairies naturelles pratiquement d’un seul tenant et accessibles depuis la chèvrerie servent essentiellement au pâturage de la quarantaine de chèvres, dix mois sur douze. L’occasion pour les enfants de voir les chèvres dehors pendant la belle saison.