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Des journées pour informer les techniciens

Lors des dernières JTC à Najac (Aveyron), les techniciensde la filière ont pu faire le point sur les actualités caprines, échanger entre collègues et visiter des élevages.

Daniel Sauvant , chercheur à l'Inra, a présenté aux techniciens un nouveau système d'unité d'alimentation. © R. de Crémoux
Daniel Sauvant , chercheur à l'Inra, a présenté aux techniciens un nouveau système d'unité d'alimentation.
© R. de Crémoux

Les 28 et 29 mars derniers, les journées techniques caprines (JTC), organisées par l’Institut de l’Élevage en lien avec la Fnec, l’Anicap, les chambres d’agriculture et France conseil élevage, ont réuni plus de 130 techniciens caprins à Najac, à 40 kilomètres de Rodez. L’occasion de s’informer, lors de conférences, d’ateliers, et de visites d’élevage sur les dernières avancées techniques en matière d’élevage caprin. Jacky Salingardes, président de la Fnec et éleveur en Aveyron, a accueilli les participants en introduction de la première journée : "je suis heureux de recevoir les techniciens sur mes terres, à seulement dix minutes de chez moi". D’autant plus que les techniciens sont aujourd’hui d’importants vecteurs des bonnes, mais aussi des mauvaises nouvelles sur le terrain. Il a rappelé la bonne santé de la filière mais aussi qu’il était important "de regarder en arrière pour retenir les leçons du passé et continuer à faire avancer au mieux la filière". Jacky Salingardes a également souligné l’origine des JTC, crées il y a maintenant 10 ans à l’initiative de la Fnec en lien avec l’Institut de l’Élevage.

Une filière en forme mais en manque d’installations

Les propos du président de la Fnec ont été étayés par les chiffres reflétant la bonne santé de la filière caprine. Pour Nicole Bossis et Sébastien Bouyssière de l’Institut de l’Élevage, les nouvelles sont plutôt bonnes. Après la forte crise de 2011 à 2013, la filière caprine a retrouvé son équilibre et le revenu des ateliers caprins est en augmentation d’après les estimations de 2016, ce qui bénéficie grandement aux élevages spécialisés. Cependant la filière peine à retrouver ses volumes d’avant crise et, fin 2016, le cheptel de femelles avait encore baissé ce qui compromet la relance de la production. Pour le futur, l’enjeu prioritaire est donc, selon Nicole Bossis, de « favoriser l’installation et le renouvellement des générations ».

Mieux prédire les rejets azotés

Daniel Sauvant, enseignant-chercheur à AgroParisTech/Inra, a présenté aux techniciens le nouveau système d’unité d’alimentation Systali qui refonde les tables et recommandations alimentaires pour les ruminants. Intégrant des pratiques alimentaires variables et différentes interactions aux niveaux digestif et métabolique, ce nouveau système d’unité appréhende la nutrition des ruminants de façon plus complète. Systali est un élargissement des travaux effectués depuis 1978. Ce travail a nécessité près de six ans de recherches et la collaboration de 25 à 30 chercheurs. Ce système a pour objectif d’être "plus précis notamment dans l’intégration des nutriments absorbables mais aussi sur la réponse des animaux à différents potentiels aux pratiques alimentaires". Il se veut aussi plus précis dans "la prédiction des rejets, notamment azotés, ainsi que sur les risques d’acidose". Dans ce projet, les caprins ont bien entendu été pris en compte. Des travaux ont notamment été effectués sur la vitesse de transit de digestion des petits ruminants. Les chercheurs ont aussi travaillé sur les interactions digestives chez les petits et gros ruminants.

Lien entre conception d’une machine à traire et cellules somatiques

Ces travaux ont donné lieu à un livre dont la sortie est prévue en anglais au printemps 2017 et sa traduction en français devrait être terminée courant de l’année 2017. Les techniciens ont aussi pu assister à un atelier sur le lien entre machine à traire et cellules somatiques. Une étude a en effet été menée entre 2012 et 2015 afin d’analyser l’impact de la concertation d’une machine et de la fréquence des Opti’traite*, sur la concentration des cellules somatiques. Cette étude a démontré que pour une machine à traire avec le moins de risque possible il faut qu’elle soit bien dimensionnée, avec une ligne basse et une fréquence de 90 pulsations par minute. Il faut aussi vérifier régulièrement le niveau de vide, entretenir les régulateurs et bichonner les faisceaux trayeurs. Enfin la réalisation d‘un Opti’traite* chaque année permet aussi de diminuer les risques de présence de cellules somatiques.

D’autres ateliers et conférences sur le travail en élevage, la filière régionale aveyronnaise ou le sanitaire étaient aussi proposés aux participants.

Présentations de ces 6es JTC sur www.bit.ly/JTC2017
*Opti’traite : contrôle régulier du montage, de l’état et du fonctionnement à sec d’une installation de traite.

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