« Des tapis d’alimentation faits maison »
« Quand nous avons débuté l’élevage de chèvre en 1985, j’ai fabriqué un premier tapis d’alimentation. Un moteur avec réducteur fait tourner un axe muni d’une roue crantée en son milieu qui entraîne la chaîne sur laquelle un tapis en caoutchouc est accroché. Le tapis glisse sur des planches fixées sur des chevrons et des parpaings.
La construction m’a peut-être demandé une semaine de travail mais le coût est resté modéré, aux alentours de 1 500 euros, car j’ai récupéré beaucoup d’éléments à droite à gauche. La roue crantée qui entraîne la chaîne provient d’une vieille autochargeuse. Les paliers qui guident la rotation de l’axe viennent d’une ancienne presse. Les tapis en caoutchouc servaient avant à transporter les cailloux dans une carrière. Je les ai récupérés en échange d’une bouteille… J’ai dû les recouper et les rabouter avec écrous et boulons. Le moteur, qui tourne à 85 tours par minute, a été récupéré d’une chaîne de poulailler J’ai dû acheter des chaînes marines et des planches de contreplaqué de deux centimètres d’épaisseurs.
Cinq tapis sur le même modèle
Avec 900 chèvres, j’en suis à mon cinquième tapis auto-construit (70 m de long, 50 m, 30 m, 12 m et 50 m pour celui des chevrettes). Il peut arriver que le moteur casse, j’en ai toujours un d’avance et j’achète par exemple des moteurs d’évacuateur à fumier sur le boncoin.fr. Au début, les rouleaux, du côté opposés au moteur, ont été récupérés dans une casse mais maintenant je les fabrique en coulant du béton dans un gros tube métallique avec un axe au centre. Les roues crantées s’usent, je peux les recharger avec de la fonte mais, sinon, je les change. Il faut aussi retendre la chaîne de temps en temps.
Les tapis servent deux fois par jour. Nous avons mis un petit repère à la peinture pour savoir quand l’arrêter. »