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Fourrages récoltés en 2007
Des valeurs alimentaires correctes mais des problèmes d´appétence pour certains foins

Conséquence de conditions climatiques inédites cet été, les dates de fauche des foins ont été retardées d´un mois en 2007. Une enquête réalisée dans le cadre du CIIRPO permet d´évaluer la valeur de ces fourrages.


Afin d´évaluer la valeur alimentaire des foins et des enrubannages, 92 échantillons de fourrages prélevés en élevages et en fermes expérimentales, pour lesquels les caractéristiques à la fauche étaient connues, ont été analysés. Cette enquête montre que les valeurs alimentaires des foins récoltés en conditions sèches sont conformes aux repères habituels, malgré des dates de fauche très tardives. Les foins, récoltés en moyenne le 25 juillet 2007 affichent des valeurs alimentaires équivalentes à celles d´un foin de prairie permanente de plaine fauché au 25 juin (0,61 UFL, 54 g de PDIN et 71 g de PDIE par kg de matière sèche). Des taux de matière minérale parfois élevés révèlent la présence de terre, ce qui explique la poussière dégagée lors de la distribution, voir quelques moisissures sur certaines bottes.
Pour les foins qui n´ont pas mouillés, la date de la dernière exploitation avant la fauche influe sur la valeur du fourrage.

Toutefois, les écarts de qualité entre les différents types de foins récoltés en première coupe restent faibles et les valeurs sont très hétérogènes pour une même catégorie de fourrage. Cette année, des pâturages tardifs au stade épiaison ont permis de récolter des foins de bonne qualité. En conclusion, sauf problème d´appétence, il apparaît inutile de modifier la composition habituelle des rations en concentré.
Malheureusement, l´appétence des foins n´est pas toujours au rendez-vous ! Un essai réalisé à la ferme expérimentale de Jalogny (Saône- et-Loire) avec des génisses Charolaises a quantifié des écarts de niveau de consommation moyenne allant de 11 à 17 % entre trois foins présentant des valeurs alimentaires très voisines mais des aspects et des odeurs variés.
Malgré les dates de fauche très tardives, les valeurs alimentaires des foins récoltés en 2007 restent conformes aux repères habituels. ©CA 23

Appétence : rester vigilant
Cette année, les stocks de fourrages restent largement suffisants pour la majorité des exploitations en ovins viande et il est possible de s´adapter à ces éventuelles diminutions d´appétence :
- Si le foin est distribué à l´auge, accepter davantage de tri et de gaspillage qu´à l´accoutumée. Les refus peuvent faire office de litière.
- Si le foin est en libre-service dans un râtelier, vérifier régulièrement que les brebis en consomment suffisamment. Compter au minimum un kg pour une brebis en fin de gestation, et 1,5 kg pour une femelle allaitante. En pratique, une botte de 120 x 120 pèse en moyenne 230 kg et doit être consommée en deux jours par un lot de 50 brebis. Il est souvent utile de remuer le fourrage dans le râtelier deux fois par jour. Si l´ingestion reste insuffisante, trois solutions : dérouler la balle dans le râtelier ou à l´auge si les équipements le permettent, changer de type de foin ou bien augmenter la quantité de concentré en conséquence.
Il faut cet hiver plus de tri qu´à l´accoutumée et donc une mise à disposition de quantités de foin plus importantes. ©Ciirpo

Pailler avec le mauvais foin
Cette année, les rendements en paille ont été divisés par deux et la paille est parfois plus chère que le foin. Si les stocks de paille sont insuffisants, les mauvais foins peuvent éventuellement être utilisés en paillage. Quelques précautions doivent toutefois être prises.
- Le pouvoir absorbant du foin est moins important que celui de la paille. Il faudra donc soit pailler plus souvent, soit alterner foin et paille, soit éventuellement ajouter un asséchant de litière afin de limiter les problèmes sanitaires.
- Dans le cas de foins issus de prairies infestées de mauvaises herbes, rumex en particulier, un passage à l´épandeur ou au retourneur d´andains est absolument nécessaire pour détruire les graines et ne pas ensemenser les parcelles sur lesquelles il sera épandu. Cette pratique favorise également une évolution rapide du fumier, est intéressante sur prairies et plus encore sur cultures. La décomposition du fumier à base de foin serait plus lente que lorsque le fumier est composé de paille. L´aération mécanique doit être faite en début de stockage, par exemple entre deux semaines et un mois après le curage du bâtiment, pour que l´élévation de température soit suffisante.

Travail réalisé avec le soutien financier de l´Union européenne et des Régions partenaires.

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