Aller au contenu principal

Des collégiens experts en dégustation au concours de Sainte-Maure-de-Touraine

Les jeunes jurés formés par l’appellation d’origine protégée décernent chaque année leur palmarès dans le cadre d’un concours qui leur est entièrement dédié.

Les jeunes se sont prêtés de bon cœur au jeu de la dégustation.   © T. Mirault
Les jeunes se sont prêtés de bon cœur au jeu de la dégustation.
© T. Mirault

Mathis, Méloee, Nathan, Alyss, Lali, Dylan,…. 35 collégiens ont été formés cette année et une vingtaine a délibéré samedi 4 juin dans la grande halle de Sainte-Maure-de-Touraine en Indre-et-Loire, saint du saint de l’AOP. Autour des tables, des jurés attentifs, concentrés maniant le vocabulaire acquis : tel fromage à la saveur « noisette », « poivrée » tel autre est plutôt à dominante « champignon ». D’autres reçoivent des adjectifs descriptifs moins flatteurs, « terreux », « charbon ». Chaque table désigne son champion, les élus se retrouvent en fin de course pour le superjury qui détermine le classement final et la médaille d’or. Daphné Haris-Béa, 13 ans en 5e au collègue Célestin Freinet désignée présidente du jury 2016 a proclamé les résultats en fin d’après midi le 4 juin dernier plaçant sur la plus haute marche du podium le fromage de Fabrice Barillet, éleveur à Sainte-Catherine-de-Fierbois. Les jeunes jurés voient dans la foulée du concours leur compétence reconnue par leur intronisation au grade de « page » par l’assemblée de « la puissante Commanderie du fromage de Sainte-Maure-de-Touraine ».

Six séances de formation dans les collèges

Si en amont des filières, les éleveurs sont l’avenir des appellations fromagères, en aval, l’existence de consommateurs initiés jeunes à la qualité de ce qu’ils mangent contribue à la pérennité des AOP. Dans la région de Sainte-Maure-de-Touraine, les professionnels, des élus, conscients de cette réalité, ont entrepris au début des années 2000 la formation de collégiens de l’arrondissement. Chaque année, les élèves volontaires de Sainte-Maure-e-Touraine, Nouâtre, l’Ile Bouchard et Richelieu suivent un cycle de six séances dispensé par des membres de la commission de contrôle de l’AOP. « En fait, tout a commencé par un voyage en Franche Comté avec Jacques Puisais, la référence nationale en matière d’éducation à l’éveil sensoriel, se rappelle Henri Bacquart, premier président de l’appellation. Sur place, j’avais été impressionné par la connaissance de jeunes ayant reçu un cycle d’initiation au goût. Et en rentrant nous avons bâti ce projet d’instruction des collégiens à la science de la dégustation, centrée sur le sainte-maure-de-touraine. »

Un classement des jeunes toujours pertinent

« En six rendez-vous, nous donnons une vision d’ensemble du fromage et de son environnement » explique Philippe Amirault, ancien éleveur en charge de l’organisation du concours. Les collégiens font le lien entre les méthodes d’élevage d’un troupeau de chèvre dans un terroir AOP, le lait et la transformation en fromage. Les deux tiers de la formation sont ensuite consacrés à la dégustation, le vocabulaire de description, la détermination des saveurs et des arômes et le repérage des défauts. Les jeunes dégustent les fromages à tous les stades d’affinage, du caillé dans son lactosérum au sainte-maure-de-touraine à la croûte entièrement fleurie. Puis ils se familiarisent avec la feuille de notation. Les paramètres à noter sont nombreux, l’aspect extérieur, l’état de la coupe, la couleur, la texture en bouche, l’équilibre des quatre saveurs et les arômes dominants. Les jeunes aboutissent à des notes qui reflètent avec précision la qualité des fromages qu’ils dégustent. Au final, les fromages récompensés tous les ans par le jury des jeunes lors de la foire aux fromages de Sainte-Maure-de-Touraine le premier week-end de juin sortent du lot. « Parfois le classement est identique à celui des jurys adultes, parfois il diffère, relate Philippe Amirault, mais ce sont toujours des fromages remarquables. Car, s’il arrive qu’un juré soit en décalage et se trompe, le classement émis par un groupe est toujours pertinent. »

Le palmarès du concours de Sainte-Maure-de-Touraine

Le concours de fromage de Sainte-Maure-de-Touraine qui s’est tenu pendant la 35e foire aux fromages a décerné 8 médailles d’or, 9 d’argent et 14 de bronze. Les médaillés d’or sont :

Gaec le Blanc Cabri à Bossay-sur-Claise (37) et Gaec du Souheil à Cussay (37) pour leur sainte-maure-de-touraine
Gaec de la chèvrerie des Filletière à Chenoves (71) pour son fromage frais
La fromagerie Jacquin à La Vernelle (36) pour son valençay
Le Gaec des Champs Bons à La Chapelle Auzac (46) pour son rocamadour
Régine Chalumot à Issy-l’Évêque (71) pour son charolais
Le Gaec Rizet et fils à Oudry (71) pour son fromage de chèvre
Sophie Bonnet à Montceaux-l’Etoile (71) pour son chèvre bio
Le chèvre d’or a été remis à Denis Duvallon du Gaec du Souheil à Cussay (37).
Le prix Édouard Fontaine est revenu à La ferme d’Angel à Sainte-Maure-de-Touraine (37)

Les plus lus

<em class="placeholder">Bâtiment des chèvres au Pradel (Ardèche) avec une chèvre qui s&#039;abreuve</em>
Les chèvres boivent au Pradel
La ferme expérimentale caprine du Pradel consomme en moyenne 4 000 litres d’eau par jour. L’abreuvement représente le…
<em class="placeholder">Traite des chèvres pyrénéennes à la main</em>
« J’ai fait le choix de la rusticité avec les Pyrénéennes »
Camille Machado élève des chèvres pyrénéennes, caractérisées par leur rusticité, leur caractère bien trempé et leur faible…
<em class="placeholder">L&#039;éleveuse frictionne le nouveau-né.</em>
« Les chevreaux sous les mères ont induit la lactation »
Lucie Lechevalier, éleveuse d’une soixantaine de chèvres alpines en Isère, a réussi à induire la lactation de cinq chèvres…
<em class="placeholder">Amélie Villette a son bureau</em>
Dans les yeux d’Amélie : « Je dois maintenant chiffrer et dessiner mon projet d’installation comme chevrière-fromagère »
Après avoir validé le choix de l’exploitation, il faut préciser le projet et les investissements nécessaires. Nous continuons d’…
<em class="placeholder">Toastage du soja dans le Cher</em>
« En Centre-Val de Loire, je cultive du soja pour mes chèvres »
Depuis quatre ans, Mathilde Kippert cultive du soja puis le fait toaster par sa Cuma. Elle améliore ainsi son autonomie…
<em class="placeholder">Bâtiments d&#039;élevage caprins - Témoignages d&#039;éleveurs</em>
10 témoignages de bâtiments caprins
Un dossier de 38 pages présente dix bâtiments caprins de la région Centre-Val de Loire, avec plans, conseils et coûts, complété…
Publicité
Titre
Je m'abonne
Body
A partir de 96€/an
Liste à puce
Accédez à tous les articles du site Réussir Chèvre
Consultez les revues Réussir Chèvre au format numérique, sur tous les supports
Ne manquez aucune information grâce à la newsletter Réussir Chèvre