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Des habitudes de traite à changer

Le troisième élément impliqué dans la santé mammaire à la traite reste le trayeur. Des mauvaises habitudes, de surtraite surtout, doivent être repérées et évitées pour garder des mamelles saines.

On prend vite des habitudes à la traite. Et pas toujours des bonnes hélas. Surtraite, repose (ou re-branchage), égouttage, arrachage des manchons… Difficile de se remettre en question sans un regard extérieur. Heureusement, les mauvaises habitudes de traites peuvent être repérées par des visites de traite pendant lesquelles on regarde l’animal, le trayeur et la machine. « On regarde beaucoup plus les mamelles de vos chèvres que vous-mêmes », note Vincent Lictevout de Touraine conseil élevage.

« L’examen des trayons est primordial », assure Renée de Cremoux de l’Institut de l’élevage. Il permet de s’assurer que les conditions de traite ne sont pas agressives. Pour cela, on va toucher et observer les trayons pour repérer des traumatismes du sphincter ou du corps du trayon : pincement, congestion, anneaux de compression, kystes lactés, hyperkératoses… Ces signes traduisent des conditions de traites agressives.

Cela peut venir d’un mauvais réglage de la machine à traire ou d’une inadéquation des manchons trayeurs (manchons trop larges ou trop étroits, trop courts, collerettes déformées…). Ce peut-être aussi le signe de pratiques de traite agressives ou d’une utilisation inappropriée du matériel. Attention notamment aux conditions de pose et dépose (arrachage), à la surtraite, à l’égouttage, ou à la repose…

Ordre de traite et fermeture du vide avant la dépose

Pour objectiver ses (mauvaises) pratiques de traite, des tests peuvent être réalisés pendant la traite avec l’aide d’un outil de mesure nommé VaDia (BioControl). En mesurant précisément la fluctuation du vide dans les faisceaux trayeurs, il peut repérer objectivement la surtraite, d’autres pratiques ou encore des incidents.

Lors d’un amusant atelier pendant la journée traite de la région Centre, les éleveurs et techniciens ont été invités à noter tout ce qui pourrait dégrader la qualité du lait. Cet exercice permet de rappeler par exemple que le massage des mamelles perturbe la fin de traite. De même, « il faut couper le vide avant de déposer les faisceaux trayeurs. En l’absence de système de dépose automatique des faisceaux trayeurs, cela peut se faire soit en tordant le tuyau, soit avec une pince, soit encore, plus ergonomiquement à l’aide d’un clapet » décrit Bertrand Bluet de la Chambre d’agriculture de l’Indre. D’autres pratiques ont été rappelées comme l’importance de garder un ordre de traite avec primipares ou plus globalement les chèvres saines d’abord. Tirer les premiers jets est également une pratique utile pour détecter précocement les mammites. « Au-delà d’une quinzaine de postes par trayeur, il est difficile d’éviter la surtraite sans courir entre les postes et en raison d’une baisse de la vigilance. Cela est renforcé en fin de lactation quand les traites sont plus courtes », note pour sa part Alice Hubert de l’Institut de l’Élevage.

En savoir plus

Sur le site internet de l’Institut de l’élevage, le dossier « Maîtriser la traite pour améliorer la qualité du lait chez les caprins » donne les clés pour mieux appréhender les installations de traite, leur fonctionnement et leur entretien et connaître les pratiques de traite à privilégier afin d’obtenir un lait de qualité.
La page Facebook « Marier traite et santé - brebis et chèvres » (@traitovicap.idele) est une porte d’entrée pour suivre la problématique de la santé mammaire.
Des journées techniques « Une traite de qualité pour des mamelles préservées ! » se sont déroulées en Aveyron, Vendée, Loir-et-Cher et Charente. D’autres seront programmées en Rhône-Alpes et Poitou-Charentes.

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